עת שערי רצון

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Etude des Sli’hot qu’on appelle la Akedat Its’haq qui reprend le récit de la Akedat Its’haq dans le Marzor lui-même. 

Je vous ai promis de vous donner une petite  biographie de l’auteur : retenez que traditionnellement on l’attribue à Judah Halévi ( Rabbi Juda (Yehouda) ben Shmouel ibn Alhassan haLévi, rabbin, philosophe, médecin et poète séfarade, né à Tudela dans l’émirat de Saragosse vers 1075, surnommé le Chantre de Sion. Auteur du Kuzari), Il laisse huit cent poèmes, dont les Odes à Sion.. Les critiques historiographes contemporains en se basant sur les acrostiches de chaque paragraphe nous donnent les noms : A’him Abass Yehoudah Shmouel. 

Indépendament de cela le Rabin Kalifa a établi qu’il s’agit quand même de la famille de Judah Halévi. Et que ce nom est celui des trois frères avec celui de Yehoudah au milieu. Donc c’est probablement de Judah Halévi lui-même, quoique d’une façon générale le style n’est pas le sien. Mais ce poème a gardé une très grande notoriété dans toutes les communautés séfardim et a été adopté dans certaines communautés ashkénazes aussi. 

Il y a un 2ème Piyout bâti sur le même modèle poétique qui est attribué à Maïmonide et qui lui n’a pas pour thème la Aqédat Yits’haq mais la Teshouvah les jours de Yamin Noraïm. Texte un peu plus difficile. 

Je vous propose d’avoir sous les yeux le texte de la Akédat Its’haq dans Bereshit.

Bereshit Parshat Vayera Chapitre 22 versets 1. Pour pouvoir se référer aux versets eux-mêmes.

Nous verrons que dans le poème le sens exact d’après la tradition du Midrash et du Talmoud est repris dans le récit. 

עֵת שַׁעֲרֵי רָצוֹן לְהִפָּתֵחַ

Et Shaarei Ratson léhiPatea’h

Lorsque c’est le temps pour les portes de la bienveillance le bon vouloir . Celui qui demande l’ouverture des Shaarei Ratson demande à être agréé dans sa prière : 

יוֹם אֶהְיֶה כַפַּי לְאֵל שׁוֹטֵחַ

Yom ehyeh khapaï …

Au jour où je serais tendant mes paumes vers Dieu 

Il y a donc un moment privilégié dans le temps de Rosh hashana et dans le temps de Kipour, où dans le temps qui est visé ici, les Shaarei Ratson s’ouvrent.  Il y a ‘Hamishim Shaarim 50 portes différentes et l’une de ces portes entre notre monde et les mondes supérieurs est Shaarei Ratson. Certains textes du Talmud déjà font allusion à cette notion qu’entre les mondes supérieurs et nous, il y a des Shaarim qui s’ouvrent ou qui se ferment suivant l’ordre du mérite.  Par exemple une Guémarah célébre [Baba Metsiah 59a – Brakhot 32b] dit :

Rabi Eleazar : « Depuis que le Beit hamiqdash a été détruit les portes de la prières ont été vérouillées, Comme le dit le verset Lamentations 3 :8 : « Même si tu cries, je n’entends pas ; ta prière est fermée. » Mais les portes des larmes n’ont pas été fermées. Psaume 31 « Ecoute ma voix, Dieu, et entends ma plainte. Ne te rends pas sourd à mes larmes. » » 

La prière entraîne très souvent les pleurs ou l’envie de le faire. On raconte d’un grand ‘Hassid, le Tsadik de la communauté qui n’arrivait pas le soir de Kol Nidrei à commencer la Tfilah. Et la communauté s’impatientait. Et il annonce son incapacité car les Shaarei Tefilah sont fermées… Il leur dit : Allez dans la villes me chercher 10 brigands juifs.  Ils les a mis autour de la Tévah et il a commencé la Tefilah qui est montée. On lui a ensuite demander des explications. Il a répondu : les portes étaient verrouillées, j’ai utilisé ceux dont c’est la spécialité d’ouvrir les portes en les forçant. 

Et Shaarei Ratson léhiPatea’h

Pour Rosh Hashanah, ce moment est aprés la lecture de la Torah. C’est le moment du commencement du Moussaf. Après la lecture de la Torah et avant Bat Kehat Shofar qui est entre Sha’harit et Moussaf. Et pour le jour de Kipour c’est le moment de Min’hah.  D’après la tradition de la Kaballah, le Zohar en particulier, la Akédat Its’haq a eu lieu le jour de Kipour. Si nous avons le temps je reprendrais le compte du calendrier pour l’indiquer.

Je reprends la lecture : 

Et Shaarei Ratson Léhipatea’h

Lorsque c’est le temps pour les portes de la bienveillance – shaarei ratson – Le jour oú je serais tendant mes paumes vers Dieu 

אָנָּא זְכֹר נָא לִי בְּיוֹם הוֹכֵחַ

Ana zakhar na li beyom tokha’ha

De grâce rapelle le souvenir pour moi le jour de la To’ha’hah.  Le jour de la réprimande, admonestation, le jour du jugement, le jour où il faut faire la preuve, le jour d’interpellation de réprimande… 

עוֹקֵד וְהַנֶּעְקָד וְהַמִּזְבֵּחַ

de celui qui a attaché, celui qui a été attaché et l’autel sur lequel cela s’est passé.  C’est le sens de Akedat Its’haq, le fait que Its’haq a été attaché sur l’autel – Laaqod  .   

C’est-à-dire trois moment ou trois facteurs Oqed – HaNééqad – HaMizbea’h . Il y a 3 niveaux du mérite de la sainteté auxquels il est fait allusion.  C’est le refrain. 

le jour où nous sommes interpellés par la Midat Hadin nous demandons que le Zekhout du Tsadik de l’épreuve de la Midat HaDin soit rappellé en faveur d’Israël, en protection pour Israël. 

Nous aurons à étudier après la lecture du texte le 1er thème indiqué par ce verbe Laaqod, ce qui s’est passé dans cette Akédah. Ce sera la première étude. 

A la fin, l’allusion est ici que  Abraham a été éprouvé 10 fois. C’est une Mishnah du 6ème chapitre des Pirqey Avot. Et la dernière des 10 épreuves est celle de Akédat its’haq. 

בָּאַחֲרִית נֻסָּה בְּסוֹף הַעְשָׂרָה

A la fin a été éprouvé à la fin des 10 (épreuves)

                      הַבֵּן אֲשֶׁר נוֹלַד לְךָ מִשָּׂרָה

                      Le fils qui t’a été enfanté de Sarah…

                      אִם נַפְשְׁךָ בוֹ עַד מְאֹד נִקְשָׁרָה 

Cela renvoit au fait que très longtemps Abraham a hésité de comprendre, de savoir, que le fils promis dans la promesse de fécondité de sa postérité serait Ishmaël ou Its’haq. Cela se réfère au 2ème verset dans le ‘Houmash – Bereshit Vayera 22 :2

AK 1

Vayomer kach-na et-bincha et-yechidecha asher-ahavta et-Yitschak

velech-lecha el-erets haMoriah veha’alehu sham le’olah al achad heharim asher omar eleycha

(Dieu) dit : prend stp ton fils ton unique celui que tu aimes Isaac… 

Regardez la progression : le Midrash nous dit qu’il fallait que Abraham se prépare d’étape en étape à l’épreuve elle-même, d’avoir à rendre à Celui qui lui avait donné Its’haq lui-même. Mais à travers même ce Midrash nous voyons qu’il y a les différents critères de sélection pour arriver à Its’haq. 

