Un appel téléphonique Trump-Poutine axé sur la Syrie et ses zones de sécurité

 

L’un des échanges les plus fructueux sur la disposition des territoires frontaliers de la Syrie avec Israël et la Jordanie – ainsi que l’avenir du conflit syrien en général – s’est déroulé entre les Présidents Donald Trump et Vladimir Poutine lors d’un appel téléphonique du 2 mai. Cet appel a eu lieu alors que la Chancelière allemande Angela Merkel était en visite auprès de Poutine, dans sa résidence d’été sur la Mer Noire, à Sotchi.

Les sources des renseignements militaires de Debkafile révèlent que les deux Présidents ont fortement axé la discussion sur un effort afin de se mettre d’accord sur la façon de provoquer une désescalade du conflit syrien, maintenant entré dans sa sixième année, pour y mettre un terme. Le dirigeant russe a proposé de dessiner des lignes d’armistice entre les camps belligérants sous la garantie d’un mécanisme militaire russe particulier. Les Américains n’ont pas émis d’idée, mais on pense qu’ils envisagent d’établir des zones de sécurité interdites à l’armée de l’air syrienne. L’une de ces zones serait balisée dans le Sud sur les frontières de la Syrie avec Israël et la Jordanie.

Le dictateur syrien Bachar El Assad, le Commandement politico-militaire iranien et le Hezbollah résistent aux sondeurs de terrain américains, contre l’introduction de ces zones de sécurité, en percevant ce plan comme un stratagème mis au point par les Saoudiens, les Israéliens et les Jordaniens pour prendre le contrôle du Sud de la Syrie en engageant des groupes rebelles syriens comme leurs messagers. Damas, Téhéran et Beyrouth pensent que s’ils permettent à ce modèle d’aller de l’avant sans y opposer de résistance, ce sera le point de départ de la mise en place d’enclaves hors de contrôle identiques dans d’autres régions de Syrie et que le pays ne manquera pas de tomber rapidement en pièces détachées, par segments autonomes.

C’est pourquoi, le mois dernier,les unités de l’armée syrienne, les milices chiites sous commandement d’officiers des Gardiens de la Révolution iranienne et du Hezbollah, ont conjugué leurs ressources pour tenter une percée contre les rebelles locaux syriens dans le Sud et les frontières d’Israël et de la Jordanie.

On peut douter que Trump et Poutine soient parvenus à mettre sur pied quelque chose de tangible dès leur première conversation téléphonique depuis les tris de missiles de croisière Tomahawks américains contre la Base aérienne de Shayhat le 7 avril. Le Président russe a employé au maximum le choc provoqué par cet événement afin de cultiver des liens plus étroits avec le dictateur syrien et renforcer ses défenses anti-missiles au cas où les Américains répètent leur attaque ou de  frappes aériennes israéliennes contre des cibles militaires en Syrie. En même temps , Poutine est devenu  plus prudent sur le fait de ne pas porter atteinte à des parties de la Syrie destinées à passer sous influence américaine, en particulier sur les enclaves kurdes.

Le Président américain a aussi fait attention de ne pas commettre d’attaques personnelles contre poutine ou de ne pas critiquer l’implication russe en Syrie, en exprimant simplement l’espoir qu’à un certain moment, les eux puissances seraient capables d’aboutir à une entente pour mettre fin à ce conflit cruel.

Quand les journalistes à Sochi ont demandé au Président russe s’il pensait pouvoir « vendre » son plan à Assad, il a répliqué : « Un cessez-le-feu est la première priorité et la coopération avec Washington est cruciale » sur ce point.

Au même moment, la Russie opère en tandem avec la Turquie et l’Iran et elle a tenté de « créer les conditions en vue d’une coopération politique avec tous les camps », a t-il dit.

Clairement, Poutine a fait le point en disant que, de la même façon que les Etats-Unis passeronnt des accords sur la question syrienne qui s’aligneront sur les intérêts de l’Arabie Saoudite, d’Israël et de la Jordanie, la Russie coordonne ses actions avec l’Iran et la Turquie. Puisque les deux Présidents sont autant appuyés par leurs alliés, la voie vers un consensus entre Washington et Moscou se destine à rester longue et semée d’embûches. Par conséquent, la tension aux frontières israéliennes et Jordaniennes du Sud de la Syrie continuera à croître avant qu’on assite à une véritable détente

DEBKAfile  Reportage Exclusif  2 Mai 2017, 10:12 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski

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