Crise au sein du gouvernement israélien : Tensions autour de l’enquête sur les attaques du 7 octobre
La nuit dernière, une vive dispute a éclaté au sein du cabinet de sécurité israélien lors d’une réunion cruciale portant sur une enquête interne visant à identifier les défaillances sécuritaires ayant contribué aux attaques du 7 octobre. Des ministres ont exprimé leur mécontentement face à la participation envisagée de partisans du désengagement dans cette enquête, mettant en lumière les profondes divisions au sein du gouvernement.
Le chef d’état-major de Tsahal, Herzl Halevi, s’est trouvé au cœur de la tempête, plusieurs ministres contestant ouvertement ses décisions et sa gestion de la situation. Les critiques se sont intensifiées autour du projet de Tsahal visant à mettre en place une commission d’enquête interne. Cette commission, comprenant des personnalités impliquées dans le désengagement de 2005, a suscité des inquiétudes quant à son impartialité.
Bezalel Smotrich, ministre des Finances du Parti religieux sioniste, a nié que la réunion se soit terminée abruptement en raison de querelles, affirmant que la fin à minuit était prévue. Cependant, des fuites sur le contenu de la discussion ont enflammé davantage la situation, car les délibérations du cabinet de sécurité sont généralement confidentielles.
Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a réagi aux fuites en appelant au remplacement immédiat du gouvernement, considérant ces divulgations comme une preuve supplémentaire du caractère dangereux du cabinet actuel pour Israël. Une position partagée par Merav Michaeli, chef du Parti travailliste, qui a souligné les risques que cela représente pour la sécurité nationale.
Le débat au sein du cabinet portait sur l’opposition à la création d’une commission d’enquête interne de Tsahal, comprenant des personnalités telles que Shaul Mofaz, ancien ministre de la Défense et chef d’état-major de Tsahal, et Aharon Zeevi Farkash, chef du renseignement de Tsahal. Certains ministres ont contesté leur présence, les accusant d’être liés aux échecs passés, notamment dans le contexte du désengagement de 2005 et de la période précédant la Seconde Guerre du Liban.
Les tensions ont également éclaté sur la manière dont l’enquête devrait être menée, certains ministres s’opposant au processus interne proposé par Tsahal. La ministre des Transports, Miri Regev, a souligné que la décision de créer cette équipe avait été prise sans consultation préalable, estimant que l’armée devrait concentrer ses efforts sur les combats en cours.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a mis fin à la réunion, mettant un terme provisoire à une séance tendue. Cependant, les dissensions au sein du gouvernement pourraient avoir des répercussions sur la gestion des opérations militaires en cours et sur les discussions prévues avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken lors de sa visite en Israël la semaine prochaine.
Il semble évident que les membres qui composeront cette commission d’enquête ne doivent pas faire partie des décideurs de l’époque, tant au niveau militaire que politique. Cette commission d’enquête doit être composée de personnes indépendantes des partis politiques et du système militaire afin d’aboutir à des résultats impartiaux. On a souvent vu des États nommer des commissions d’enquête qui n’aboutissent à rien, car les personnes qui mènent ces enquêtes sont elles-mêmes impliquées. Ce qui s’est passé le 7 octobre est bien trop important et grave pour que l’enquête soit bâclée.
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