Je cite le Midrash :

Quand Dieu lui demande :

–          « ton fils ! » Il répond : – « lequel ? les 2 sont mes fils !»

–          « ton unique ! » – « les 2 sont uniques pour leur mère ! »

–          « celui que tu aimes ! » – « les 2 je les aime ! »

–          et « Its’haq » – c’est le niveau final. 

Donc on retrouve ici l’atmosphère de cet enseignement. 

                      הַבֵּן אֲשֶׁר נוֹלַד לְךָ מִשָּׂרָה

                      Le fils qui t’a été enfanté de Sarah… 

Et là il y aurait à reprendre la différence d’identité entre ces deux lignées, toutes deux ayant pour principe le même Tsadik Abraham. L’une qui va aboutir à Ishmaël et l’autre qui continue l’histoire des Toladot, à travers Its’haq. Vous voyez donc que la forme même qui nous est donnée dans le texte est très directement reliée à l’enseignement traditionnel. Ce nest pas une information stam. 

                      אִם נַפְשְׁךָ בוֹ עַד מְאֹד נִקְשָׁרָה    

                      Im Nefshkha bo ad meod niqsharah

Bien que ton Nefesh est très liée à lui…  

« Im » a ici le sens de Bien que comme souvent dans le Miqra.

L’expression est prise dans l’un des récits de l’histoire des patriarches mais pas d’Abraham. C’est avec Yaaqov pour Benyamin: Venafsho kshurah venafsho.

Le Nefesh du fils est attaché au Nefesh du père.

C’était lorsque Judah plaide pour que Joseph ne fasse pas descendre Binyamin d’Erets Knaan en disant : 

Vayigash 44 : 30

AK 2

Ve’atah kevo’i el-avdecha avi vehana’ar eynenu itanu venafsho kshurah venafsho.

(C’est Judah qui dit à Joseph 🙂 

Et maintenant, en retournant chez ton serviteur, mon père, nous ne serions point accompagnés du jeune homme et son Nefesh est attaché à son Nefesh ! Cela veut dire : Si Jacob voit que Binyamin n’est plus là, il risque d’en mourir. La fin de Biniamin serait la fin de Jacob. 

Avant de voir ici le lien qu’il y a ici entre le Nefesh de Yts’haq et le Nefesh de Abraham, nous avions appris à propos de Yaaqov et Benyamin que Benyamin représente la dernière chance d’Israël. L’expression venafsho kshurah venafsho n’est donc pas une information Stam des liens affectifs qui les lient et dont on voit ces implications littéraires auxquelles elle pourrait donner lieu, mais c’est que Benyamin représente la dernière chance d’Israël. Si Benyamin disparait, il n’y a plus d’Israël ! Le Nefesh de Jacob dépend du Nefesh de Benyamin. 

Et cela jour un très grand rôle ensuite dans la lutte des deux tendances messianiques dans l’histoire d’Israël, celle qui va du côté de Joseph et celle qui va du côté de Judah : c’est là où se trouve Benyamin que passe l’avenir messianique de l’histoire d’Israël… 

Alors, nous avons le même problème ici :    

                      אִם נַפְשְׁךָ בוֹ עַד מְאֹד נִקְשָׁרָה    

                      Im Nefshkha bo ad meod niqsharah

Bien que ton Nefesh est trés liée à lui…  

Bien que ton Nefesh est très liée à celle de Its’haq, mets-la en question dans cette épreuve.  Cela veut que si Its’haq ne continue pas l’identité d’Abraham, Abraham disparait. Parce que Abraham est la première étape de l’identité d’Israël.  Si elle ne mène pas à l’identité Its’haq la Bible n’aurait jamais parlé d’un Abraham qui aurait engendré Ishmaël. Elle n’en parle que parce que les engendrements ont abouti jusqu’à Israël. Et donc le Nefesh d’Abraham est lié – Qshourah – au Nefesh de Its’haq. Cela veut dire que la mise en question d’Its’haq met en question Abraham.

Vous voyez ce qu’il y a sousjacent dans l’expression. 

Pourquoi la Torah nous raconte-t’elle l’histoire d’Abraham ? Parce qu’elle devait raconter l’histoire de Its’haq ! Et pourquoi raconte-t’elle l’histoire de Its’haq ? Parce qu’elle devait raconter l’histoire de Jacob… 

L’histoire d’Abraham nous est racontée comme une préface préhistoire de l’histoire de Jacob qui est Israël. Alors un Abraham qui aurait donné Ishmaël et non pas Its’haq aurait disparu du récit. Il aurait été dans un quelconque Midrash des Toladot qui auraient repris à un certain moment pour donner un Israël vraiment. Le Tsadik de la Midat Ha’Hessed qui n’aurait pas donné le Tsadik de la Midat HaDin – Abraham–Yits’haq – n’aurait pas été raconté par la Torah comme quelque chose d’exceptionnelle. Il y aurait eu un Remez à propos des Tsadikim depuis Adam Harishon… 

Au même titre que nous savons par les Midrashim qu’il y a aussi eu des Tsadikim, des ‘Hassidim, des Neviim, mais qui n’ont pas fait partie de la lignées des Toladot qui ont mené à Israël. 

Je vais vous dire comment le Midrash exprime ce même thème : Cela veut dire que la gravité de l’épreuve c’est qu’il s’agit de rendre à Dieu ce fils de la promesse qui a été si difficile à engendrer et à mettre au monde. A la limite, il y a le fait que cela annule par l’absurde tout l’enthousiasme de sainteté qu’il y a eu jusque-là. L’énorme capacité de fidélité d’Abraham à la promesse de Dieu va s’annuler dans cette épreuve-là. Cet enfant que Tu m’as promis Tu me le redemande en sacrifice ? Par conséquent, cela annule dans l’absurde tout ce qui s’est passé auparavant. 

Après nous verrons la logique et la cohérence de cette mise à l’épreuve. 

קוּם הַעֲלֵהוּ לִי לְעוֹלָה בָרָה

                      Lève-toi et érige-le en Olah (holocauste sacrifice qui tout entier brûlé et monte) pur                     

Ici l’auteur a tenu compte d’un enseignement que va reprendre le Malbim en nous disant dans le Pshat du verset de Bereshit Vayera 22:2 : 

AK 1Vayomer kach-na et-bincha et-yechidecha asher-ahavta et-Yitschak

velech-lecha el-erets haMoriah veha’alehu sham le’olah al achad heharim asher omar eleycha

(Dieu) dit : prend stp ton fils ton unique celui que tu aimes Isaac…

veha’alehu sham le’olah Littéralement : Fais le monter en Olah 

Il n’est pas du tout indiqué qu’il doit y avoir sacrifice dans le sens de She’hitah. Pourquoi ? Parce que l’expression du Miqra pour dire le sacrifice de Olah c’est Laassot Olah et non pas comme ici Léhaalot Olah. Faire monter en Olah. 

Par conséquent, dès le début nous sommes avertis qu’il se passe là quelque chose d’autre que le fait de répondre à cette interpellation d’ « assomption » n’a pas à se faire par un sacrifice. Cela c’est la Haslakhah de ce temps-là si j’ose dire. C’est la coûtume de ce temps-là que pour offrir son fils à Dieu on l’égorgeait. Ce n’est pas cela qui est forcément demander par le verset qui aurait précisé : « Assoh Olah tu le feras Olah » et non pas « tu le feras monter en Olah ». 

