Pourquoi les femmes supportent mieux la captivité que les hommes
La libération récente d’otages a révélé des différences notables entre les sexes en matière de résilience face à la captivité. Les femmes, notamment des soldates spécialisées dans la surveillance, ont surpris par leur état physique et émotionnel relativement préservé. En revanche, certains hommes libérés présentaient des signes évidents de malnutrition sévère et de déclin physique. Cette observation soulève une question intrigante : les femmes possèdent-elles une capacité supérieure à endurer les rigueurs de la captivité par rapport aux hommes ?
Différences biologiques dans la survie
Des recherches indiquent que les différences entre les sexes dans la gestion du traumatisme, de la famine et de l’isolement ne sont pas uniquement le fruit de constructions sociales, mais sont profondément ancrées dans des mécanismes biologiques et physiologiques. Contrairement à l’idée reçue qui présente les femmes comme plus vulnérables, des preuves suggèrent qu’elles pourraient bénéficier d’un avantage en termes de survie dans des conditions extrêmes.
Lors de privations nutritionnelles prolongées, le corps humain active des mécanismes de survie adaptatifs. Initialement, il puise dans les réserves de glycogène du foie pour fournir de l’énergie aux organes vitaux. Une fois ces réserves épuisées, le corps commence à brûler les graisses, puis les tissus musculaires pour soutenir le cœur, le foie et le cerveau. Parallèlement, le manque prolongé d’exposition au soleil entraîne une carence en vitamine D, fragilisant les os et augmentant le risque de fractures. Après une année de captivité, les dommages aux organes vitaux, y compris le système nerveux, peuvent devenir irréversibles.
Des études montrent que les femmes supportent mieux la famine prolongée que les hommes. Cette supériorité est attribuée à leur composition corporelle : en moyenne, les femmes possèdent un pourcentage de graisse corporelle plus élevé que les hommes. La graisse constitue une source d’énergie plus efficace et durable que le muscle, permettant aux femmes de subsister plus longtemps tout en préservant leur masse musculaire. De plus, les hormones sexuelles féminines, comme les œstrogènes, jouent un rôle protecteur en réduisant l’inflammation et en protégeant le cœur, les poumons et le foie.
Cette supériorité féminine en matière de survie n’est pas purement théorique. Pendant l’Holocauste, les femmes ont mieux résisté à la famine prolongée que les hommes dans des conditions équivalentes. Un schéma similaire a été observé lors de l’hiver de la faim aux Pays-Bas, où les taux de survie féminins étaient systématiquement plus élevés dans toutes les tranches d’âge. Des constatations analogues ont émergé des camps de prisonniers de guerre japonais pendant la Seconde Guerre mondiale.
Facteurs psychologiques
La captivité ne constitue pas seulement une épreuve physique, mais également mentale. Dans des conditions d’isolement extrême et d’obscurité, l’horloge interne du corps est perturbée. Bien que les femmes rapportent des niveaux plus élevés de dépression dans de telles circonstances, elles démontrent également une flexibilité psychologique accrue. Cela s’explique en partie par leur tendance à maintenir des liens sociaux et à rechercher des ancrages émotionnels, les aidant à faire face à l’incertitude et à la peur prolongées. Les hommes, en revanche, manifestent souvent une agitation psychomotrice, se replient émotionnellement et se concentrent sur des tâches de survie concrètes.
Ces différences s’étendent au-delà de la captivité elle-même jusqu’à la phase post-libération. Des études sur les prisonniers de guerre du Vietnam ont révélé que les hommes présentaient des taux significativement plus élevés de trouble de stress post-traumatique (TSPT) comparativement aux femmes ayant vécu des traumatismes similaires. Alors que les femmes recherchent un soutien social et participent à des thérapies de groupe, les hommes sont plus enclins à tenter de faire face seuls, parfois en se tournant vers l’alcool ou d’autres substances.
Perception et traitement
Au-delà des différences physiologiques, des perceptions sociales profondément enracinées influencent probablement le traitement réservé aux otages par leurs ravisseurs. Les hommes sont souvent perçus comme plus forts, donc plus menaçants, ce qui peut inciter les ravisseurs à utiliser la famine, la torture et l’humiliation pour les « briser ». Les femmes, en revanche, peuvent être considérées comme moins dangereuses, ce qui pourrait entraîner un traitement physique moins sévère. Cependant, lorsque la maltraitance est motivée par une idéologie, ces différences peuvent s’estomper.
La compréhension de ces distinctions est cruciale, surtout maintenant, alors que les professionnels de la santé en Israël sont confrontés au défi immense de réhabiliter les otages libérés. Après plus de 500 jours de captivité, chaque otage représente une priorité humanitaire. Il n’y a ni « forts » ni « faibles », ni cas « moins urgents » : seulement des êtres humains dont la vitalité s’amenuise à chaque seconde qui passe. La véritable victoire réside dans les vies que l’on peut restaurer, les visages que l’on reverra et les voix qui retrouveront leurs proches. Israël, en s’engageant pleinement dans la réhabilitation de ses citoyens, démontre une fois de plus sa détermination à protéger et à honorer la dignité humaine, renforçant ainsi son tissu social et son unité nationale.
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