Né en Erets Israël, au Ier siècle (50-135), il fait partie de la 3 ème génération des Tanaim, les compilateurs du Talmud.
Rabbi Akiva: du simple berger au géant de la Torah (vidéos)
Fils d’un converti nommé Joseph, Rabbi Akiva est, jusqu’à ses 40 ans, un paysan, profondément pieux mais totalement ignorant.
« Quand j’étais un homme simple, dit-il lui-même, avais-je un homme de savoir en mon pouvoir, je le malmenais comme un âne. » Akiva était employé comme berger chez l’un des hommes les plus riches de Jérusalem, Kalba Savua, qui s’opposa au mariage de sa fille Rachel et de son berger, les laissant tous deux dans une extrême pauvreté.
Rachel avait mis une condition à ce mariage: qu’Akiva se consacrât entièrement à l’étude de la Torah. Approchant de la quarantaine, il entreprit cette étude et passa de longues années en dehors de sa famille, à Lydda d’abord, puis dans sa propre académie à Bene-Berak. Le Talmud raconte que, revenant chez lui après douze années d’absence, Akiva entendit sa femme dire à un voisin qu’elle était prête à l’attendre douze années de plus si, pendant ce temps, il pouvait accroître son savoir ; sans révéler sa présence, Akiva fit demi-tour et revint douze ans plus tard.
faits biographiques
Reconnu comme un grand maître, il eut pour élèves, entre autres, Rabbi Méir et Rabbi Siméon bar Yoḥai. Il fut même l’un des membres d’une députation envoyée à l’empereur romain pour plaider l’abolition de décrets interdisant l’enseignement et la pratique du judaïsme.
On ne sait exactement quel rôle Akiva joua dans la révolte qui éclata en 132 contre Rome sous la conduite de Bar Kokhba : il accueillit assurément le soulèvement avec enthousiasme et semble même avoir reconnu en Bar Kokhba le Messie qui libérerait Israël de ses oppresseurs. Ses pairs et ses collègues furent cependant plus réservés et plus sceptiques.
Akiva fut emprisonné plus tard par les Romains pour avoir défié leur édit en enseignant ouvertement la Torah: il fut torturé à mort, écorché vif par des peignes de fer; pendant toute la durée de son supplice, il ne cessa de réciter la prière du « Shema, Israël » et il vocalisait encore sur la dernière syllabe en expirant.
Récits sur le Maître
Un jour, se désaltérant à un puits, Akiva s’émerveille devant un rocher percé par l’eau qui tombe sur lui goutte à goutte.
Il se dit : « Si cette eau peut trouer la pierre, qu’en est-il de mon coeur, de chair et de sang? Ne peut-il pas lui aussi être pénétré par les enseignements de la Tora ? »
Rachel le renforce dans cette voie en lui promettant de l’épouser s’il part étudier. Leur mariage a lieu secrètement, contre la volonté du père de Rachel, Kalba Savoua, qui furieux de cette mésalliance, déshérite sa fille et fait le vœu de ne plus la revoir.
Rachel consent volontiers à ce sacrifice, et vit dans le dénuement le plus extrême, allant jusqu’à vendre ses propres cheveux pour subsister.
Quelques temps après, surmontant la honte due à son âge, Rabbi Akiva, commence ses études dans les classes primaires, assis avec les enfants.
Douze ans plus tard, douze mille disciples boivent aux sources des enseignements de celui qui, s’il n’est pas encore reconnu comme le plus grand des sages de sa génération, est déjà le modèle par excellence du Ba’al Tshouva (celui qui retourne à la foi) et en inspire bien d’autres.
Il recueille les enseignements de ses maîtres: Rabbi Nahoum Ich Gamzou, Rabbi Eliezer ben Hourcanos, Rabbi Yehoshoua ben ‘Hananya, et selon certains, de Rabbi Tarfon.
Il forma lui aussi des maîtres illustres dont: Rabbi Meir Baal Haness, Rabbi Shimon bar Yohaï, Rabban Gamliel, et peut-être Rabbi Yehuda haNassi lui-même.
