Quel Premier ministre en cas de victoire d’Emmanuel Macron ?

 

Quel Premier ministre en cas de victoire d'Emmanuel Macron ?

Jean-Yves le Drian (à gauche) et Richard Ferrrand (à droite) côte à côte lors d’un meeting d’Emmanuel Macron, à Nantes, le 19 avril. © JEAN-SEBASTIEN EVRARD

Le candidat d’En marche ! a donné plusieurs indices sur le profil de son futur chef de gouvernement, en cas de victoire au second tour. Mais aucun nom ne semble se détacher clairement à l’heure qu’il est. Le point sur les hypothèses en cours.

Depuis sa déclaration de candidature à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron a semé quelques petits cailloux sur l’identité de son (éventuel) futur Premier ministre.

« C’est quelqu’un qui doit être en capacité de tenir une majorité parlementaire » a-t-il esquissé sur RTL le 3 mars. Il faudra qu’il ou elle ait une forte expérience de la vie politique, de l’art parlementaire et de la capacité à gouverner les hommes. » A plusieurs reprises, il a également indiqué qu’il souhaitait des personnalités nouvelles : « Je prône le renouveau des visages, il s’applique pour l’équipe gouvernementale de manière très claire ».

Son choix fait-il partie de cette liste ?

Jean-Yves Le Drian

 Jean Yves Le Drian  (Photo : Christophe Morin / IP3) .

69 ans. Ministre de la Défense. Parti Socialiste.

Ses atouts

Son soutien à Emmanuel Macron. Dès le 23 mars, il a officialisé son ralliement dans Ouest France en vantant un candidat qui « allie le volontarisme – refuse l’inaction, la rente, le déclinisme – et le pragmatisme en proposant des actions réalistes et financées ».

Son crédit. Depuis 2012, au ministère de la Défense, il a conduit des opérations difficiles en Centrafrique et au Mali. L’opposition le respecte. Serge Dassault dit de lui : c’est « le meilleur ministre de la défense qu’on ait jamais eu ».

Son expérience parlementaire. Président du conseil régional de Bretagne, il a été député de 1978 à 1991 puis de 1997 à 2007.

Ses faiblesses

Proche de Hollande. A cause de sa proximité avec l’actuel chef de l’Etat, il pourrait apporté de l’eau au moulin de ceux qui ont rebaptisé le candidat Macron d’ « Emmanuel Hollande ».

Pas de renouveau. A 69 ans, Jean-Yves Le Drian ne peut pas vraiment incarner la nouveauté. Nicolas Sarkozy avait déjà essayé de le débaucher en 2007, en voulant constituer un gouvernement d’ouverture.

Richard Ferrand

Richard Ferrand – Photo La Montagne

54 ans. Secrétaire général du mouvement En marche ! Ex Parti Socialiste.

Ses atouts

Sa fidélité à Emmanuel Macron. Il est le premier député à l’avoir soutenu après avoir été le rapporteur général de la loi Macron en 2014.

Visage neuf. Même s’il est plus âgé qu’Emmanuel Macron, il représente un visage neuf et même méconnu. Il n’a jamais été ministre.

Issu du monde de l’entreprise. Son parcours correspond au libéralisme assumé de son mentor. Avant d’être parlementaire, il a redressé et dirigé les Mutuelles de la Bretagne à partir de 1998.

Ses faiblesses

Manque d’envergure. A-t-il l’étoffe pour maîtriser une majorité parlementaire potentiellement fragile ? Il n’a fait qu’un mandat de député depuis 2012.

François Bayrou

François Bayrou, Photo Richard Brunel

65 ans. Maire de Pau. Président du Modem.

Ses atouts

Un profil centriste. Sa ligne politique ne varie guère de celle d’Emmanuel Macron : « et de droite et de gauche ».

Soutien de Macron. Le maire béarnais a renoncé à une candidature à la présidentielle pour soutenir le candidat le 22 février 2017.

Son expérience parlementaire. Ex député, il a aussi été ministre de l’Education, sous Edouard Balladur puis Alain Juppé. Il connaît bien les rouages de la machine politique.

Ses faiblesses

Pas de renouvellement. A 65 ans, François Bayrou n’incarne pas la nouveauté en politique. Il a été candidat à la présidentielle trois fois.

