VIDEO. Des Syriennes filment en secret Raqqa, «capitale» de Daech
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Un témoignage exceptionnel, pour «que le monde sache, en espérant qu’un jour on sera libre» : deux Syriennes, dont les voix ont été modifiées, ont filmé au péril de leur vie leur quotidien à Raqqa, ville occupée depuis 2013 par les djihadistes du groupe Etat islamique.
Leur vidéo, tournée en caméra cachée sous leur niqab, a été diffusée ce lundi par le média suédois Expressen TV, comme le rapporte Direct Matin. Le tournage de la vidéo daterait de cet hiver.
Ruines et exécutions
On y découvre une ville détruite où «tout le monde est parti» en raison des raids aériens. Même les terroristes veulent fuir : «Les combattants étrangers de Daech ont établi des postes de contrôle. Certains demandent leurs papiers d’identité aux Syriens afin de fuir vers la Turquie», expliquent les deux femmes. On y voit aussi les ruines de la mosquée Uwais al-Qarni où elles disent avoir assisté à l’exécution par balles et décapitation d’un jeune soldat. Ou encore la mise à mort d’un homosexuel jeté du haut d’un immeuble.
VIDEO. Le film tourné en caméra cachée par deux Syriennes à Raqqa
Des femmes réduites à néant
A Raqqa, la charia a privé les femmes de quasiment tous leurs droits sous peine de lapidation à mort. Elles doivent être intégralement voilées. «Toutes les femmes aiment montrer leurs visages. Nous ne pouvons plus le faire, nous avons perdu notre féminité», déclare l’une des deux Syriennes sous le pseudonyme de Oum Mohammad.
Les visages féminins sont même effacés des emballages des produits vendus dans les boutiques encore ouvertes. Dans la vidéo, il est aussi question des avortements clandestins, de l’interdiction pour les femmes de conduire, d’avoir accès à l’enseignement ou encore de sortir seules dans la rue. Pour surveiller, la police islamique est partout et a choisi comme QG une ancienne église.
Les combattants de Daech bien logés
Pour finir, les deux témoins nous emmènent dans les quartiers riches de Raqqa où la bourgeoisie a été expulsée ou tuée par Daech afin de fournir aux combattants étrangers les meilleurs logements de la ville. «Ce sont des gens du Kazakhstan, d’Afghanistan, d’Arabie Saoudite, ou encore des Européens comme des Francais», indique Oum Mohammad.
La jeune femme conclut son témoignage en exprimant sa nostalgie de l’ancienne Raqqa, autrefois l’une des villes les plus libérales de Syrie, et son ras-le-bol total du noir dans lequel son peuple est plongé. «Rien n’est plus important que la liberté», assène-t-elle.
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