Yom HaZikaron est un moment de contact profond entre la sphère de l’intime et celle du national
Yom HaZikaron, la journée de commémoration des soldats morts pour la patrie et des victimes d’attaques terroristes en Israël, se déroule cette année dans un contexte tendu en raison de la réforme du système judiciaire en cours. Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Herzi Halevi, a lancé un appel aux Israéliens pour qu’ils respectent cette journée de souvenir et évitent de transformer les cimetières militaires en lieux de débats. Il a également souligné l’importance de la retenue et du silence pour permettre aux proches des victimes de se recueillir en paix.
Bien que de petites manifestations aient déjà eu lieu par le passé lors des cérémonies commémoratives des victimes de guerre israéliennes, cette année, il y a une inquiétude croissante que le débat autour de la réforme judiciaire n’envahisse les cimetières et les cérémonies de dépôt de gerbes. Ce risque de perturbation pourrait en effet froisser les familles et porter atteinte à cette journée solennelle.
Dans un communiqué publié par Tsahal, Halevi a déclaré que « Yom HaZikaron est un moment de contact profond entre la sphère de l’intime et celle du national. Cette année plus que jamais, en raison des tensions qui traversent la société, nous devons nous concentrer sur la mémoire et trouver du réconfort en elle ».
Il a ajouté que « commémorer nous oblige à nous unir et à nous concentrer sur ce qui nous lie. Nous devons, tous autant que nous sommes, respecter les cimetières et ne pas en faire une arène des débats. La retenue et le silence sont des outils extrêmement puissants. Le recueillement sur la tombe de nos proches décédés ne peut se faire dans la furie des débats ».
Cette année, de nombreuses familles ont fait savoir qu’elles se rendraient sur la tombe de leurs proches disparus avant Yom HaZikaron, afin d’éviter de croiser les ministres du gouvernement. En effet, le président de Yad Labanim, Eli Ben-Shem, a déclaré plus tôt cette semaine que des milliers de proches de soldats tombés au combat avaient demandé que la classe politique n’assiste pas aux cérémonies de Yom HaZikaron dans les cimetières militaires et n’y prenne pas la parole.
Ben-Shem craint des confrontations verbales, voire physiques, dans les cimetières militaires si les ministres du gouvernement et les députés, en particulier ceux qui n’ont pas fait leur service militaire, assistent aux cérémonies dans les lieux les plus emblématiques. Le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, renvoyé de l’armée pour activités extrémistes dans sa jeunesse, devrait assister à un événement à Beer Sheva, tandis que d’autres ministres qui n’ont pas non plus fait leur service, assisteront à d’autres cérémonies.
Jérémie de Jforum
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