Interrogé par la chaîne d’information Sky News, un traducteur qui travaillait pour le compte du groupe Etat islamique avant de faire défection, témoigne de ce qu’il a vu en Syrie avant de fuir vers la Turquie.
Dans un article publié mardi, Sky News résume les principales révélations de « Saleh » qui le visage masqué, livre son témoignage dans une vidéo dans laquelle son émotion est palpable. (video de l’interview en anglais)
Selon ce dernier, qui dit craindre pour sa vie depuis sa défection, le Londonien Mohammed Emwazi est bel et bien le bourreau de l’EI surnommé « Jihadi John ». Emwazi, 26 ans, est apparu masqué sur au moins sept vidéos de décapitation du groupe jihadiste. Son identité a été révélée récemment par plusieurs médias américains et britanniques.
Selon « Saleh », Mohammed Emwazi est « craint et respecté au sein de l’EI, probablement parce qu’il était préparé à tuer des étrangers ». Selon Sky News, « Saleh » est le seul à avoir vu Emwazi tuer. « Je l’ai vu quand il (Jihadi John) a décapité l’otage japonais Kenji Goto, mais pas de près ».
Pourquoi les otages paraissaient calmes avant leur exécution? Parce qu’ils ne réalisaient pas qu’ils allaient mourir, explique « Saleh ». « Les otages avaient fait l’objet, avant, de fausses exécutions et avaient donc un faux sentiment de sécurité », précise-t-il.
Toujours selon Sky News, « Jihadi John » avait demandé à « Saleh » de dire aux otages : « il s’agit uniquement d’une vidéo, vous n’allez pas être tués, nous voulons que votre gouvernement arrête d’attaquer la Syrie. Nous n’avons aucun problème avec vous, vous êtes uniquement nos visiteurs ».
Les jihadistes avaient également donné aux otages des noms arabes afin de les convaincre qu’ils étaient entre amis et de les apaiser, ajoute Sky News.
Ils avaient donné à Kenji Goto le nom d’Abou Saad sesouvient Saleh : « Peut-être qu’ils ne pouvaient pas prononcer Kenji Goto. Mais j’ai remarqué qu’à chaque fois qu’ils appelaient Goto du nom de Abou Saad, Goto se détendait.».
La structure de commandement et de contrôle au sein de l’EI à Raqqa est dominé par des étrangers; environ 70% sont des combattants étrangers sont en charge de faire régner l’ordre et 30% Syriens – encore davantage d’étrangers sont attendus.
![]() |
![]() |