Un Midrash explique qu’il fallait l’envoyer à la Yeshivah, c’était là l’holocauste…

D’ailleurs on sait qu’à la fin de la Aqédah, Isaac va passer 12 ans à la Yeshivah de Shem et Ever… 

קוּם הַעֲלֵהוּ לִי לְעוֹלָה בָרָה 

On voit l’intervention du Midrash qui nous dit que Dieu avait d’une certaine manière besoin d’Abraham :  Vayomer kach-na prends-le je t’en prie-aide-moi  dit Rashi en citant le Midrash.  Dieu avait besoin qu’Abraham démontre par son témoignage qu’il était capable aussi de la religiosité des Goyim. Parce que la grande contestation du Satan en haut c’est de comparer Israël aux païens. Alors il faut faire la preuve de la capacité d’être religieux comme les Goyim. Alors qu’il nous faut aussi faire la preuve d’être capable de l’être mais sans l’être. Le Satan dirait : « Les Goyim te construisent des cathédrales, mais Tes Juifs en sont incapables ? » Alors les Juifs doivent faire la preuve qu’ils sont capables de construire des grandes synagogues. Mais de ne pas aller y prier… 

Q : …

R : On revient sur la même question. Rashi cite un certain nombre de Midrashim parmi d’autre. La quesiton du Midrash c’est que :  Vayéhi A’harei HaDevarim haEleh « Et il arriva après ces paroles… »

[Gn. 22:1:  ]

AK 3

Le sens habituel c’est « Il arriva après les événements précédents… »

Une indication du Midrash dit qu’il faut lire « Méa’horei HaDevarim HaEleh.  Et il arriva que ce qui était impliqué dans les événements précédents doit être mis en évidence dans une épreuve pour voir de quoi il s’agit vraiment. Un des Midrashim dit que le Satan conteste le choix par Dieu d’Abraham en disant : « Hazaken hazeh ce vieillard tu lui a donné un fils, il a fêté à l’âge de son sevrage et abattu des troupeaux entiers pour ses invités mais rien pour Toi ? » Et Dieu répond : « Tout cela il l’a fait pour Its’haq mais si Je lui demande Its’haq en sacrifice il Me le donnera » 

Pour bien comprendre la cohérence de ce Midrash : où est l’épreuve ?

Où est l’épreuve ? Il faut que Abraham fasse la preuve qu’il est Tsadik !

Vous voyez que cela répond à la tentation qu’ont les Goyim lorsqu’ils parlent de cette histoire en disant que le choix d’Abraham a été gratuit. Il faut qu’Abraham le justifie en en faisant la preuve. Nous savons d’autre part que le choix d’Abraham n’est pas gratuit. C’est une autre étude qui vient avec les textes précédents le nôtre. Abraham n’est pas n’importe qui ! Si la Torah nous dit de façon circonstanciée depuis Adam Harishon d’où vient Abraham c’est pour nous faire comprendre pourquoi c’est Abraham qui a été choisi.  L’approche des Goyim de ce récit consiste au contraire à fonder la notion de choix arbitraire de la grâce absolue de celui que Dieu choisit. Or, le récit de la Torah dément cela : il y a des raisons pour lesquelles Abraham est choisi. Et c’est pourquoi la Torah nous donne une très longue préface de la carte d’identité d’Abraham pour nous dire qui est Abraham. Cela ne signifie pas qu’Abraham ne doit pas justifier l’identité qu’il a en potentiel, d’où ces 10 épreuves dont nous avons parlé. Il faut qu’Abraham fasse la preuve qu’il est bien Abraham, mais il n’y a qu’Abraham qui peut être choisi. Et donc la contestation est de dire qu’il y a une espèce d’injustice à priori. On peut élargir d’ailleurs la formule de cette constestation qui consiste à dire: pourquoi « asher ba’har banou » ? Pourquoi ce choix gratuit de ce peuple plutôt qu’un autre ? 

On retrouve d’ailleurs cela dans un Midrash qui fait parler Ishmaël se déclarant véritable aîné et véritable fils d’Abraham, car Isaac a eu sa circoncision à 8 jours sans mérite alors que lui c’est adulte à 13 ans… 

Ce sont les deux contestations des religions bibliques qui affirme qu’il n’y a pas de mérite à l’élection d’Israël et que le mérite selon l’esprit va à ceux qui ont par eux-même accepté la parole de Dieu alors qu’elle est imposée à Israël. Alors il faut faire cette preuve. 

Je reviens sur ce point précis : Le Satan réclame qu’Abraham fasse la preuve qu’il est au moins capable de la piété des Goyim.  Alors semble-t’il tout s’enclenche : Abraham est tenté de faire la preuve qu’il est capable de cette piété suprême qu’on trouve chez les Goyim : le premier né est offert en sacrifice en l’honneur de la divinité.  

On pourrait se demander, revenu à ce stade culturel, où est le mérite d’un tel sacrifice ? C’était cela le sacrifice religieux banal chez les Goyim : offrir le 1er né en sacrifice !

Vous vous rappelez ce que disent les historiens des religions à ce propos. 

De la même manière on pourrait se demander où est le mérite de la foi d’Abraham quand Dieu lui promet d’avoir un enfant ? Avoir un enfant c’est banal !  Donc c’est que les choses ne sont pas si simples… 

Abraham si j’ose dire est tenté de conduire cette épreuve selon la « Halakhah » en usage pendant ce temps-là. Lorsque Dieu demande « Lehaalot Olah » il comprend « Halakhah leMaasseh : laassot olah », mais ce n’est pas ce que Dieu a demandé. 

Il y a un verset que je vous ai cité la dernière fois de Jérémie (3:19) qui dit :

אֲשֶׁר לֹא צִוִּיתִי וְלֹא עָלְתָה עַל לִבִּי,

asher lo tsiviti vélo âltah al libi

…Que je n’ai pas ordonné et qui ne m’est jamais venu à l’esprit . Vous êtes en train de sacrifier vos enfants en croyant que c’est ce que j’ai demandé à Abraham » dit Rashi. Et jene vous ai jamais demandé cela.

Regardez bien le texte c’est ce que Malbim souligne: « Lehaalot Olah » et non pas : laassot olah ! 

L’explication que je voulais vous citer est la suivante :

Abraham est ici interpellé : es-tu capable d’être pieux au moins à la manière des Goyim ?

C’est un sujet qu’on pourrait étudier pour lui-même. Il comporte deux dimensions qui me semblent importante, au moins à signaler:

Précisément la tentation des Juifs de conduire leur culte à la manière de celui des Goyim. Je ne veux pas dire que c’est pour faire cette prueve-là qu’ils font cela comme ça, mais on pourrait le mettre en évidence.  Et deuxièmement l’interpellation des Goyim eux-mêmes qui nous accusent – rappelez-vous les historiens romains – d’être le peuple le plus athée de la terre. Il faut dire d’ailleurs que les Juifs jouent à cela.  

Simplement je vous citerais un comportement à la mode chez les intellectuels juifs : si être croyant c’est l’être à la manière des Goyim alors autant être athée… Vous voyez comment cela se rattache au problème… 

C’est dire qu’il n’en reste pas moins qu’il y a une revendication des Goyim par rapport à Israël : comment se fait–il que ce peuple théophore – « porteur de Dieu » – soit un peuple athée ? 