Après douze ans d’études sans interruptions, il décide de retourner chez lui. Arrivé devant sa maison, il surprend alors une conversation entre son épouse et une voisine qui lui reproche : »Combien de temps vas-tu vivre comme une veuve, alors que tu es encore mariée? »
Rachel répond alors : « Si mon mari m’entendait, je lui dirais d’étudier douze ans de plus car c’est bien pour cela que je me suis mariée avec lui »
Rabbi Akiva considère cela comme un encouragement à poursuivre son Limoud, et repart aussitôt étudier douze années supplémentaires.
Au terme de ces années, le Sage rentre enfin chez lui accompagné de 24 mille disciples. Sa femme, qui veut l’accueillir est raillée par ses voisines à cause de la pauvreté de sa tenue.
Des étudiants, voulant protéger leur maître éloignent celle qu’ils prennent pour une mendiante.
Rabbi Akiva qui la reconnaît alors leur dit : « Ce que j’ai acquis et même ce qui vous appartient tout cela est à elle ! ».
C’est à dire : tout ce que j’ai appris et donc ce que vous avez étudié, nous le lui devons ! Son beau père qui n’a pas encore reconnu son gendre, traverse la foule pour accueillir le Gadol Hador, afin de demander l’annulation du voeu qui l’a empêché d’aider sa fille unique qui vit dans la plus grande misère.
Rabbi Akiva lui demande: «Si tu avais su que son mari deviendrait un grand homme, aurais-tu fait ce vœu? » Kalba Savua répond : »Même s’il avait connu un seul chapitre, une seule Mishna je ne l’aurais pas fait »
Rabbi Akiva répond : »Cet homme, ton gendre? C’est moi ». Kalba Savua, se jette à ses pieds et lui fait don de la moitié de ses possessions (d’après le traité Ketouvot, 62b-63a).
La Loi juive ( halakha)
De manière générale, « lorsque Rabbi Akiva discute avec un seul sage, la halakha est fixée selon son opinion, mais lorsqu’il débat avec plus d’un sage, on suit la majorité. »
Malheureusement, l’occupation romaine durcit son joug. Lorsqu’un nommé Shimon bar Kozeba organise une résistance farouche contre l’armée romaine, Rabbi Akiva voit en lui le Machiah et lui donne le nom de bar Kohba (fils de l’astre).
De nombreux élèves de Rabbi Akiva suivent Bar Kohba dans sa lutte mais seront tous exterminés avec leur chef à Betar, au cours d’un siège impitoyable.
L’étude de la Tora est à nouveaux interdite par les Romains. Malgré tout, Rabbi Akiva est prêt à sacrifier sa vie et continue à enseigner publiquement la Loi. Il forme une seconde génération de disciples.
Arrêté par le général Turnus Rufus, il est condamné au bûcher, avec un linge humide sur le cœur afin de prolonger son supplice, Rabbi Akiva meurt, le Shema Israël aux lèvres.
A ses disciples qui lui demandent : « Rabbi, cela doit-il aller jusque là ? », il répond : « Toute ma vie, je me suis demandé ce que signifiait le verset du Shema ?’Tu aimeras Dieu de toute ton âme ».
Même s’il doit t’en coûter ton âme! Je disais: quand vais-je rencontrer une situation qui me permettra de l’accomplir? Maintenant je l’ai trouvée ! Il expira en prononçant le mot « E’had » (Un). Il était alors, selon le Talmud, âgé de 120 ans.
Nos Sages ont enseigné : 4 hommes sont entrés au Pardès : Ben Azaï, Ben Zoma, A’her et Rabbi Akiva.
Rabbi Akiva leur dit : « Lorsque vous arriverez devant des pierres de marbre pur, ne dites pas : ‘De l’eau, de l’eau’, car il est dit : ‘Celui qui débite des mensonges ne subsistera pas devant Mes yeux’ (Psaumes 101:7).
Ben Azaï contempla (la gloire divine) et mourut. A son propos, il est écrit : ‘Une chose précieuse aux regards de l’Eternel, c’est la mort de ses pieux serviteurs’ (Psaumes 116:15). Ben Zoma contempla et perdit ses esprits. A son propos, il est écrit: ‘As-tu trouvé du miel, manges-en à ta suffisance, mais évite de t’en goinfrer, tu le rejetterais’ (Proverbes 25:16).
A’her coupa les racines (renia sa foi). Rabbi Akiva entra en paix et sortit en paix.
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