YOM HASHOAH 2017 Memorial de la Shoah 23 avril 2017/Crédit photo Alain Azria
« Tu as été sauvé non pour pouvoir vivre. Tu as peu de temps. Tu dois rendre témoignage. Sois fidèle et va. »
Cette phrase magnifique du poète dramaturge Herbert Zbigniew illustrait parfaitement cet épisode douloureux du soulèvement du ghetto de Varsovie, qui a eu lieu le 19 avril 1943 et qui a été commémoré il  a quelques jours.
Elle illustre hélas tout aussi parfaitement le devoir qui est le nôtre de rendre hommage aux victimes de la Shoah qu’il nous appartient de commémorer.
En particulier le jour de Yom HaShoah (ou Yom ha-zikaron laShoah), date choisie par le Parlement Israélien pour la commémoration de la Shoah et de l’héroïsme.

Pour cette raison, le Mémorial de la Shoah organisait hier, comme chaque année, une lecture des noms des déportés Juifs de France (lire également : Yom Hashoah : Gros plan sur les derniers survivants©)

Ainsi, a commencé dimanche (et se poursuivra aujourdhui), une lecture publique ininterrompue de 24 heures, de jour comme de nuit sur le parvis du Mémorial de la Shoah à Paris.

Des 76 000 noms inscrits sur le Mur des Noms, seront prononcés, un à un, les noms des personnes déportées de France par les convois n° 32 au n° 70.

Quelque 200 personnes, anciens déportés, parents, bénévoles, enfants… liront à tour de rôle, à partir des listes issues du Livre Mémorial de la Déportation de Serge Klarsfeld, (éd. Association des FFDJF), les noms de « ceux dont il ne reste que le nom » (Simone Veil).

SE Aliza BIN-NOUN, Ambassadrice d’Israël en France/Crédit photo Alain Azria

Auparavant, lors de la cérémonie d’ouverture, six bougies ont été allumées par d’anciens déportés et des enfants, afin de symboliser la transmission de la mémoire des six millions de morts de la Shoah.

L’imam Hassen Chalghoumi/Crédit photo Alain Azria
Le président des Consistoires Joel Mergui/Crédit photo Alain Azria
Le président du CRIF Francis Kalifat/Crédit photo Alain Azria
Gil Taieb/Crédit photo Alain Azria
Le président de la Fédération protestante de France François Clavairoly/ Crédit photo Alain Azria
Le Grand Rabbin de France Olivier Kaufmann/Crédit photo Alain Azria
Le premier ministre Bernard Cazeneuve/Crédit photo Alain Azria

Suivez la cérémonie de Yom HaShoah en direct

On se pose souvent la question sur l’utilité ou la vanité de cette mémoire.

On pourrait se contenter, pour répondre, de déclarer qu’hélas nous ne serons jamais à l’abri d’un nouveau génocide. Qu’il est essentiel de rappeler ce que l’être humain a été capable de faire subir à un autre être humain, tout simplement parce qu’il n’était pas de la religion qui convenait.

On pourrait aussi, et tout aussi pertinemment, pour reprendre les mots très justes de Bernard-Henri Lévy , dire qu’«il appartient aux vivants d’être les tombeaux vivants de ces morts».

« Et me voici, comme chaque fois, plus peut-être que les autres fois, contraint de réexpliquer pourquoi cette commémoration est, non seulement pour les juifs mais pour le monde, un devoir essentiel.

Ne faut-il pas, demandent certains, laisser les morts enterrer les morts et l’oubli, le bon oubli, cicatriser les blessures du passé ? Oui, bien sûr, il le faut. Oui, bien sûr, il est toujours bon de laisser les morts enterrer les morts. Et je dirai même qu’il n’y a pas plus juif, pas plus conforme aux commandements de la Torah, que cette injonction évangélique d’enterrer vite, une fois pour toutes, les morts.

Sauf… Oui, sauf quand ce sont des morts qui ne sont, justement, pas enterrés. Sauf quand ce sont des morts dont le mourir même impliquait qu’il fût sans tombe ni mémorial. Sauf quand ce sont des morts dont la mort fut programmée pour être une mort sans trace, sans vestige et donc, j’y insiste, sans sépulture. Alors, il appartient aux vivants d’être les tombeaux vivants de ces morts. Et alors, par exception, il est du devoir des survivants, et des enfants des survivants, de porter en eux le souvenir de ces pères qui auront, à jamais, l’âge de leurs enfants.” http://www.bernard-henri-levy.com/20-avril-2009-bhl-wiesel-desbois-onu-durban-yom-hashoah-49086.html

Ces propos ont été tenus en 2009. On ne lui en voudra pas s’il les rappelait chaque année.

Mais cette mémoire n’a plus seulement la valeur de mémoire, lorsqu’il devient urgent et impératif de rappeler à nos contemporains ce que peut engendrer la haine de l’autre.

Lorsque l’on évoque cette monstruosité de l’Histoire non pas seulement pour prévenir un autre génocide mais aussi pour tenter de ramener de l’humanité dans cette époque de guerre.

C’est peu ou prou l’intention de Rezk Shehata, copte vivant en France depuis de nombreuses années, président de l’association Laicité pour tous.

Rezk Shehata/Crédit photo Alain Azria

« J’ai assisté l’an dernier à la cérémonie de Yom Hashoah. J’ai été ému. C’est pour cela que j’ai demandé à avoir le privilège de citer des noms de ces victimes de l’innommable cette année.

Je crois qu’il est essentiel de nommer les victimes.

Toutes les victimes. Celles de la Shoah, celles du génocide arménien, les chrétiens victimes de k’Etat islamique en Orient, et toutes les victimes du terrorisme.

C’est d’ailleurs pour cela que je suis en train d’organiser un voyage pour emmener des musulmans visiter le camp d’Auschwitz. Pour leur montrer ce qui a été fait.

Pour cela aussi, que j’organise ce dimanche 30 avril un rassemblement pour dénoncer le terrorisme et pour lire les noms des victimes de cette même doctrine religieuse : l’histoire a commencé le 11 mars 2012 à Montauban et le 19 mars à Toulouse quand ces assassins sont passés à l’acte et ont tué des hommes, des femmes et des enfants au nom d’une doctrine religieuse ensuite le 7 janvier 2015 à Charlie Hebdo puis l’Hyper Cacher, le stade de France, le Bataclan, les terrasses de café, Nice, le père jacques Hamel et nos policiers des Yvelines et sur les champs Elysées ce jeudi 20 avril. A l’étranger, 4 attentas majeurs dans des églises d’ALEXANDRIE, une veille de Noël en 2011 Ensuite au Caire il y a quelques mois et puis Tanta et Alexandrie il y a quelques jours. Londres, Stockholm, St Pétersbourg etc. etc. !!!!!!! »

Franny Fisher pour JFORUM

Crédit photos Alain Azria

 

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