Il y a là une double tentation du peuple d’Israël :

–          imiter la manière des Goyim d’être devant Dieu.

–       donner aliment à cette contestation du Satan qui porte la revendication des Goyim et qui souligne l’athéisme d’Israël peuple choisi par Dieu… 

Midrash sur le Satan :

Rabi Yohanan a dit (Sanhédrin 89b) : Après quoi est-ce arrivé que Dieu ait demandé à Abraham « prends-moi ton enfant bien-aimé et élève-le en Olah » ? Après les paroles du Satan ! 

Chaque fois qu’il y a un doute sur un Tsadik, le Satan est celui qui formule à voix haute ce doute-là. Pour le Midrash, le Satan ne s’occupe que des Tsadikim. C’est une surprise car chez les Goyim le Satan ne s’occupe que des Reshayim. Les Reshayim, il les a déjà, il les laisse tranquille ! Là où il y a doute, le Satan intervient. Il est l’accusateur public au tribunal céleste. 

Q :

R : Les 9 premières épreuves sont pour éprouver Abraham pour savoir s’il est le Tsadik de la Midat Ha’Hassed. La 10ème c’est pour savoir s’il peut être le point de départ de ce peuple qui doit être Tsadik de l’unité des valeurs : « VéAmekh Koulam Tsadikim » mais « Shéma Israël Hashem Eloqeinou Hashem E’had ». Ce n’est pas que Midat Ha’Hessed ou que Midat HaDin, en résumant car il y a 13 Midot, mais le Yi’houd HaMidot.  

Abraham doit faire la preuve qu’il est le Tsadik de la Midat Ha’Hessed. En cela il est le commencement d’Israël mais pas encore Israël.  

Seulement, il ne peut être vraiment le Abraham d’Israël – et pas seulement le « Ibrahim » d’Ishmaël – que si étant le Tsadik de la Midat Ha’Hessed, il est capable aussi d’être Tsadik de la Midat Hadin bien que ce ne soit pas sa spécialité. Le Tsadik de la Midat HaDin doit être Its’haq.  

On retrouve cela chez Its’haq qui va être éprouvé 9 fois pour savoir s’il est le Tsadik de la Midat HaDin, et la 10èmefois pour savoir s’il est capable d’être aussi le Tsadik de la Midat Ha’Hessed. Sinon, ils ne sont pas dirigés vers Jacob-Israël qui est l’unité des valeurs.  

Par conséquent, cette mise à l’épreuve nous la voyons. Rashi a cité parmi les Midrashim deux d’entre eux. Parc equ’un 3ème groupe de Midrashim disent les i’hourim d’aAbraham lui-même. Les Devarim de qui ? Les Devarim d’Abraham lui-même. Les Devarim sont alors ici ceux d’Abraham lui-même. « Cette enfant que tu m’a promis c’est lui que tu me réclames ? »  

On indexe cela au mérite des pères : ils n’ont vu que des promesses sans voir le commencement d’une réalisation. On cite pour Abraham cela. L’enfant a été promis à Abraham mais c’est l’enfant qui lui est demandé ! Il a vécu ces épreuves-là et les a surmonté.  

Par conséquent, dire à voix haute le doute possible sur l’intégrité d’Abraham en tant que Tsadik c’est le Satan qui s’en fait le porte-parole.  

Je continue le Midrash :

… Le Satan qui portait accusation : De tout le festin qu’Abraham a fait pour fêter son fils, il n’a pas approché de Toi ni un taureau ni un bêlier ? Dieu lui a répondu : tout cela, il ne l’a fait que pour son fils et si Je lui avait dit : « zevakhoto léfanaï sacrifie-le devant moi ! » il ne l’aurait pas empêché.  

 Malgré le mot de Zévar qu’on a ici, je reviens au Malbim,  c’est l’épreuve d’avoir à faire la preuve qu’on est capable de ce qui est demandé mais jamais la chose en elle-même.  

Retoruvez ici ce verset de Jérémie avec Rashi qui cite le Talmud là-bas :

אֲשֶׁר לֹא צִוִּיתִי וְלֹא עָלְתָה עַל לִבִּי

Asher lo tsiviti vélo âltah al libi

…Que je n’ai pas ordonné et qui ne m’est jamais venu à l’esprit 

« une chose qui n’est pas venue à l’esprit ».

Ici, Jérémie a une prophétie de To’ha’hah, une admonestation contre tous ces Hébreux pieux de ce temps-là qui faisant comme les Goyim sacrifiaient leurs enfants au Molokh parce que c’était cela la piété.  

Je reviens á ce que je disais :

Il y a une interpellation des Goyim vis-à-vis d’Israël dont le Satan se fait le porte-parole : faites la preuve que vous être capables d’être pieux comme nous ! 

Et les juifs se laissent prendre à ce piège…  

Quel est le contenu de cette contestation ?

Le contenu de la contestation porte sur l’athéisme supposé du peuple d’Israël.

Or, les juifs jouent à cela… 

קוּם הַעֲלֵהוּ לִי לְעוֹלָה בָרָה
עַל הַר אֲשֶׁר כָּבוֹד לְךָ זוֹרֵחַ

lève-toi et érige-le en Olah pur

sur la montagne sur laquelle pour toi le Kavod brillera 

אָמַר לְשָׂרָה כִּי חֲמוּדֵךְ יִצְחָק

Il a dit à Sarah ton fils Isaac  

גָּדַל וְלֹא לָמַד עֲבוֹדַת שַׁחַק

Il a grandi et il n’a pas appris l’adoration du ciel 

L’idolâtrie : sha’haq est un certain niveau des cieux she’haqim עֲבוֹדַת שַׁחַק c’est l’adoration du ciel, c’est-à-dire l’idolâtrie).

Q : Sha’haq et Ist’haq ?

R : C’est un joli Midrash parce qu’une fois dans tout le Miqra, Its’haq est écrit avec la lettre Sin en place du Tsadik. C’est à ce propos-là. 

אֵלֵךְ וְאוֹרֵהוּ אֲשֶׁר לוֹ אֵל חָק

J’irais lui révéler ce qui est la vérité de Dieu pour lui (C’est-à-dire sa loi)  

Le mot de ‘Haq ici est très peu employé en hébreu et il a le sens de l’expression arabe : le ‘Haq la vérité absolue – en hébreu le ‘Hoq.  

אָמְרָה לְכָה אָדוֹן אֲבָל אַל תִּרְחַק

Elle a dit : Va mon maître mais ne t’éloigne pas

עָנָהּ יְהִי לִבֵּךְ בְּאֵל בּוֹטֵח

Il a répondu « Que ton coeur ait confiance en Dieu» 

שָׁחַר וְהִשְׁכִּים לַהֲלֹךְ בַּבֹּקֶר

Il se réveilla de bon matin et se leva pour aller au matin

                      וּשְׁנֵי נְעָרָיו מִמְּתֵי הַשֶּׁקֶר

                      Et avec lui les 2 jeunes gens « mortels du mensonge » 

מִמְּתֵי הַשֶּׁקֶר  Il faut toute une paraphrase pour traduire cela : Il font partie de ceux dont la vie s’arrêtera à la vie terrestre – on les appelle les Métim – mais qu’on traduit en général par les mortels – il faut entendre « ceux qui n’ont pas Olam haba », parce qu’ils ne sont pas les hommes du Emet mais les hommes du Sheqer – mimetei hasheqer : Ishmaël et Eliezer. 

