Les avions israéliens secouent le Sud-Liban : une démonstration de force et de stratégie

Dans la nuit de samedi à dimanche, les habitants du Sud-Liban ont été réveillés en sursaut par un bruit assourdissant : les avions de chasse israéliens ont brisé le mur du son au-dessus de leurs têtes. Ce bruit, semblable à une explosion, a été entendu jusqu’à Beyrouth, le Chouf et le Mont-Liban, semant la panique parmi les populations locales. À Nabatiyé, l’onde de choc a même causé l’effondrement du toit d’une maison, blessant une mère et son fils, qui ont dû être hospitalisés.

Un avion vole habituellement à une vitesse subsonique, inférieure à celle du son (environ 340 m/s ou plus de 1 200 km/h). Lorsqu’un avion dépasse cette vitesse, il « brise » les ondes sonores accumulées, créant une onde de choc puissante semblable à une explosion. Cette onde de choc, qui ressemble à une bourrasque de vent extrêmement rapide, peut casser des vitres et renverser des objets. Le rayon d’audibilité de cette onde est de quelques kilomètres, rarement au-delà de dix kilomètres.

Le recours à cette technique par l’aviation israélienne n’est pas sans raisons. Premièrement, cela permet de rappeler au Hezbollah la suprématie aérienne d’Israël. Jusqu’à présent, les missiles sol-air du Hezbollah n’ont pas réussi à contester sérieusement cette domination, n’abattant que quelques drones. En brisant le mur du son, Israël maintient une forme de dissuasion vis-à-vis du groupe chiite.

Deuxièmement, l’effet psychologique est non négligeable. Le bruit assourdissant démoralise les partisans du Hezbollah et sème la peur parmi les civils, augmentant ainsi la pression psychologique sur la population locale.

Enfin, il existe une raison plus technique. Le franchissement du mur du son peut aider à détecter les radars ennemis. Les radars du Hezbollah, capables de détecter les avions et missiles israéliens via divers moyens (chaleur, communications, son), sont forcés de s’activer en réponse à l’onde de choc. Cette activation permet aux forces israéliennes de localiser et d’analyser ces radars, obtenant ainsi des informations précieuses sur les capacités de surveillance du Hezbollah.

Les répercussions locales de ces manœuvres sont tangibles. L’effondrement du toit à Nabatiyé met en lumière la vulnérabilité des infrastructures face à ces démonstrations de force. Khalil Hélou souligne que cet incident révèle surtout un problème de conformité aux normes de construction.

Sur le plan international, ces actions exacerbent les tensions déjà élevées entre Israël et le Liban, en particulier avec le Hezbollah. Les vols fréquents et bruyants des avions israéliens au-dessus du Liban sont perçus comme des provocations délibérées, augmentant les risques de conflits armés.

Les bruits d’explosion entendus récemment au Liban-Sud sont bien plus qu’un simple phénomène sonore. Ils sont le résultat d’une stratégie complexe mêlant démonstration de force, intimidation psychologique et tactiques de détection avancée.

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Jacques

Merci pour cette super intéressante info !