Tunnels, y a-t-il un accord entre l’Égypte et le Hamas

La complexité de la lutte contre les tunnels transfrontaliers à Gaza

Dans le cadre du conflit israélo-palestinien, la question des tunnels transfrontaliers entre Gaza et l’Égypte demeure un défi majeur pour l’armée israélienne (Tsahal). Une récente visite du Jerusalem Post dans le couloir de Philadelphie à Rafah a mis en lumière l’ampleur de cette problématique et les obstacles auxquels font face les forces israéliennes.

Malgré sept semaines d’opérations intensives à Rafah, Tsahal estime qu’il faudra au minimum six mois, voire plus, pour éradiquer complètement le réseau de tunnels du Hamas. Cette estimation souligne la complexité de la tâche, bien au-delà des attentes initiales.

Les autorités militaires israéliennes ont identifié au moins 25 tunnels transfrontaliers, mais ce chiffre pourrait être bien en deçà de la réalité. Ces infrastructures souterraines, qualifiées « d’oxygène du Hamas », jouent un rôle crucial dans l’approvisionnement en armes et en renseignements du groupe, notamment en provenance d’Iran.

La difficulté de localisation et de destruction de ces tunnels réside dans leur nature même. Invisibles en surface, ils ne peuvent être détectés qu’en creusant profondément à partir de puits situés à Rafah, suivant ensuite un réseau complexe jusqu’à la frontière. Cette tâche titanesque nécessite des technologies de pointe et une expertise spécifique, développées par l’unité spéciale Yahalom de Tsahal.

Un facteur complexifiant la situation est la position ambiguë de l’Égypte. Bien que le gouvernement égyptien ait par le passé mené des opérations contre ces tunnels, notamment en 2015 et 2019, son engagement actuel dans la lutte contre ce phénomène semble moins certain. Des sources militaires israéliennes suggèrent que la politique égyptienne aurait évolué, passant d’une hostilité ouverte envers le Hamas à une forme de tolérance tacite de certaines activités transfrontalières.

Cette apparente évolution de la position égyptienne pourrait s’expliquer par des considérations géopolitiques changeantes. Le Hamas, autrefois perçu comme une menace directe pour le régime égyptien en raison de ses liens avec les Frères musulmans, serait désormais considéré comme un acteur incontournable à Gaza. Cette nouvelle perception aurait conduit à un accord tacite, où l’Égypte fermerait les yeux sur certaines activités de contrebande en échange d’une influence préservée sur Gaza.

La présence d’un vaste réseau de tours de guet égyptiennes le long du corridor de Philadelphie, bien qu’impressionnante, s’avère peu efficace contre la contrebande souterraine. Les autorités égyptiennes auraient exprimé leur surprise face à l’ampleur du réseau de tunnels découvert par Tsahal, mais des doutes subsistent quant à la sincérité de cette réaction.

Face à ces défis, la question de l’efficacité à long terme des opérations israéliennes se pose. Même si Tsahal parvient à détruire une partie significative des tunnels, la possibilité de leur reconstruction rapide par le Hamas reste une préoccupation majeure. Sans une coopération totale de l’Égypte et une présence permanente israélienne dans la zone, il semble peu probable que le flux d’armes vers Gaza puisse être définitivement interrompu.

L’Égypte, malgré son traité de paix avec Israël et la coopération continue entre les deux nations, se trouve dans une position complexe et souvent ambivalente vis-à-vis du conflit israélo-palestinien. Bien que les relations diplomatiques entre Le Caire et Tel-Aviv soient officiellement cordiales, des actions sur le terrain suggèrent parfois une réalité plus nuancée.

Il est allégué que l’Égypte aurait permis l’entrée massive d’armes à Gaza ainsi que des matériaux nécessaires à la construction des tunnels utilisés par le Hamas. Si ces allégations s’avèrent vraies, elles soulèveraient des questions sérieuses sur la complicité de l’Égypte dans les actions du Hamas, une organisation qualifiée de terroriste par de nombreux pays, y compris Israël et les États-Unis.

Ces tunnels ont servi à des fins logistiques et militaires, permettant au Hamas de mener des opérations contre Israël. En facilitant, intentionnellement ou non, l’entrée de ces ressources, l’Égypte pourrait être perçue comme un acteur complice dans les attaques perpétrées contre Israël.

Cette situation pose un dilemme pour l’Égypte. D’une part, le pays maintient des relations diplomatiques et des accords de sécurité avec Israël. D’autre part, le soutien aux Palestiniens, y compris des factions comme le Hamas, trouve un écho favorable parmi une partie de la population égyptienne et dans le monde arabe en général.

Toute action perçue comme un soutien direct ou indirect au Hamas pourrait affaiblir les relations avec Israël et attirer des sanctions internationales. À l’inverse, des mesures strictes contre le Hamas pourraient provoquer des tensions internes en Égypte et avec d’autres pays arabes.

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2 Commentaires
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Emile Sitbon

L’Egypte n’a pas la puissance pour détruire Israël car si elle l’avait comme elle l’a cru un certain Kippour qui correspond au 7 octobre.
Tous les pays musulmans ne rêvent que de détruire Israël… ouma oblige !
Il y a ensuite la haine de Mah hou met qui s’est vu refusée son intégration dans le corps juif par les familles juives de Yathrib.

Guidon

Refuser de voir la réalité ne l’annule pas. Il y a un traité de ‘paix avec l’egypte il faut le maintenir tout en gardant les yeux ouverts et en ne lui faisant aucune confiance. Il ne faut pas oublier que ce pays a reçu plusieurs raclées par Israël !