יוֹם הַשְּׁלִישִׁי נָגְעוּ אֶל חֵקֶר

Le 3ème  jour ils se sont heurtés – sont arrivés à – ‘Heqer – destination

וַיַּרְא דְּמוּת כָּבוֹד וְהוֹד וָיֶקֶר

Et (Abraham) vit l’apparence de la gloire et la magnifiscence de ce qui qui a du prix

עָמַד וְהִתְבּוֹנָן לְהִמָּשֵׁחַ

Il s’est tenu debout et a réfléchi pour commencer le rite (de la cérémonie de l’onction). 

יָדְעוּ נְעָרָיו כִּי קְרָאָם לֵאמֹר       

Ont su les deux jeunes gens qu’ils les avait appellé pour leur dire

אוֹר הַרְאִיתֶם צָץ בְּרֹאשׁ הַר הַמֹּר

Vous avez été appellé à voir la lumière qui scintille au sommet du mont Moriah

וַיֹּאמְרוּ לֹא נֶחֱזֶה רַק מַהְמוֹר

Ils ont répondu nous ne voyons qu’un trou – un abîme. 

Il faut lire Mahamor avec un Sheva-Pata’h.  Ce mot existe une fois dans le Tanakh dans le Psaume 140 verset 11. Il existe au pluriel sous la forme Mahamorot, avec Shéva-Pata’h. Traduit par l’abime.  Abraham veut savoir si Ishmaël et Eliezer sont capables de percevoir ce que lui Abraham et Its’haq sont capable de percevoir, c’est-à-dire la manifestation de la gloire de Dieu sur le Har HaMoriah. Ils ne voient que l’horizon…

עָנָה שְׁבוּ פֹה עַם מְשׁוּלִים לַחֲמוֹר

Restez ici avec l’âne

וַאֲנִי וְהַנַּעַר לְהִשְׁתַּטֵּחַ

Et moi et l’enfant irons nous prosterner 

Bereshit 22 Verset 5

ה וַיֹּאמֶר אַבְרָהָם אֶלנְעָרָיו, שְׁבוּלָכֶם פֹּה עִםהַחֲמוֹר, וַאֲנִי וְהַנַּעַר, נֵלְכָה עַדכֹּה; וְנִשְׁתַּחֲוֶה, וְנָשׁוּבָה אֲלֵיכֶם

Vayomer Abraham el naarav nelékhah ad koh

Vénishta’haveh vénashouvah eleikhem

Et Dit Abraham à ses gens : Tenez vous ici avec l’âne, et moi et l’enfant nous irons jusque là-bas

Nous nous prosternerons et nous reviendrons vers vous. 

Une des manières de l’étudier que nous avons eu l’occasion de voir en relation avec un enseignement très important du Rav Na’hman de Braslav sur ce qu’on appelle la Hitbodedout qui est un des comportements de la piété des ‘Hassidim qui consiste à se retirer de la cité, de l’environnement actuel, pour s’isoler – cela s’appelle Bédidout – pour prendre des forces spirituelles – et nous avions étudier assez longuement à propos de ce verset que cela n’est légitime que si c’est en vue de revenir. 

Il y a une visée de quelque chose d’au-delà du monde où nous sommes mais y aller pour s’y perdre alors qu’on est encore là ce n’est plus la Torah. Cela n’est légitime que si c’est en vue de prendre des forces pour revenir dans ce monde-ci. 

Il y a un moment très important dans le récit. C’est qu’Abraham prophétise que le sacrifice d’Isaac n’aura pas lieu puisqu’il dit : nous reviendrons. 

Q : …

R : Il ne savait pas encore qui de lui ou d’Isaac devait être sacrifié. Bien que le 2ème verset avait dit à propos de Isaac : Véhaâlahou sham laôlah  וְהַעֲלֵהוּ שָׁם, לְעֹלָה. Il faudrait reprendre l’ensemble du contexte, sinon chaque année on réétudie cela inévitablement. On arrive à un stade où il y a 2 Tsadikim. Un Midrash va dire qu’ils étaient comme des sosies, et c’est là pour la première fois qu’Abraham va prier pour que la vieillesse entre dans le monde et qu’on distinue les âges des Tsadikim entre le père et le fils. Jusque-là ils étaient comme deux sosies. Or, ils ne sont pas les Tsadikim de la même Midah. Abraham est le 1er à avoir prier pour la Ziqnah la vieillesse, de telle sorte qu’on les distingue. Cela se réfère au fait que la Midat Ha’Hessed c’est la Midah des vieillards et la Midat HaDin est la Midah des jeunes gens.   

C’est pourquoi d’ailleurs la Halakhah ancienne – qui devrait être appliquée par la société israélienne – enseigne qu’on ne nomme comme juge que quelqu’un qui est Zaqen. Si on nomme un homme trop jeune comme juge c’est une catastrophe parce qu’il va être juridique, méticuleux, maniaque.. recherchant l’absolue de la forme de la loi…etc.  N’avait le droit d’être Shofet qu’un Zaqen parce qu’il a l’expérience de la vie. 

Il y a beaucoup de sources là-dessus. Quand j’ai lu Hugo j’ai trouvé un beau vers de Victor Hugo qui décrit cela:

« La flamme dans le regard des jeunes gens

Et la lumière dans le regard des vieillards ».

C’est Midat HaDin et Midat Ha’Hessed. Isaac et Abraham.

Vous voyez comment Abraham et Isaac sont ,       קְשׁוּרָה בְנַפְשׁוֹ  וְנַפְשׁוֹ . venafsho kshurah venafsho.

On  peut le dire de cette manière : de telle sorte que les deux Midot soient distinguées.

Cette vieillesses dont on parle ce n’est pas forcément celel qui vient avec l’âge.

Ziqnah n’est pas Sévah – un vieillard n’est pas un vieux. Il y a une expérience de la sagesse du vieillard qui peut être acquise jeune. On l’appelle dans le Midrash : « Zéh shéqanah ‘Hokhmah –

Celui qui a acquis la sagesse ». Cest la démultiplicaiton du mot Zaken = Zeh shé Kanah ‘Hokhmah.

 הָלְכוּ שְׁנֵיהֶם לַעֲשׂוֹת בִּמְלָאכָה

Ils sont allés tous deux ensemble pour accomplir son devoir

וְיַעֲנֶה יִצְחָק לְאָבִיו כָּכָה

Et voici ce que commence à dire Its’haq à son père : 

אָבִי רְאֵה אֵשׁ וַעֲצֵי מַעֲרָכָה

Père, vois le feu et les bois que l’on va disposer sur l’autel

אַיֵּה אֲדֹנִי שֶׂה אֲשֶׁר כַּהֲלָכָה

Mais où est l’agneau qu’il faut selon la règle 

Voyez la perplexité : ils sont partis pour le sacrifice : Abraham, Isaac, le feu et le bois. Et l’animal du sacrifice ? Il y a là un élément d’une dimension profonde qui ne va se dévoiler qu’à la fin. Cela ne peut être que Abraham ou Isaac. C’est cela qu’il y a entre les deux. 

הַאַתְּ בְּיוֹם זֶה דָּתְךָ שׁוֹכֵחַ

Oublies tu ta « religion » aujourd’hui ? 

וְיַעֲנֶה אָבִיו בְּאֵל חַי מַחְסֶה

Et son père lui répondit :aies confiance en le Dieu vivant

כִּי הוּא אֲשֶׁר יִרְאֶה לְעוֹלָה הַשֶּׂה

Car c’est lui qui verra l’agneau pour l’holocauste

דַּע כָּל אֲשֶׁר יַחְפֹּץ אֱלֹהִים יַעֲשֶׂה

Sache que Dieu fait ce qu’il veut. 

