Policier tué à Avignon: quatre suspects interpellés
Quatre personnes ont été interpellées dimanche soir près d’Avignon. Elles sont suspectées d’être impliquées dans le meurtre d’Éric Masson.
Quatre personnes suspectées d’être impliquées dans le meurtre du policier Éric Masson mercredi à Avignon ont été interpellées dimanche soir à une vingtaine de kilomètres de cette ville, a-t-on appris de source proche du dossier. Initialement, les sources ont fait état de deux personnes arrêtées, soupçonnées d’être le tireur et son complice. Lundi 10 mai, elles révélaient finalement l’interpellation de deux autres individus, le conducteur du véhicule dans lequel ont été trouvés les deux principaux suspects et la sœur d’un des suspects. Éric Masson, âgé de 36 ans, avait été appelé avec son équipe, mercredi en fin d’après-midi pour un attroupement sur un point de deal, en centre-ville d’Avignon. Il avait alors été tué par balle par un homme qui avait aussitôt pris la fuite avec un complice.
Dimanche soir, trois suspects ont été arrêtés à une vingtaine de kilomètres d’Avignon, a appris l’Agence France-Presse de source proche du dossier, sans plus de détail. Contacté, le parquet d’Avignon n’a pas souhaité faire de commentaire à ce stade. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui assistera mardi à un hommage national au policier présidé par le Premier ministre Jean Castex, a, de son côté, félicité via Twitter la police pour ces interpellations, estimant que « ce crime ne doit en aucun cas rester impuni ».
Hommage émouvant à Avignon
Dimanche, en début d’après-midi, plusieurs milliers de personnes 5 000, selon la police, policiers en civil ou habitants des environs sont venues déposer des fleurs ou mettre un mot sur les registres de condoléances devant le portrait du père de famille, sur les marches de l’hôtel de police. Pendant ce rassemblement, à l’appel des syndicats de la profession, le silence a été interrompu seulement par des applaudissements pour la police et deux Marseillaises. Les coéquipiers d’Éric Masson, très éprouvés, étaient présents, mais pas sa famille, qui a fait part de son besoin de tranquillité dans ce moment de deuil et souhaite se tenir éloignée de toute agitation politique et médiatique.
Dans la foule, une dame qui préfère taire son nom cachait mal ses larmes. « Mon fils était avec lui, il lui a tenu la main quand il mourait. Il est dévasté. Moi, je ressens une colère immense contre ce système. Pourquoi tant de haine ? » confie cette mère d’un des brigadiers de l’équipe d’Éric Masson. Appelés mercredi sur un point de trafic de drogue bien connu, dans le centre historique d’Avignon, les policiers de la brigade d’intervention départementale Vaucluse-Gard, en civil, dont Éric Masson, avaient procédé au contrôle d’une cliente « de ce qui ressemblait à un échange de stupéfiants », selon le procureur Philippe Guémas.
Les syndicats de police reçus lundi à Matignon
Alors que la femme venait d’être arrêtée par les deux policiers, « deux individus s’avançaient […] et l’un des deux, porteur d’une sacoche en bandoulière, [leur] demandait ce qu’ils faisaient là », a expliqué Philippe Guémas : « Éric Masson déclinait sa qualité de policier et l’individu sortait une arme de poing et faisait feu à deux reprises, l’atteignant au thorax et à l’abdomen ». Le policier est mort sur place.
Lundi, tous les syndicats de police doivent être reçus par le Premier ministre Jean Castex. Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d’Alliance police nationale, réclame, lui, « des peines incompressibles pour chaque catégorie d’infractions ». « La lutte contre les trafics de stupéfiants, partout sur le territoire national, s’apparente à une guerre. Cette guerre, nous la menons grâce à des soldats […], les policiers et les gendarmes de France. Aujourd’hui, un de ces soldats est mort en héros », avait déclaré, mercredi, Gérald Darmanin. Le département de Vaucluse, l’un des dix plus pauvres de France, a connu une hausse du trafic de drogue ces dernières années, comme plusieurs villes de l’arc méditerranéen, selon des responsables policiers et judiciaires interrogés récemment par l’Agence France-Presse.
Source AFP Modifié le
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