Un sort scellé ? Dès le 24 février, Emmanuel Macron avait déclaré qu’une nomination de François Bayrou à Matignon n’était « pas du tout à l’ordre du jour ». Mais vérité d’un jour n’est pas celle de toujours…

Un passif avec Macron. Avant de le soutenir, François Bayrou n’avait pas eu les mots les plus tendres pour le candidat. En septembre 2016, il déclarait sur BFM-TV : « Derrière Emmanuel Macron, il y a de grands intérêts financiers incompatibles avec l’impartialité exigée par la fonction politique. »

Bruno Le Maire

Bruno Le Maire (R) AFP PHOTO / Martin BUREAU

48 ans. Député de l’Eure. Les Républicains.

Ses atouts

Une image du renouvellement. Député depuis 2007, il a moins de 50 ans et s’est d’ailleurs présenté à la primaire de la droite et du centre l’année dernière avec l’argument du renouveau.

Macro-compatible : Ce 25 avril au micro de BFM, il s’est montré très ouvert sur l’avenir : « Evidemment, je pourrais travailler avec le prochain président de la République, si c’est lui. » Questionné sur la possibilité d’une nomination à Matignon, au lendemain des législatives, il n’a pas vraiment dit non.

De droite mais pas filloniste. Il a été l’un des premiers parlementaires à prendre ses distances avec François Fillon, au moment des affaires, en cessant sa participation à la campagne électorale.

Ses faiblesses

Une image de perdant. Alors que les sondages l’avaient un temps envisagé troisième homme de la primaire de la droite, il a été sévèrement battu avec 2,4 % des voix.

Trop à droite ? Son programme à la primaire démontrait un libéralisme économique assez poussé : dégressivité des allocations chômage, relèvement à 65 ans de l’âge de départ à la retraite, création d’emplois rebond payés 5 euros de l’heure mais cumulables avec les allocations.

Nathalie Kosciusko-Morizet

Nathalie Kosciusko-Morizet – Photo Remi Dugne

43 ans. Député de l’Essonne. Les Républicains.

Ses atouts

 Une image de renouvellement. A 43 ans, elle bénéficie d’une image moderne selon les critères « macroniens », c’est-à-dire libérale sur les questions de société et sur le plan économique.

Proximité idéologique. Le Canard Enchaîné avait révélé il y a quelques semaines qu’Emmanuel Macron téléphonait régulièrement à l’élue francilienne. Elle se positionne plutôt au centre droit chez les Républicains, après avoir soutenu Alain Juppé au second tour de la primaire de la droite.

C’est une femme. Emmanuel Macron avait laissé entendre, lors de la journée internationale des droits de la femme, que le locataire de Matignon ne serait pas un homme. Mais peut-être n’était-ce qu’une hypothèse de circonstance.

Ses faiblesses

Un avenir à droite ? Pas certain que NKM veuille tenter l’aventure Macron à 43 ans alors qu’elle fait partie des figures majeures de la droite.

Une recalée recasée ? Candidate à la primaire de la droite et du centre, elle n’avait récolté que 2,6 % des voix.

Et aussi…

Jean-Paul Delevoye

Ancien ministre de la fonction publique sous Jacques Chirac, ancien médiateur de la République, ancien élu du Pas-de-Calais, il a rallié rapidement Emmanuel Macron qui lui a confié les investitures de son mouvement aux législatives. Mais à 70 ans, il n’incarne pas le renouvellement.

Gérard Collomb

Le sénateur-maire de Lyon fait depuis longtemps partie de l’aile droite du PS et soutient Emmanuel Macron. Mais il n’incarne pas non plus la nouveauté et il a lui-même démenti les vagues pronostics, en novembre dernier : « Je ne me verrais pas du tout Premier ministre. J’ai un destin lyonnais et métropolitain ».

Anne-Marie Idrac

Elle présente un profil politique (ex député, secrétaire d’état de Jacques Chirac de 1995 à 1997) tout en étant issue de la société civile (présidente de la RATP puis de la SNCF). Elle soutient Emmanuel Macron. Pourtant, le grand public connaît peu cette femme de 65 ans.

Laurence Parisot

Si Matignon est confié à une femme, pourquoi pas Laurence Parisot, issue de la société civile et très bienveillante vis-à-vis d’Emmanuel Macron ? Elle n’a cependant pas d’expérience parlementaire et son image d’ex dirigeante du Medef lui colle à la peau.

Thibaut Solano

Publié le 25/04/2017 à 16h01

.lamontagne.fr

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

1 Commentaire
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Danielle

Laurence Parisot, vous plaisantez, les riches seront encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres !
Là on aura tout perdu ! pas si sure, il y a les législatives qui arrivent à grands pas !