Plus de 27 000 nouveaux immigrants depuis Pessah dernier
Une vague d’immigration vers Israël, portée par la résilience
Alors qu’Israël traverse une période marquée par les tensions et l’incertitude sécuritaire, l’attrait de la Terre promise ne faiblit pas. Depuis la fête de Pessah 5784, célébrée en avril 2024, 27 281 nouveaux immigrants, appelés Olim, ont choisi de s’établir en Israël, selon les données publiées récemment par le ministère de l’Aliyah.
Ce chiffre remarquable démontre une tendance forte : l’élan d’immigration se maintient, voire s’amplifie, même dans un contexte géopolitique tendu. En tête des pays d’origine, on retrouve sans surprise la Russie, d’où proviennent plus de 15 000 de ces nouveaux arrivants. Suivent les États-Unis, la France (plus de 2000) et l’Ukraine, mais aussi des pays moins attendus comme la Corée du Sud, le Kenya, la Zambie et l’Afghanistan, illustrant la diversité croissante de cette population.
Une Alyah intergénérationnelle et internationale
Parmi les profils des nouveaux arrivants, tous les âges sont représentés. 212 personnes âgées de 85 ans et plus ont rejoint Israël cette année, preuve que le désir de s’installer en Israël transcende les générations. À l’autre extrémité du spectre, 5 700 enfants et adolescents de moins de 18 ans ont également immigré, souvent accompagnés de leurs familles.
Les jeunes adultes, en particulier ceux âgés de 25 à 34 ans, représentent le groupe le plus nombreux avec 4 519 personnes, soit environ 16 % des nouveaux arrivants. Ce segment dynamique contribue activement au tissu économique israélien, apportant avec lui des compétences variées et un potentiel d’intégration durable.
Témoignage d’un changement de vie
Salomé Bokobza, 30 ans, illustre bien cette dynamique. Venue de France, elle raconte comment un simple voyage à Pessah 2023 a bouleversé sa trajectoire : « Je n’avais jamais vraiment envisagé de faire mon Alyah, jusqu’à ce que je réalise combien il était compliqué de vivre pleinement ma tradition juive en France. »
Salomé évoque les difficultés rencontrées pour trouver de la nourriture casher ou vivre son Shabbat sans être confrontée à des remarques déplacées. Le déclic survient après le 7 octobre, alors qu’elle est en Israël en tant que touriste. Elle se sent soudainement étrangère dans son propre pays, incomprise par son entourage, et décide d’accélérer sa démarche d’immigration : « Même des heures passées à Misrad Hapnim (ministère de l’intégration) ne me feront pas regretter ce choix. »
Des compétences pour bâtir l’avenir
Les Olim ne viennent pas les mains vides. Beaucoup possèdent une formation professionnelle solide et trouvent rapidement leur place dans l’économie locale. Parmi eux, 1 345 exercent dans le domaine médical, 3 236 sont ingénieurs, 297 travaillent dans les arts ou le sport, et 13 sont agriculteurs. D’autres rejoignent des secteurs clés tels que l’enseignement, la haute technologie ou le commerce.
Cette diversité de compétences représente un apport stratégique pour Israël, à la fois sur le plan économique et sociétal. Elle témoigne aussi de la capacité du pays à attirer des profils qualifiés, motivés par des raisons culturelles, religieuses ou identitaires.
Une implantation sur tout le territoire
Les Olim de 5784 ne se concentrent pas uniquement dans les grands centres urbains. Bien que Tel-Aviv-Jaffa ait accueilli le plus grand nombre de nouveaux arrivants (4 215, soit 15,5 %), d’autres villes comme Netanya (4 066) et Haïfa (3 032) ont aussi vu leur population s’enrichir de nouveaux visages.
Mais l’Alyah ne se limite pas aux métropoles : des localités comme Carmei Gat, Mitzpe Ramon, Ma’ale Gilboa ou encore Revava accueillent également des immigrants, qui contribuent au développement de ces zones moins densément peuplées. Cette dispersion géographique est encouragée par les autorités pour favoriser un aménagement équilibré du territoire.
Une dynamique persistante, malgré les épreuves
Le choix de s’installer en Israël en période de guerre témoigne d’une volonté forte, parfois nourrie par le sentiment d’appartenance, la recherche d’un cadre de vie compatible avec la tradition juive, ou le besoin d’un environnement plus solidaire. Ce mouvement d’Aliyah, loin de ralentir face à l’adversité, semble au contraire renforcé par elle.
Ainsi, l’année écoulée montre que malgré les défis, l’aspiration à faire partie du projet israélien reste profondément ancrée chez des milliers de Juifs à travers le monde. Une résilience qui, au-delà des chiffres, raconte l’attachement indéfectible à une terre, à un peuple, et à un avenir commun.
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