Je continue ici sur le fait que le Midrash dit de ces deux Tsadikim qu’ils étaient des sosies, c’est pourquoi Abraham a du prier pour avoir la vieillesse. Et voilà qu’il y a 2 Tsadikim tous deux absolument Tsadikim. Il faut donc décider quelle est la volonté de Dieu. Ce sont deux manières d’être Tsadik. Mais quelle est la volonté de Dieu. Est-ce que sa créature est réussie lorsqu’elle devient le Tsadik de la Midat Ha’Hessed ou bien est-elle réussie lorsqu’elle devient le Tsadik de la Midat HaDin ? Ce sont deux vertus que nous serons par la suite amener à rendre complémentaire et à unifier mais qui sont incompatibles l’une avec l’autre. Ou celle-ci ou celle-là. 

Je voudrais expliquer la perplexité d’Abraham à travers un commentaire du Or Ha’Hayim qui s’appelle le Maor Hashemesh :

On arrive à une impasse avec deux religions possibles : celle d’Abraham et celle d’Isaac. Servir Dieu en tant qu’être l’homme de la vertu de charité ou servir Dieu en tant qu’être l’homme de la vertu de la justice. Et vous savez à quel point c’est incompatible. Le mystère d’Israël c’est que c’est la même identité qui est capable des deux.

C’est incompatible parce qu’au moment où je suis occupé à la vertu de charité je viole la vertu de justice, et au moment où je suis occupé à la vertu de justice je viole la vertu de charité.

Et le drame d’Israël c’est qu’il y a énormément de Tsadikim comme Abraham d’un côté et énormément de Tsadikim comme Isaac de l’autre côté, mais dans la société israélienne, il y a très peu d’enfants d’Israël, c’est-à-dire des Tsadikim de l’unité des valeurs.

Or, nous ne sommes pas Abraham, nous ne sommes pas Isaac, mais nous sommes Israël. Et quand les enfants d’Israël se conduisent comme Abraham, et comme Abraham seulement, ils sont en porte-à-faux avec l’identité d’Israël et nous créent milles problèmes. Et quand ils se conduisent comme Its’haq et comme Its’haq seulement, c’est la même chose de l’autre côté et ils nous créent milles problèmes de l’autre côté. 

Sans Abraham et sans Isaac il n’y a pas d’Israël, mais Abraham seul ou Isaac seul, ce n’est pas Israël. C’est d’un côté Ishmaël et de l’autre côté Essav par ailleurs. 

Maor HaShemesh :

Abraham ne sait pas encore laquelle des deux Midot doit être sacrifiée. Il faut donc supprimer un des deux exemplaire du Tsadik. 

Où est la volonté de Dieu ? Etre Tsadik de la Midat Ha’Hessed ou bien être le Tsadik de la Midat HaDin ? Et Abraham ne sait pas ce qu’il va entendre au moment du sacrifice. Si c’est Isaac qui va être justifié, Abraham s’efface ? Ou si c’est Abraham qui va être justifié et Isaac doit s’effacer ? 

Je vous donne de suite la solution :

Il ne faut pas supprimer la Midat HaDin. Its’haq ne sera pas sacrifié. Il faut la ligoter, la réprimer. Qui va réprimer en la ligotant la Midat HaDin ? Les mains d’Abraham c’est-à-dire la Midat Ha’Hessed. Voilà la solution. Alors Israël peut naître. 

La tentation, où a basculé le chritianisme, serait d’annuler la justice au nom de la charité. La tentation inverse serait d’annuler la charité au nom de la justice. Cela a été la réaction au christianisme qui je pense, très schématiquement, est représentée par la révolution socialiste. On va annuler la charité au nom de la justice. Mais cela vient enr réaction à l’échelle du christianisme qui avait annulé la justice au nom de la charité.

Et vous voyez à quel point les Juifs ont été tenté par ces deux hérésies-là.

Sacrifier Isaac au nom d’Abraham ou sacrifier Isaac au nom d’Abraham.

La solution nous est donnée par une formule qui revient très souvent dans les sources : c’est Mateh kelapei ‘Hessed. (Il incline vers le ’hessed).

Cela veut dire que l’unité des valeur est inclinée du côté de Abraham. Du point de vue de l’imagerie des Midot, nous voyons Jacob qui est au mileu d’Abraham et d’Isaac. Abraham est à droite et Isaac à gauche. Et Jacob est au milieu. Midat Ha’Hessed, Midat HaDin et Midat HaRa’hamin.

Mais la tête de Jacob est penchée vers Abraham. C’est Mateh kelapei ’hessed.

Et nous avons énormément de sources dans les Souguiot de la Guémara, la juridiction talmudique qu’on ne peut pas comrpendre sans cela. Cela veut dire : dans la juridiction formelle pure, on ne peut pas trancher, les deux valeurs sont en compétition et la Halakhah de la Torah demande de trancher du côté du ‘Hessed.  Inclination vis-à-vis du ‘Hessed : c’est le ‘Hidoush de la Torah chaque fois qu’il y a un problème insoluble d’après la législation rationnelle, romaine.

La formule de la Mishnah c’est Merouba midat tashoul e kefel

Cela se lit du point de vue des Midot : Meruba Midat Ha’Hessed méMidat HaDin. Et cela s’appelle la Midat HaRa’hamin.

C’est-à-dire que c’est une clef qui est donnée aux Dayanim. Lorsque vous avez á choisir entre deux décisions juridiques, il faut privilégier la décision par ‘Hessed à la decision par Din.

Cela va beaucoup plus loin, la Guemara Yoma dit : Jérusalem a été détruite parce qu’on appliquait Din Emet Laaamito (un jugement de vérité complétement vrai). Cela va loin : Jérusalem a été détruite parce que les juges décidaient d’après la loi ! Et non par Mateh kelapei ’hessed. Et vous savez à quel point nous sommes en grand danger de cela.

C’est le manque d’humour absolu.

Tous les problèmes de cassures en milles morceaux de cette société viennent de ce que les juges manquent d’humour.

On pourrait ici mettre en forme un enseignement im,portant à partir des sources de la Guémara pour notre temps. L’échec de la société humaine survient lorsque les juges se prennent au sérieux. C’est très grave. 

Il y a une phrase un Passouk de de la Torah (Devarim 25:1) qui dit :

AK5

 on déclarera innocent l’innocent, et coupable celui qui a tort. 

C’est la fonction du juge de dire que le Tsadik est Tsadik et que le Rashâ est Rashâ. Mais si ce n’était que cela on n’aurait pas besoin de lui ! Un ordinateur aplliquerait tout aussi bien mécaniquement le code.

En réalité le Pshat dit וְהִצְדִּיקוּ, אֶתהַצַּדִּיק ils justifieront le Tsadik.

Cela veut dire qu’il ne s’agit pas de condmaner mais de rendre juste. Ils rendront Tsadik le Tsadik et ils rendront Rashâ le Rashâ. Aujourd’hui que fait-on ? On accuse !

C’est la grande différence. Ce n’est pas le métier du juge d’accuser. Le métier du juge c’est de rendre Tsadik : de justifier dans le sens étymologique.

Et on arrive à ces situations où le droit est satisfait mais pas la justice (morale). On bascule dans la mentalité romaine tout simplement. Ce n’est pas par hasard que ce sont les scoiété de droit romain qui sont les sociétés les plus injustes. C’est un grave problème et il faut bien le comprendre. 

