Un chef religieux druze anti-Assad forme un groupe armé

Le Cheikh Waheed Balaous sous-entend que la faction paramilitaire qu’il a mise sur pied a pu s’armer grâce au financement envoyé par les Druzes d’Israël. 

Sheikh Waheed Balaous and fellow armed Druze. (Facebook/All of Us Are the Sheikhs of Dignity of Suweida)

BEIRUT – Un chef religieux druze opposé au régime d’Assad, actif dans la province de Suweida en Syrie, a annoncé la création d’un parti armé, qu’il sous-entend de façon énigmatique avoir été équipé et armé avec l’adie de ses compatriotes druzes d’Israël.

 

Le Cheikh Waheed Balaous a diffusé un communiqué mardi, annonçant la fondation du Bayrak al-Fahd (La Bannière du Léopard) dans le village de Mazraa – le lieu d’une bataille historique en août 1925, où on a assisté aux exploits des rebelles druzes dirigés par le Sultan Pasha al-Atrash, face aux troupes françaises en déroute, vers une victoire qui a inspiré la grande révolte syrienne contre le mandat colonial.

 

« Nous sommes contre quiconque nous attaque. Si c’est Daesh, ce sera Daesh l’ennemi. Si c’est al Nusra, alors Nusra est l’ennemi. Et si l’Etat syrien veut nous attaquer, alors c’est lui l’ennemi… Même si mon fils Fahd veut attaquer mon territoire et mon honneur, c’est lui qui deviendra l’ennemi », a déclaré ce chef religieux insurgé qui dirige le groupe d’opposition « les Cheichs de la Dignité ».

 

Il a aussi lancé une volée de bois vert contre le chef de la sécurité syrienne Ali Mamlouk, en l’accusant de tenter d’éliminer les Druzes syriens qui s’opposent à la politique du régime.

« Nous connaissons la décision d’Ali Mamlouk et de ses acolytes de nous liquider. Nous leur disons : « Essayez toujours! ».

Mamlouk, qui agit comme l’expert des problèmes insolubles du régime dans les provinces périphériques du pays, a rencontré des dirigeants druzes de Suweida, au cours d’une visite à la mi-juin, que le dirigeant durze libanais Walid Jumblatt a stigmatisée comme « un acte de provocation ».

Balaous, par le passé, a accusé les services de renseignements du régime de chercher à inciter à des luttes intestines à Suweida, afin de renforcer le soutien au régime parmi la population druze de la province.

Le Cheikh druze a expliqué le financement de ce nouveau groupe armé druze, en disant avoir acquis ces armes « grâce à notre propre argent disponible, les inquiétudes de notre peuple en « Palestine » (Israël) pour notre sécurité et la crainte des expatriés qui veulent protéger nos montagnes ».

Bien que le nouveau chef druze sous-entend des dons de donateurs privés en Israël et partout ailleurs à l’étranger a largement contribué à financer son groupe, il a insisté qu’il ne « rendrait pas d’argent de la part des Etats extérieurs » [autrement dit, cela ne vient pas de l’Etat d’Israël, mais de sa population druze solidaire].

Il a aussi insisté sur le fait que les membres de son groupe armé ne perçoivent pas de salaire « parce que tous se sont lancés en se fondant sur leur motivation à protéger leur terre et leur honneur ».

Balaous a aussi fulminé contre l’idée que des femmes druzes (à la façon des Kurdes) combattent pour défendre la province. Toutes les femmes « qui veulent aider sont les bienvenues pour cuisiner et soigner les blessés », a déclaré le chef religieux traditionnaliste.

« Porter les armes et être étendu à plat ventre sur le sol, ce n’est pas pour nos filles et nous les désavouerons si elles ne s’abstiennent pas de porter les armes ».

Cette annonce de la formation d’un nouveau groupe armé druze survient alors que les carences en matière de sécurité augmentent à Suweida, qui est menacée par la percée de l’Etat Islamique à l’Est, alors que le rebelles à l’Ouest se battent contre les troupes du régime près de la base aérienne de Thaala, à l’extérieur de la capitale provinciale de Suweida.

Bien que les zones peuplées de Druzes du sud de la Syrie soient encore sous le contrôle du régime, les résidents de la région sont parvenus, en général, à conserver une attitude autonome, non seulement, à l’encontre des rebelles islamistes, mais aussi des efforts du régime pour enrôler des Druzes locaux afin de combattre dans les régions éloignées du pays.

Cependant, alors que le régime est confronté à des pressions accrues, des personnalités favorables à Assad à Suweida, autant que la communauté druze à l’extérieur de la province ont tenté de rassembler des forces de soutien derrière le régime de Damas.

En juin, le chef spirituel de la communauté druze de Syrie a lancé un appel aux gens hommes de Suweida pour les implorer de rejoindre l’armée d’Assad.

« En réponse à l’appel de la patrie, du devoir, aux instructions du Président Bachar Hafez al Assad, notre adhésion à nos positions patriotiques et à notre glorieuse histoire, le dirigeant spirituel de la communauté druze… envoie « un appel national et religieux » à tous les fils honorables qui sont en capacité de porter les armes… et qui n’ont pas signé pour remplir leurs obligations militaires…  » a déclaré Hikmat al-Hajari, dans un communiqué écrit.

Les jeunes druzes du sud de la Syrie ont protesté contre les efforts de conscription militaire forcée par le régime, au cours de ces derniers mois, alors que les habitants des zones peuplées de Druzes ont cherché à s’armer par tous les moyens pour se défendre.

now.mmedia.me

Adaptation : Marc Brzustowski.

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