Rashid, l’ex-trésorier d’Arafat en fuite, au King David? ©

L’ancien trésorier du leader palestinien décédé, Yasser Arafat, Mohammed Rashid, aurait visité Israël le 12 juin et tenu des réunions avec des responsables israéliens autant qu’avec des personnalités associés aux groupes rebelles syriens, selon le journal officiel de l’Autorité Palestinienne, Al-Hayat al Jadida.

Selon ce reportage, Rashid voyagerait avec un passeport canadien et serait arrivé avec une délégation de responsables de premier plan du Kurdistan irakien et aurait séjourné à l’hôtel King David de Jérusalem. Au cours de sa visite, Rashid, qui est considéré comme un fugitif par l’Autorité Palestinienne, où il a été condamné pour détournements de fonds, est censé avoir rencontré le porte-parole de la Knesset, Yuli Edelstein et un officier des renseignements militaires de Tsahal.

Depuis Jérusalem, Rashid se serait alors rendu  à Haïfa et aurait rencontré des responsables israéliens importants dans un restaurant, où la délégation était reçue par le Ministre-adjoint de la Coopération Régionale Ayoub Kara, un confident du Premier Ministre Binyamin Netanyahu.

Kara a confié à un journaliste israélien, Avi Issacharoff  du Times of Israel, que « Ce n’est un secret pour personne que je suis en relations très proches avec les Kurdes, les Yazidis et les Druzes de Syrie », mais il a refusé de débattre de détails spécifiques concernant le reportage palestinien.

« Il y a aujourd’hui une guerre entre les entités terroristes en Iran et le monde relativement libre, soutenu par l’Arabie Saoudite », a déclaré Kara. « Nous sommes dans l’obligation de développer des relations avec le monde relativement libre, dans le but de surpasser la tendance religieuse extrémiste. Je n’ai pas l’intention de commenter la viste d’une personnalité ou d’une autre. Mais, presque chaque jour qui passe, j’ai des rendez-vous avec différentes personnes dans le but de prévenir le terrorisme. Et cela comprend la nécessité de me mettre moi-même en danger personnel et de pénétrer dans des endroits dangereux. J’espère que ces activités porteront leurs fruits ».

Selon Al-Hayat al Jadida, mercredi dernier, Rashid, qui était accompagné par un « officier supérieur des renseignements de l’armée israélienne » a rencontré un ancien chef important du groupe islamiste rebelle syrien Al Nusra, appartenant à Al Qaïda, appelé, dans ce reportage « Mustafa Ali Albabadi », présenté comme hospitalisé en Israël. 

De façon routinière, Israël introduit et soigne des Syriens blessés au cours de la guerre civile et Tsahal a mis sur pied un hôpital de campagne à Tel Hasaka, le long de la frontière, à partir duquel il transporte les cas les plus graces vers des hôpitaux ailleurs dans le pays (Sfat, Nahariyah, etc.). On dit que ces protocoles de soins s’effectuent sans préjuger du camp pour lequel se bat le blessé.

Ce reportage tend à cadrer cette rencontre comme la preuve qu’Albabadi a quitté les rangs d’Al Nusra.

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Après cette rencontre avec Albabadi, Rashid et son entourage sont censé avoir continué leur périple vers la frontière du Golan, où ils ont rencontré, « dans la zone de Quneitra », « un groupe de rebelles syriens qui ont des relations ouvertes avec les forces de sécurité israéliennes ». Le même officier israélien des renseignements militaires était présent à ces réunions », selon ce reportage.

En juin 2012, le tribunal palestinien contre la corruption a condamné Rashid pour avoir siphonné des millions de dollars dans les fonds publics, en le condamnant à 15 ans de prison. 

Le tribunal, concluant son investigation sur ce personnage parmi les plus hauts-placés de l’AP, a déclaré Rashid coupable de détournements de fonds et de blanchiment d’argent. En plus de sa peine de prison, il a été taxé d’une amende de 15 millions de $ et on a ordonné la confiscation de ses propriétés et de ses biens. A sa mort, la fortune d’Arafat, grâce à Rashid, s’élevait à entre 1, 5 milliard et 2 milliards de $, sans qu’on sache précisément combien a reçu Suha Arafat, l’épouse.

Deux associés et lui-même, Rashid ont été accusé d’avoir subtilisé un total de 33, 5 millions de $ au Fonds d’Investissement Palestinien financé par les donateurs étrangers (contribuables d’Europe, Etats-Unis, etc.).

Rashid, qui a nié tout comportement malhonnête par le passé, a été condamné in abstentia par le tribunal de la ville palestinienne de Ramallah. Il a quitté les territoires palestiniens à la mort d’Arafat en novembre 2004 et on l’a rarement aperçu depuis. On prétend de lui qu’il détient des intérêts et affaires financières dans quatre pays du Moyen-Orient (vraisemblablement dans le Golfe?) et au Montenegro. Il est probable qu’on le maintienne aussi en vie afin de déceler où Arafat a bien pu cacher sa fortune (7ème Fortune du monde, à l’époque selon Forbes).

Jforum, avec Associated Press, Al-Hayat al Jadida, Avi Issacharoff du Times of Israel.