Je reviens à la Guémara d’où j’étais parti:

Jérusalem a été détrite parce qu’oin jugeait Din Emet Laamito (un jugement de vérité complétement vrai). Les juges sont devenus des mécaniques du jugement.   

Au fond on a déjà la réponse à l’expression « Akédat Its’haq ».

Si Isaac est omnté sur l’autel dans l’impétuosité de la Midat HaDin. Il en est redescendu avec un Midat HaDin adoucie. Voilà ce qui s’est passé au Har HaMoriah et ce n’est pas du tout qu’un père voulait tuer son fils parce que Dieu l’aurait demandé ! Cela c’est du paganisme d’idolâtres extérieur à la Torah. J’espère vous l’avoir montrer très clairement. 

Mais avec toutes ces dimensions dont nous avons parlé avec le Midrash précédemement, imaginez à quel point nous devons faire effort de purification de toute cette fausse mentalité biblique qui s’est imprégnée des mythes chrétiens. Puisque finalement le christianisme a pour objectif de nous faire vivre le sacrifice d’Isaac. Notre histoire c’est cela vis-à-vis du chrisitianisme. Nous sommes le peuple du Siegneur tant qu’oin vit le sacrifice d’Isaac. Dès qu’on sort de ce cadrede la mentalité païenne – les psy savent à quel point il s’agit de conduites névrotiques.  

Leur mythe c’est le sacrifice de Isaac pleinement réussi. Et ils nous font vivre cette histoire.

Et ne sont pas contents quand on en veut pas la vivre : cela dérange leur confort spirituel… 

Il faut bien comprendre que c’est un danger lorsque la piété juive elle-même risque de basculer là-dedans, et de croire que c’est là le rôle d’Israël d’être la victime expiatoire de l’humanité alors que c’est un mythe païen qui nous est raconté. Le texte de la Akedat Its’haq n’a rien à voir avec cela. 

Je dirais si j’osais – c’est un thème trop énorme pour en parler en 4 phrases – que ce récit de la Akedat Its’haq c’est l’anti-oedipe. Chez les Goyim le fils tue son père. Le récit de la Torah nous montre que chez les Hébreux le père ne tue pas son fils. S’il y avait une tentation hébraïque ce n’est pas l’Oedipe. C’est celle du juif assimilé mais pas celle du Juif de la Torah. La tentation

Hébraïque serait de subjuguer et réprimer l’impétuosité de la Midat HaDin qui apparait dans le sosie du père qu’est le fils adolescent. Mais la tentation, le vertige serait de tuer le fils. Ce serait la piété par excellence.

Alors que le récit nous raconte que le père ne tue pas son fils, contrairement à l’Oedipe ou le fils tue son père. On ne peut pas faire entrer l’âme juive, ou la psyché juive comme diraient les Grecs, là-dedans.  

La première fois où j’ai eu cette éclairage c’est par l’auteur Choupak qui a étudié ces choses-là à Strasbourg, la première fois qu’il en a parlé. Je crois que cela mériterait d’être mis en forme pour mettre un point final à l’utilisation du thème de l’Oedipe par les auteurs juifs contemporains qui cherchent cela dans la société juive. Cela peut se trouver à la rigueur dans une société juive de type hellénisante chez les Juifs. 

Mais le véritable probléme de la vie psychique chez les Juifs c’est celui de la Akedat Its’haq.

Il s’agit d’empêcher l’échec de l’unité des valeurs. Il faut d’abord installer la Midat Ha’Hessed, ensuite installer la Midat HaDin, mais empêcher que la Midat HaDin supprime la Midat Ha’Hessed. Pour cela la solution hébraïque c’est d’atténuer la Midat HaDin. Sinon on va oublier la Midat Ha’Hessed. 

C’est au fond pour arriver à la Kavanah de la prière dans la liturgie même de Rosh hashanah : ce qu’on demande à Dieu c’est de réaliser cela même dans les valeurs d’en-haut. Cela veut dire de ligoter la Midat HaDin d’en-haut comme la Midat HaDin d’en-bas l’a été par Abraham. Ce n’est pas plus compliqué comme Kavanah. C’est la que réside l’appel au Zekhout (mérite) de Akédat Its’haq. Fais pour nous ce que nous avons fait.

Retour au texte : 

נִבְנֶה בְנִי הַיּוֹם לְפָנָיו כִּסֵּא

Mon fils nous allons construire aujourd’hui devant lui un trône

אָז יַאֲמִיר זֶבַח וְהַזּוֹבֵחַ

Alors sera dit qui sera le sacrifice et le sacrificateur

עוֹקֵד וְהַנֶּעְקָד וְהַמִּזְבֵּחַ 

On voit comment le texte est précis : alors seulement on saura lequel des deux sera le sacrifié et lequel des deux sera le sacrificateur. 

Théoriquement, nous aurions pu avoir une issue autre : que la Midat Ha’Hessed soit ligotée par la Midat HaDin. Mais voilà par où passe le judaïsme : par la Midat HaDin ligotée par la Midat Ha’Hessed. 

Dit de manière un peu symbolique : avant de monter sur l’autel pour y être ligotée par Abraham, Its’haq est le père d’Esaü – c’est-à-dire Essav-Edom le droit romain et la raison d’état. Après être monté sur l’autel il est le père de David duquel on dit aussi « Admoni » mais « Yéfé eïnayim ».

Il est la royauté, mais la royauté aux « yeux doux ». Un roi aux yeux gentils.

Alors que Essav est le type du roi tyrannique. Et la Midat Hadin est tyrannique. C’est le Din Qashé, alors que c’est le Din Rafé que représente la Midah de Malkhout de David. 

Il y a un très beau texte du Rav Kouk lorsqu’il dit :

« Nous avons abandonné la politique aux Goyim jusqu’à ce qu’arrive le temps où une société humaine puisse ne pas être barbare ». 

Cela veut dire que Malkhout appartient à Essav tant que Malkhout c’est la barbarie. Lorsqu’on pourra avoir une société basée sur la morale, alors les Juifs auront leur société. Il a prophétisé cela il y a 50 ans, et le temps est arrivé. 

Effectivement, dans le temps de l’histoire des civilisations, c’est le moment de la civilisation humaine toute entière où l’on a commencé à parler de cette utopie que la société humaine pourrait être basée sur un projet moral et non plus sur un projet de puissance. C’est là que le sionisme a commencé à exister et à formuler sa charte.  

En termes symbolique de la Kaballah cela s’appelle la naissance de Joseph. Ce sont les Orot du Mashia’h ben Yossef qui commencent. 

Du même événement, la révolution française, ont surgi parmi d’autres, deux réactions du peuple juif : l’assimilation qui a mené au consistoire central des israélites… etc. Et le sionisme.

Et cela a été formulé par la France: liberté-égalité-fraternité comme charte de la société, et les Juifs ont cru à l’arrivée du Mashia’h ben Yossef, et attirés par la flamme comme un papillon ils se sont assimilés. Mais c’est la première fois qu’un signe clair de la fin de l’empire romain dans le sens traditionnel de l’histoire juive, ou si vous voulez, la fin du cycle romain quand on a commencé à entendre que la société humaine pouvait être basée sur un projet moral. Alors c’est là que les Juifs ont commencé à parler d’avoir leur propre état… Et le Rav Kouk l’a dit de façon simple et claire. 

