Le Vice-Ministre des Affaires étrangères russe Oleg Syromolotov a déclaré, lundi au Jerusalem Post : Le régime syrien a invité l’Iran et le Hezbollah à l’aider dans la guerre civile syrienne et, quand la guerre sera terminée, avec tous les groupes armés, ils partiront ».

« Je comprends les craintes d’Israël, concernant la présence du Hezbollah et des Gardiens de la Révolution iranienne en Syrie, et vous redoutez, bien sûr, qu’ils restent en Syrie après la guerre », a t-il dit.

« Pour nous, le Hezbollah fait partie de la sphère politique libanaise et une partie importante de la population du Liban les soutient et ils ont leur place au Parlement », déclare Syromolotov. Le Corps des Gardiens de la Révolution Iranienne fait aussi partie de la structure militaire de l’Iran

« Pour cette raison, il n’y a pas moyen de les mettre sur la liste des terroristes internationaux », a t-il affirmé.

En novembre, le Premier Ministre Binyamin Netanyahu a déclaré à son homologue Dimitry Medvedev, que l’Iran doit se voir interdire d’établir ses bases en Syrie et il a dit à l’Agence de Presse Interfax, qu’on doit empêcher la Syrie d’être utilisée par l’Iran ou le Hezbollah pour attaquer Israël ou pour transférer « des armes sophistiquées au Hezbollah ».

 Pour la Russie, le conflit syrien est perçu comme une guerre contre le gouvernement légalement institué de Bachar al Assad, lancée par ses opposants et des terroristes.

« La Russie prétend que le conflit syrien ne peut pas être résolu uniquement par des moyens militaires », selon Syromolotov.

« L’un des problèmes centraux consiste à séparer l’opposition des terroristes et, l’an dernier, nous avons tenté, avec les Américains de parvenir à un accord sur ce point et les Américains ne sont pas parvenus à faire cette distinction entre l’opposition et les terroristes et rien n’a changé ».

Cependant, dit le Vice-Ministre, il y a à présent de bons espoirs, à l’issue des négociations d’Astana sur la Syrie, qui se sont déroulés au Kazakhstan. Un cessez-le-feu avec l’opposition a tenu, malgré plusieurs violations.

Oleg SyromolotovOleg Syromolotov

 

La vision qu’Israël a du hezbollah ne correspond pas à celle de la Russie, de la même façon que tous les groupes terroristes qui menacent la Russie ne sont pas forcément considérés comme tels par Israël. Syromolotov désigne comme exemple,l’Emirat du Caucase, qui a mené des attentats contre les écoles et à Moscou, que la russie considère comme une menace, mais qu’Israël et d’autres pays n’ont pas encore désigné comme relevant du terrorisme [peut-être parce que pas directement concerné].

Syromolotov se trouve en Israël pour une visite de plusieurs jours qui comprendra des rencontres à haut-niveau au Ministère des Affaires étrangères. Il est responsable de l’ensemble des efforts produits contre le terrorisme dans son Ministère et il discute des moyens dont disposent Israël et la Russie, afin de coopérer dans le combat global contre le terrorisme.

Ancien chef du contre-espionnage au sein du Service de Sécurité Fédérale (FSB) ayant des décennies d’expérience, Syromolotov a été nommé à son poste actuel en 2015.

« Autant la Fédération de Russie qu’Israël connaissent l’expérience du combat contre le terrorisme et cela se fonde sur un travail difficile et des ressources humaines face aux événements terroristes qui se sont produits et continuent de se produire », dit-il.

La Russie fait face au terrorisme dans la région Nord du Caucase depuis les années 1990. Cependant, comme Israël, sa propre expérience de lutte anti-terroriste intègre désormais une perspective plus globale.

« Il y a un certain nombre de façons pour qu’Israël et la Russie puissent travailler ensemble », dit-il. « Un de ces moyens est de partager l’information, et il y a de la coopération dans les forums internationaux comme à l’ONU et c’est une des parties importantes et centrales du travail que nous faisons ».

Pour la Russie, un des principaux fronts contre le terrorisme, aujourd’hui, se situe dans les forums internationaux, comme aux Nations-Unies et d’autre part, dans l’encouragement d’autres pays à accroître la coopération et le partage d’information.

