Prisons françaises attaquées : Gérald Darmanin évoque un acte «terroriste»
Le garde des Sceaux s’est rendu à Toulon pour témoigner son soutien au personnel du centre pénitentiaire de la Farlède, visé par des tirs à la kalachnikov. Aucune revendication n’a été faite à ce stade.
Une enquête a été ouverte par le parquet national antiterroriste «sur trois qualifications, dont l’association de malfaiteurs terroristes en vue de commettre un crime», a annoncé le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, devant la prison de la Farlède à Toulon, après que le centre pénitentiaire varois a été la cible de «tirs à la kalachnikov en pleine nuit». «Ce sont des qualifications extrêmement graves à la hauteur de ce qu’est l’attaque contre le service public pénitentiaire, c’est-à-dire une attaque terroriste», ajoute le garde des Sceaux.
«La police judiciaire, qui agit sous l’autorité du parquet national, met des moyens très importants pour retrouver les auteurs, assure Gérald Darmanin. Et j’espère qu’ils seront confondus, puis condamnés extrêmement lourdement parce qu’on ne peut pas s’en prendre impunément aux agents pénitentiaires et au service public du ministère de la Justice.»
En 48 heures, «au moins six établissements pénitentiaires» ont été visés par des attaques, «en région Île-de-France mais aussi ailleurs sur le territoire national, à Toulon, à Nanterre, à Villepinte et à Valence.» «Soit des véhicules des agents pénitentiaires ont été brûlés, soit des domiciles supposés d’agents pénitentiaires ont été menacés, soit il y a eu, comme à Toulon, des tirs à la kalachnikov en pleine nuit», liste Gérald Darmanin.
Aucune revendication
Plusieurs graffitis, dont certains identiques portant la mention «DDPF» ont été retrouvés sur les lieux visés. Le ministre confie ne pas savoir «si ces faits extrêmement graves ont un rapport avec la lutte extrêmement forte que nous menons contre le désordre en prison», dans la mesure où «aucune revendication» n’a été faite à ce stade.
«Il y a des groupes sur les réseaux sociaux, Telegram, Signal, qui se sont créés et qui manifestement encouragent à faire ce genre de faits», rapporte Gérald Darmanin. Pour autant, la signification de ces graffitis demeure mystérieuse. «Je ne sais pas qui se cache derrière ce slogan», reconnaît le garde des Sceaux.
«Ça ressemble furieusement à ce que j’ai connu quand j’étais ministre de l’Intérieur, c’est-à-dire souvent des gens qui sont payés quelques centaines ou quelques milliers d’euros, qui vont remplir des petits contrats pour pouvoir intimider, lance le ministre de l’Intérieur. On le fait en général entre voyous. On le fait rarement contre les forces de la République.» Pour Gérald Darmanin, «il y a une pression assez forte pour que la République recule devant ce régime pénitentiaire et la lutte contre le narcobanditisme». Pour autant, le ministre promet de «retrouver et condamner» les auteurs.
Toutes les hypothèses sont examinées concernant ces diverses attaques, a appris l’AFP de source proche du dossier, soulignant que des slogans anarchistes avaient été retrouvés sur certains véhicules incendiés. Selon une source proche du dossier, «tout cela semble coordonné et manifestement en lien avec la stratégie contre le narcobanditisme du ministre».
JForum.fr avec www.lefigaro.fr et CNEWS
Dans la nuit du dimanche 13 au lundi 14 avril 2025, plusieurs véhicules ont été incendiés devant l’École nationale d’administration pénitentiaire. © FO pénitentiaire
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