Chelah Lekha: la mauvaise conception des Explorateurs (vidéo)

La mauvaise conception des espions

Le peuple du pays avait peur des Israélites. Pourquoi donc les espions avaient-ils peur d’eux ?

Qu’est-il arrivé aux espions, les « dirigeants du peuple d’Israël », qui ont calomnié la terre et porté un sérieux coup à la motivation du peuple à conquérir la terre? La question est célèbre, mais le rabbin Sacks présente une réponse surprenante qu’il a entendue du Rabbi de Loubavitch, et selon lui « elle a changé ma vie ; pas moins ».

Selon le Rabbi, leur comportement provenait de la peur, non pas de la peur de l’échec mais… du succès. La vie dans le désert, tout en recevant la manne du ciel et l’eau d’un puits miraculeux, ainsi que la vie autour du tabernacle de Dieu, créaient une vie spirituelle élevée. Alors qu’en Terre d’Israël, de nombreux troubles matériels de « ce monde » les attendent : ils devront travailler dans l’agriculture, et sentiront sur leur chair « à la sueur de ton nez tu mangeras du pain », ils auront à cultiver la terre et la construire, lever une armée et combattre ; Bref, s’adonner à de nombreuses affaires matérielles, et sans l’aura d’être autour du tabernacle.

Cependant, c’était une conception erronée, puisque la volonté de Dieu est que nous vivions une vie naturelle et dans notre pays, mais que nous élevions la vie ordinaire et la sanctifions. Selon le rabbin, « l’une des grandes différences entre le judaïsme et les autres religions est que tandis que les autres cherchent à élever l’homme vers le ciel, le judaïsme s’efforce de faire descendre le ciel sur terre ».
Au lieu de nous enfermer dans le désert, notre défi est de vivre une vie naturelle en Israël, dans un pays indépendant, et de veiller à y construire une société modèle, qui rayonnera la lumière du bien dans le monde entier.

Tel est le défi spirituel du plus grand événement de ces deux mille ans d’histoire juive : le retour des Juifs sur la terre et dans l’État d’Israël. Jamais auparavant et jamais depuis lors, il n’y a eu de mouvement politique accompagné d’autant de rêves que le sionisme. Pour certains, il s’agissait de l’accomplissement de visions prophétiques, pour d’autres de la réussite laïque de personnes qui avaient décidé de prendre l’histoire en main. Certains y ont vu une reconnexion à la terre et au sol à la manière de Tolstoï, d’autres une affirmation nietzschéenne de la volonté et du pouvoir. Certains y ont vu un refuge contre l’antisémitisme européen, d’autres encore la première floraison de la rédemption messianique. Chaque penseur sioniste avait sa version de l’utopie, et dans une mesure remarquable, toutes se sont réalisées.

Il n’est pas difficile de trouver Dieu dans le désert, si vous ne mangez pas du travail de vos mains et si vous comptez sur Dieu pour mener vos combats à votre place. Dix des espions, selon le Rabbi, cherchaient à vivre ainsi pour toujours. Mais cela, suggéra le Rabbi, n’est pas ce que Dieu attend de nous. Il veut que nous nous engageons avec le monde. Il veut que nous guérissions les malades, nourrissions ceux qui ont faim, combattions l’injustice avec toute la puissance de la loi et combattions l’ignorance grâce à l’éducation universelle. Il veut que nous montrions ce que signifie aimer le prochain et l’étranger et que nous disions, avec Rabbi Akiva : « Bien-aimée est l’humanité parce que nous sommes chacun créés à l’image de Dieu. »

Il est difficile de quitter le désert et d’aller dans le monde avec toutes ses épreuves et tentations, mais c’est là que Dieu veut que nous soyons, apportant Son esprit dans la façon dont nous gérons une économie, un système de protection sociale, un système judiciaire, un système de santé. service et une armée, guérissant certaines des blessures du monde et apportant, dans des endroits souvent enveloppés dans l’obscurité, des fragments de lumière divine.

Shabbat Shalom et bonne nouvelle au peuple d’Israël et à son pays.