Le Gouverneur de la Banque d'Israël Prof. Amir Yaron

Situation économique difficile en Israël

Ces derniers mois, la Banque d’Israël a revu à la baisse ses prévisions économiques, malgré son optimisme initial. Elle anticipe désormais trois baisses de taux d’intérêt sur un an et prévoit une croissance réelle positive, contrairement aux attentes des principaux économistes locaux et des agences de notation. Cependant, l’ampleur de l’impact économique de la guerre est devenue plus évidente. La Banque d’Israël prévoit désormais une croissance de seulement 1,5 % pour l’année à venir, contre 2 % précédemment. Cette prévision de croissance inférieure à l’augmentation naturelle de la population (environ 2 %) signifie en réalité une croissance négative.

Cette révision met la Banque d’Israël en phase avec les organismes internationaux et les économistes locaux, qui prédisaient une situation similaire depuis des mois. Par exemple, S&P avait prévu dès avril une croissance de seulement 0,5 % pour cette année. La lenteur de la Banque d’Israël à ajuster ses prévisions, en comparaison avec d’autres économistes, suscite des interrogations.

En revanche, la division de recherche de la Banque d’Israël n’a pas modifié ses prévisions de déficit et maintient que le gouvernement pourra atteindre l’objectif fixé dans le budget. Ce maintien semble paradoxal, car les prévisions révisées indiquent une inflation plus élevée et une croissance plus faible, ce qui devrait théoriquement rendre l’objectif budgétaire plus difficile à atteindre.

Le déficit budgétaire reste une préoccupation majeure. Uri Greenfeld, économiste et stratège en chef chez Agam Leaders, a souligné que la Banque d’Israël, en tant qu’institution, se doit d’adopter une posture officielle alignée sur les objectifs gouvernementaux. Néanmoins, Greenfeld doute que le gouvernement atteigne réellement l’objectif de déficit fixé. En juin, le déficit sur les 12 derniers mois était de 7,6 % du PIB, surpassant l’objectif de 6,6 % pour 2024, ce qui rend improbable l’atteinte de l’objectif budgétaire.

Les dépenses publiques ont explosé, atteignant 300 milliards de shekels, soit une augmentation de 34,2 % par rapport à l’année précédente. Cette hausse est principalement due aux dépenses liées à la guerre, bien qu’une augmentation de 9,3 % soit observée même en excluant ces dépenses. La Banque d’Israël a ajusté deux hypothèses majeures dans ses prévisions : la prolongation de la guerre jusqu’en 2025 et l’augmentation de la probabilité de problèmes de sécurité plus graves. Ces changements expliquent la prévision d’une croissance plus faible et d’un déficit accru.

Greenfeld prédit un déficit approchant les 8 %, en ligne avec les estimations des agences de notation internationales. Les prévisions de la Banque d’Israël concernant l’inflation et les taux d’intérêt soulignent une autre divergence. La banque prévoit une inflation de 3,2 % pour l’année prochaine, dépassant son objectif de 3 %, ce qui implique une seule baisse de taux d’intérêt dans l’année à venir, sans préciser de date.

Modi Shafferer, stratège en chef à la Banque Hapoalim, explique que la Banque d’Israël tente de maintenir sa crédibilité internationale en suivant les prévisions du Trésor, même si ces prévisions semblent irréalistes. Il prévoit également que le déficit dépassera les objectifs gouvernementaux, en raison de la guerre et des dépenses fixes croissantes.

L’inflation reste une préoccupation centrale. La Banque d’Israël prévoit une inflation supérieure à son objectif, ce qui justifie le maintien des taux d’intérêt élevés pour une période prolongée. Shafferer souligne les déclarations de la Banque d’Israël sur la nécessité d’ajustements budgétaires et sur l’augmentation de la prime de risque en Israël, ce qui met en lumière les actions requises du gouvernement pour éviter une spirale négative d’inflation et de croissance faible.

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meller danielle

nous devons aller de suite aux urnes car ce gouvernement est un desastre Dany qui a fait son allya il y a 56ans

Asher Cohen

Quand on est général dans Tsahal, on doit avoir certes des compétences militaires, stratégiques et managériales, mais aussi quelques compétences économiques pour être capable d’évaluer les conséquences économiques de ses décisions militaires. Israël est un petit état qui paie cher économiquement les conséquences des bévues militaires et politiques de ces 10 mois de guerre à gaza, et elles sont nombreuses. Alors que du fait de l’explosion antisémite mondiale, des centaines de milliers de Juifs envisagent de rentrer en Israël, ce n’est pas le moment pour une augmentation de l’inflation. Quel manque de rigueur dans l’État Juif !