On peut garder cette image en tête si vous voulez:

Avant la Akédat Its’haq, d’Its’haqa sort Essav- Rome la Midat HaDin.

Après la Akédat Yits’haq il sort David.  

דָּפְקוּ בְּשַׁעְרֵי רַחֲמִים לִפְתֹּחַ

Ils ont frappé aux portes de la miséricorde pour les ouvrir. 

הַבֵּן לְהִזָּבַח וְאָב לִזְבֹּחַ                                                          

Le fils pour être sacrifié et le père sacrificateur

קֹוִים לָאֵל וּבְרַחֲמָיו לִבְטֹחַ

Ils espérent en Dieu – El et ont confiance en sa miséricorde

וְקֹוֵי יְיָ יַחֲלִיפוּ כֹחַ

Et ceux qui ont foi en Hashem renouvelleront leur force

(C’est un verset des Psaumes – renouveller leur force comme on renouvelle un habit)

דָּרְשׁוּ בְּנַחְלַת אֵל לְהִסְתַּפֵּחַ

Ils ont cherché à s’annexer à l’héritage de Dieu.

עוֹקֵד וְהַנֶּעְקָד וְהַמִּזְבֵּחַ
 הֵכִין עֲצֵי עוֹלָה בְּאוֹן וָחַיִל

Il a préparé les bois de l’holocauste avec force et vaillance.

וַיַּעֲקֹד יִצְחָק כְּעָקְדוֹ אַיִל

Et il a attaché Isaac comme on attache le bélier

וַיְהִי מְאוֹר יוֹמָם בְּעֵינָם לַיִל

Et le luminaire de leur jour était pour leurs yeux la nuit

(La lumière du jour était pour eux la nuit)

וַהֲמוֹן דְּמָעָיו נוֹזְלִים בְּחַיִל

Et l’abondance de leurs larmes ruisselait avec force

עַיִן בְּמַר בּוֹכָה וְלֵב שָׂמֵחַ

L’oeil pleurant amèrement mais le coeur en fête.

עוֹקֵד וְהַנֶּעְקָד וְהַמִּזְבֵּחַ

 Ensuite vient l’interpellation à Sarah : c’est Isaac qui parle.

שִׂיחוּ לְאִמִּי כִּי שְׂשׂוֹנָהּ פָּנָה

Racontez à ma mère que sa joie l’a quitté

הַבֵּן אֲשֶׁר יָלְדָה לְתִשְׁעִים שָׁנָה

Le fils qu’elle avait enfanté à 90 ans

הָיָה לְאֵשׁ וּלְמַאֲכֶלֶת מָנָה

A été la proie du feu et du couteau

אָנָה אֲבַקֵּשׁ לָהּ מְנַחֵם אָנָה

Comment/ de grâce lui trouver un consolateur pour elle

צַר לִי לְאֵם תִּבְכֶּה וְתִתְיַפֵּחַ

Je suis désolé lorsque la mère pleure et se lamente

עוֹקֵד וְהַנֶּעְקָד וְהַמִּזְבֵּחַ
 מִמַּאֲכֶלֶת יֶהֱמֶה מִדְבָּרִי

Mon palais est ému à cause du couteau

Ce n’est pas la langue c’est la cavité buccale intérieure profonde : Midbar.

נָא חַדְּדָהּ אָבִי וְאֶת מַאְסָרִי

S’il te plait ne tremble pas dans

Isaac demande qu’Abraham ne tremble pas dans son geste

חַזֵּק וְעֵת יְקַד יְקוֹד בִּבְשָׂרִי
 קַח עִמְּךָ הַנִּשְׁאָר מֵאֲפְרִי

Prend avec toi ce qui restera de ma cendre

וְאְמֹר לְשָׂרָה זֶה לְיִצְחָק רֵיחַ

Et tu diras à Sarah ceci est le parfum restant de Isaac

Il y a une autre allusion c’est que la combustion du sacrifice s’apellait Rea’h. 

עוֹקֵד וְהַנֶּעְקָד וְהַמִּזְבֵּחַ
וְיֶהֱמוּ כָּל מַלְאֲכֵי מֶרְכָּבָה

Tous les anges du trône céleste se sont émus

אוֹפַן וְשָׂרָף שׁוֹאֲלִים בִּנְדָבָה

Ofan et saraf interrogent avec générosité

מִתְחַנְּנִים לָאֵל בְּעַד שַׂר צָבָא

Supplient El par l’intermédiaire du chef des armées

(c’est une des catégories des anges)

אָנָּא תְּנָה פִדְיוֹם וְכֹפֶר הָבָה

Donne la possibilité d’un rachat Pidion vé Kofer Havah ce sont des mots parallélles.

אַל נָא יְהִי עוֹלָם בְּלִי יָרֵחַ

que le monde ne reste pas sans la lune. 

On voit bien que celui/ceux (si ce sont ces trois frères) qui a/ont écrit ce poème est/sont de l’école de Judah Halévi parce que là il est évident qu’il parle d’après les sources de la Kabalah : que le monde ne reste pas sans la lune.Or c’est la lune qui représente la Midat Hadin. Le Tsimtsoum de la Midat haDin : la Midat HaDin ligotée est représentée par la lune. 

עוֹקֵד וְהַנֶּעְקָד וְהַמִּזְבֵּחַ
אָמַר לְאַבְרָהָם אֲדוֹן שָׁמַיִם

Alors le maître du ciel a dit à Abraham

אַל תִּשְׁלְחָה יָד אֶל שְׁלִישׁ אוּרַיִם

Ne porte pas ta main sur celui qui est l’une des trois lumières

(‘Hessed-Din-Ra’hamin)

שׁוּבוּ לְשָׁלוֹם מַלְאֲכֵי מַחְנַיִם

Retournez en paix les anges des camps

Cf. ceux qui accompagnent le voyage de Jacob

יוֹם זֶה זְכוּת לִבְנֵי יְרוּשָׁלַיִם

Ce jour (RoshHashanah et Kipour) est un jour de mérite pour les enfants de Jérusalem

בּוֹ שַׁעֲרֵי רַחֲמִים אֲנִי פּוֹתֵחַ

En ce jour-là je pardonne la faute des enfants de Jacob 

עוֹקֵד וְהַנֶּעְקָד וְהַמִּזְבֵּחַ
לִבְרִיתְךָ שׁוֹכֵן זְבוּל וּשְׁבֻעָה

Pour ton alliance toi qui réside dans les cieux zevoul et

זָכְרָה לְעֵדָה סוֹעֲרָה וּנְגוּעָה

Rappelle le serment que tu as fait pour l’assemblée (Knesset Israël) qui est tourmentée et atteinte de blessures.

וּשְׁמַע תְּקִיעָה תּוֹקְעָה וּתְרוּעָה

Et écoute Tekiah Tokeaah et Térouah (Shvarim) – (Les trois formes du Shofar) 

וֶאֱמֹר לְצִיּוֹן בָּא זְמַן הַיְשׁוּעָה

Et dis à Tsion :le temps du salut est arrivé

יִנּוֹן וְאֵלִיָּה אֲנִי שׁוֹלֵחַ

J’envoie Yinon et Eliyah – (le nom du Mashia’h et Eliyahou HaNavi qui le précède)

עוֹקֵד וְהַנֶּעְקָד וְהַמִּזְבֵּחַ

C’est la fin du texte. Si on avait eu le temps on l’aurait chanté dans les différents airs des différentes communautés.

Manitou – Over blog

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