« La chose importante dans cette bataille contre le terrorisme étranger, c’est que la Communauté Internationale fasse trois choses  : »

« D’abord, il est nécessaire d’instaurer une banque de données internationale partagée, faisant la liste de tous les terroristes et djihadistes étrangers. Deux, il est nécessaire de mettre en place une base de données et un système de surveillance de leurs mouvements. Et, troisièmement, il est nécessaire de simplifier l’extradition des terroristes et djihadistes étrangers d’un Etat à l’autre, parce que les procédures d’extradition sont généralement plutôt longues et complexes ».

Syromolotov a expliqué qu’il existe une menace émergeant sur toute la bande de territoires qui s’étend de l’Afrique Centrale au Sud-Est Asiatique et à travers tout le Moyen-Orient. Cette ceinture d’instabilité, comprenant des Etats faillis, tombés dans le chaos, comme la Libye, est un générateur de terroristes et un aimant pour eux, rappelle t-il.

 Kazakh Foreign Minister Kairat Abdrakhmanov (C) and U.N. special envoy for Syria Staffan de Mistura (R) attend a news conference following Syria peace talks in Astana, KazakhstanLe Ministre kazakh des Affaires étrangères Kairat Abdrakhmanov (C) et l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura (R) assistent à une conférence de presseà la suite de la Cqonférence de paix pour la Syrie, à Astana, Kazakhstan

Dans une interview avec l’agence Interfax en octobre, Syromolotov a déclaré qu’il est important de conserver la trace des immigrés enregistrés qui entrent en Europe et d’examiner leurs passeports à la loupe.

« Les autorités européennes sont actuellement incapables de localiser 350.000 réfugiés. Où sont-ils passés? Comment estr-ce que c’est possible? Pensez-vous sérieusement qu’il n’y a pas de terroristes parmi eux? Bien sûr qu’il y en a », avait-il déclaré à Interfax.

Yacov Livne, Directeur du Département Eurasie au Ministère des Affaires étrangères, affirme que la visite de Syromolotov fait partie du cadre courant des « bonnes relations d’Israël avec la Russie », une de celle qui implique les contacts quotidiens à de nombreux niveaux de gouvernement, en particulier en matière de terrorisme et de contre-terrorisme.

« Nous jouissons d’une bonne entente, entre la Russie et Israël sur une grande diversité de sujets et nous espérons que cette visite contribuera encore plus à renforcer cette entente et ces contacts fructueux », déclare Livne.

Une question qui revient peut être liée à une rencontre à Moscou entre anyahu et le Président de l’Autorité Palestinienne, le Président Mahmoud Abbas. A l’automne 2016, tous deux ont été invités à se rencontrer à Moscou, mais ces entretiens ont été reportés. Syromolotov insiste sur le fait que « Si on mettait fin au conflit palestino-israélien, alors les organisations terroristes cesseraient de se multiplier au Moyen-Orient ».

La Russie soutient un gouvernement d’unité nationale palestinien et continue à encourager les discussions entre Abbas et Netanyahu.

« Tout comme le Hezbollah, Moscou ne perçoit pas le Hamas comme une organisation terroriste, mais plutôt comme faisant partie de la sphère politique palestinienne », s’entend dire Syromolotov.

« La Russie perçoit la coopération entre l’Egypte, la Jordanie et Israël comme importante pour la région et dans les forum internationaux », dit-il. « L’Egypte, par exdemple, dirla Commission anti-terroriste du Conseil de Sécurité de l’ONU ».

Quand le vol 9268 de Metrojet a été abattu en 2015, dans lequel 219 Russes ont été tués dans le Sinaï, cela a conduit la Russie à travailler plus étroitement avec l’Egypte dans la confrontation avec le terrorisme dans la Péninsule, comme contre le groupe Wilayat Sinaï de Daesh.

La Russie a aussi bon espoir à propos de la nouvelle Administration américaine à Washington, souligne Syromolotov. « Au cours de la première conversation entre le Président Vladimir Poutine et le Président Donald Trump, la question du terrorisme a été évoquée en priorité et ils ont activement disé de ce sujet brûlant et, bien sûr, nous savons que, dans une telle situation, c’est un nouveau gouvernement qui est désireux de trouver un bon niveau de coopération »…

Nous pensons que la position de la Russie et des Etats-Unis est plus importante sur le registre du combat contre le terrorisme, et je pense qu’il y aura des changements positifs ».

Adaptation : Marc Brzustowski

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