Le Secrétaire de l’Intérieur britannique, Amber Rudd, a attaqué dimanche 26 mars, la compagnie WhatsApp pour avoir refusé aux services de renseignements et à la police un accès à son service de messagerie encryptée, util par Khalid Masood, trois minutes avant son déchaînement de violence terroriste à Londres, mercredi dernier. Elle a présenté cette obstruction comme un obstacle à l’investigation dans son attaque meurtrière et contre la prévention du terrorisme en général.

Khalid Masood a été tué par balle après avoir assassiné quatre personnes, dont un policier, quand il a lancé sa voiture contre les piétons du Pont de Westminster et qu’il a ensuite tenté de forcer l’entrée vers le Parlement. En faisant référence à son usage du service de l’encryptage WhatsApp de bout en bout,  pour communiquer avec une personne inconnue quelques minutes avant l’attentat, a déclaré Rudd : « Nous avons besoin de nous assurer que les compagnies comme WhatsApp -et il en a beaucoup d’autres ainsi – ne fournissent pas de site secret pour queles terroristes communiquent entre eux ».

Cet argument ne tient pas vraiment la route, selon les experts en cybersécurité et les sources de sécurité interrogées par Debkafile.

1. Les services de renseignements occidentaux – certainement les membres des Etats-Unis, les Britanniques, les Canadiens, les Australiens et les Néo-Zélandais appartenant au réseau des « Cinq yeux » ont découvert des façons de pirater les messages cryptés jugés « inaccessibles », véhiculés par des systèmes comme WhatsApp et Skype. Après les attentats de 2015 à San Bernardino, en Californie, le FBI, quand on lui avait refusé le mot de passe d’unIPhone utilisé par l’un des auteurs, Syed Rizwan Farook, a trouvé un autre moyen pour accéder à l’intérieur du téléphone, en le demandant à une entreprise israélienne, Cellebrite.

Si les services de renseignements intérieurs du MI5 savent quand Masood a posté  message et pendant combien de temps, son téléphone portable  doit être entre leurs mains et en état de marche. « La recherche de communication » et la cartographie de communication » peuvent, par conséquent, être mis en marche pour obtenir les adresses qu’il a appelées, à quelle fréquence et sa localisation au moment des appels. Même si ses messages ne peuvent pas être entièrement retrouvés à partir du téléphone portable, l’information peut encore être extraite grâce à l’opérateur.

Les organisations islamistes terroristes importantes, en particulier Daesh, sont suffisamment calés en technologie pour être conscientes que les arguments de la Secrétaire aux affaires intérieures de Grande-Bretagne contre WhatsApp sont bordées de toute pièce. Elles seront heureuses d’en déduire qu’elle a tenté de masquer les principales défaillances du dispositif antiterroriste de son gouvernement, qui ont été mises en lumière par l’attentat de Westminster. Cette impression a encore été renforcée par Le Commissaire adjoint de la Police Métropolitaine, Neil Basu, quand il a déclaré qu’il ne serait jamais possible de déterminer pleinement les motivations de Masood.

Daesh qui a revendiqué cette attaque commise par l’un de ses « soldats », conclura également des commentaires de la Ministre de l’Intérieur et du cghef de la police que les autorités britanniques n’arrivent pas à la moindre piste sérieuse menant vers les connexions des terroristes, de leurs complices, leur système de soutien ou réseau, qui pourraient très bien être en train de préparer la prochaine attaque.

Dimanche soir, un homme de 30 ans a été arrêté à Birmingham, le dernier site de résidence de Masood, car soupçonné de « préparer des attaques terroristes ». Il est l’un des deux hommes encore en détention, le 12ème à être appréhendé en relation avec l’enquête, après la libération de 9 autres individus.

Concernant la lutte globale contre le terrorisme islamiste, un obstacle majeur concerne l’échec des services de renseignements occidentaux à établir de bonnes relations de travail technologiques, organisationnelles, commerciales ou même « patriotiques » avec les grands groupes Internet, comme Google, Microsoft et Facebook (qui possède également WhatsApp).

Au cours de la Présidence Obama, les deux groupes se sont encore plus éloignés, en particulier après que Wikileaks ait dévoilé l’étendue jusqu’à laquelle les services de renseignements américains comme la NSA faisaient de l’intrusion dans la vie privée des gens, ou installaient des malwares dans les serveurs fabriqués aux Etats-Unis et exportés me organes de surveillance à l’échelon mondial.

Les plaintes disant que les services restent « inaccessibles » sont mensongers et démodés, dans une ère marquée par l’explosion d’une information accessible de façon universelle et par les avantages qu’elle offre aux organisations terroristes hostiles contre les services de renseignements. Il est crucial pour ces services de rattraper le temps perdu sur les capacités de ces géants du High-Tech et pour les gouvernements d’ajuster les régulations pour faire en sorte que cela vaille la peine pour ces géants de jouer le jeu des motivations patriotiques ou des bénéfices financiers qu’il y aurait à établir de vérit relations de confiance.

 

Tout comme, concernant les failles sécuritaires dévoilées au cours de l’attentat de Westminster, cinq sont les plus flagrantes :

1.  Les services de renseignements et de sécurité britanniques ne disposaient d’aucune alerte préalable.

2.  La totalité de la zone autour du Parlement et de Downing Street manquait des modalités fondamentales de protection et présentait plusieurs cibles molles aux terroristes. Cette partie de Londres est la localisation de monuments nationaux impressionnants et de points de repères uniques qui attirent des millions de visiteurs ainsi qu’elle abrite un centre financier mondial d’avant-garde. Ce manque de sécurité est très difficile à comprendre.

3.  Un portail d’accès au bâtiment du Parlement était restée ouverte et sans défense, durant un moment au cours de l’attaque meurtrière.

4. Les détails concernant la sécurité de Madame le Premier Ministre Teresa May apparaissent sur vidéo et montrent que les hommes présents ont manqué du sang-froid nécessaire pour la mettre dans le véhicule approprié, après l’avoir entraînée à l’extérieur du bâtiment vers le parking des voitures.

5. Les ponts de la Tamise, qui sont des voies centrales du cœur de Londres ne font l’objet d’aucune garde particulière, laissant, jusqu’au mercredi 22 mars 2017, la voie libre au terrorisme international.

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