Après la tempête: apaisement des relations avec les Etats-Unis
La journée d’hier (mercredi) a été marquée par la tempête diplomatique entre Israël et les Etats-Unis suite aux propos du Président Biden selon lesquels, Binyamin Netanyahou ne serait pas invité prochainement à la Maison Blanche. La raison de ce refus est la réforme judiciaire en Israël, que Biden demande à Netanyahou d’abandonner.
Cette déclaration a suscité de vives réactions en Israël: à droite, on a dénoncé une ingérence intolérable, à gauche on s’est félicité du soutien de l’Oncle Sam dans la lutte contre la réforme.
Aux Etats-Unis aussi, les paroles de Joe Biden n’ont pas laissé indifférents et s’il semblerait que des organisations juives réformistes soient, en partie, derrière la prise de position du Président américain, les responsables du parti républicain n’ont pas caché leur désapprobation.
Ainsi, Nikki Haley, candidate à l’élection présidentielle de 2024, a tweeté: « Il est scandaleux que Joe Biden fasse la leçon à Israël sur une question qui est totalement interne. Nous ne voudrions pas que le gouvernement israélien se mêle de questions sur notre Cour suprême, et ils ne le feraient pas. Nous devrons laisser les Israéliens décider eux-mêmes ».
De même, le sénateur Ted Cruz, a écrit: « Vraiment honteux. Biden accueille avec joie des radicaux anti-américains comme Lula, tout en évitant des alliés américains proches comme Netanyahou ».
Depuis, les deux Etats tentent d’éteindre l’incendie. Du côté américain, la Maison Blanche a fait savoir hier que les relations avec Israël étaient solides et que l’Etat hébreu pourrait toujours compter sur le soutien sécuritaire américain, qui demeurait inchangé.
Lors d’un point presse, le directeur du conseil de sécurité nationale, John Kirby, a déclaré: »Ce qui est bien avec les amis, c’est que l’on peut se dire les choses franchement ». Il a précisé que la réaction publiée par Netanyahou aux propos de Biden n’avait pas été prise comme un outrage au Président. »Israël est une démocratie souveraine évidemment, et les Etats souverains prennent leurs décisions. Notre message reflétait notre crainte, comme le Président l’a dit lui-même. Nous voulons qu’Israël, qui est un bon ami, prenne une décision dans le cadre d’un consensus et avec le plus large soutien possible. Cela fait partie de la démocratie et c’est l’une des merveilleuses choses que nous partageons, les valeurs démocratiques. Il s’agit de changements qui vont influencer l’équilibre des pouvoirs ».
Kirby a réitéré la volonté du Président de voir Netanyahou trouver un compromis avant de l’inviter à la Maison Blanche.
Un haut responsable américain a affirmé à Israël Hayom: »Il n’y a aucune crise avec Israël. Le Président a été interrogé avant de monter dans son avion et a parlé sur un ton libre mais ce qu’il a dit n’était pas une déclaration et il n’y a aucune raison de le monter en épingle. Le Président a insisté sur son engagement envers Israël et c’est notre politique. Netanyahou a fait ce que nous lui avons demandé et il en a payé le prix politique, ce qui n’est pas facile. Il a suspendu la réforme et entamé des discussions, c’est exactement ce que nous et d’autres demandions. Je ne comprends pas tout ce bruit ».
Par ailleurs, le ministre israélien des Affaires étrangères a commencé une série de discussions avec des responsables américains afin de leur expliquer la réforme. Ainsi, hier, il s’est entretenu avec le sénateur républicain Lindsey Graham, un des plus grands soutiens d’Israël et aujourd’hui, il parlera avec le Secrétaire d’Etat, Antony Blinken.
Le message que Cohen a passé à Graham est le suivant: »Il existe un large consensus en Israël sur la nécessité d’une réforme du système judiciaire. Elle sera menée dans le dialogue. Elle doit être faite tout en préservant le caractère démocratique d’Israël et sur la base d’un large consensus national. Nous nous trouvons devant un grand défi, celui de restaurer la confiance du public dans la démocratie israélienne. Israël doit agir de concert avec les Etats-Unis afin de clarifier les sujets sur lesquels il existe des divergences entre les Etats. Nous devons agir ensemble, sur la base de nos valeurs et de nos intérêts communs ».
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Netanyahu est le premier ministre élu, mais il est menacé par ceux qui n’admettent pas son élection à l’intérieur et à l’extérieur. Sa légitimité est indiscutable!