Un profil commence à se dessiner. Une dizaine d’heures après la fusillade la plus meurtrière de l’histoire de l’Amérique, le FBI, qui enquête pour « terrorisme », a identifié le tireur, tué par la police, sous le nom d’Omar Seddique Mateen.
La police fédérale soupçonne fortement cet Américain d‘origine afghane de 29 ans d’avoir prêté « allégeance » à Daesh (l’acronyme en arabe de l’Etat islamique) dans un appel passé aux services d’urgence 911 quelques instants avant son terrible crime. « Nous étudions toute connexion intérieure et internationale » du suspect avec le groupe jihadiste, a indiqué un agent du FBI lors d’une conférence de presse dimanche.
Le FBI a aussi révélé avoir interrogé deux fois le jeune homme ces dernières années pour ses présumées « sympathies » islamistes mais que l’enquête n’avait jamais donné suite.
Reste que selon une agence de presse liée aux jihadistes, c’est bien un « combattant de Daesh » qui est l’auteur de ce massacre dans un club gay d’Orlando, le Pulse, établissement emblématique de la cause homosexuelle en Floride.
« Dans le radar » des autorités américaines
Si l’on en croît les chaînes de télévision américaines, si Omar Mateen était en revanche « dans le radar » des autorités américaines depuis un certain temps, il n’avait pas de casier judiciaire. Il possédait un permis de port d’armes et d’exercer comme agent de sécurité, selon les fichiers de l’État de Floride.
La police fédérale ainsi que la police locale de Port St. Lucie (200 kilomètres au sud d’Orlando) d’où est originaire le suspect, ont débuté l’enquête à son probable domicile, selon WPTV.
Selon la chaîne NBC News, Omar Mateen aurait appelé quelques minutes avant l’attaque le 911, le numéro d’urgence unique aux États-Unis, pour prêter allégeance au groupe État islamique.
Colère contre les homosexuels
Son père a en revanche déclaré à NBC News que ce geste n’avait « rien à voir avec la religion ». Selon lui, son fils s’était mis en colère quelques mois plus tôt en voyant deux hommes s’embrasser en public à Orlando, un comportement qui pourrait être relié à la fusillade dans le night-club.
Il était 2 heures du matin lorsque le suspect a pénétré dans la boîte de nuit, armé d’un fusil d’assaut et d’un pistolet. Il a d’abord tiré dans la foule au hasard avant de se retrancher en prenant un certain nombre de personnes en otage.
Après avoir déclenché une explosion pour le distraire, les troupes d’élite du SWAT sont entrées dans la discothèque pour secourir les otages. L’assaillant est alors mort lors d’échanges de tirs avec les forces de l’ordre. La police d’Orlando a annoncé peu avant midi sur son compte Twitter que le tireur était mort, toujours à l’intérieur du club.
Des robots étaient dans la journée en train d’examiner un dispositif que l’assaillant s’était attaché sur le corps, afin de déterminer s’il s’agit d’un objet réellement explosif, ont confié les autorités à CBS News. Le bilan de la fusillade est pour le moment de 50 morts et 53 blessés, selon les autorités locales.
Omar Mateen est l’auteur de l’attaque qui a fait 49 morts et 53 blessés au Pulse, un club LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) de la ville d’Orlando (Floride), aux Etats-Unis. Il s’agit du massacre par arme à feu le plus meurtrier du pays. Connu du FBI, Omar Mateen avait tout de même pu acheter deux armes de façon tout à fait légale, qu’il a utilisées pendant la tuerie.
1. Pourquoi Omar Mateen avait-il été convoqué par le FBI ?
Le FBI, mobilisé dans la lutte contre le terrorisme, avait convoqué deux fois Omar Mateen dans des affaires de terrorisme. Une fois en 2013, « lorsqu’il avait tenu des propos enflammés à ses collègues de travail, laissant penser à d’éventuels liens avec des terroristes », raconte l’agent fédéral Ronald Hopper, un responsable local du FBI.
Omar Mateen avait été convoqué une seconde fois, en 2014, en raison de sa probable proximité avec Moner Mohammad Abu Salha, un Américain parti rejoindre un groupe islamiste en Syrie, qui avait commis un attentat-suicide. Il avait toutefois été relâché, car il « ne constituait pas une menace substantielle à ce moment-là », selon l’agent du FBI. Il a donc été laissé libre avec un casier judiciaire vierge.
2. Comment s’est-il procuré une arme ?
Aux Etats-Unis, le deuxième amendement de la Constitution garantit « le droit de chacun de posséder et de porter une arme » sur le sol américain. L’ATF (« Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives ») donne les conditions de vente d’armes à feu et explique qui n’y a pas le droit. Dans une conférence de presse, Trevor Velinor, agent de ce bureau, a expliqué à propos d’Omar Mateen qu’il « ne s’agissait pas d’une personne » figurant sur les listes des interdits de port d’arme. « Il pouvait donc tout à fait légalement entrer chez un vendeur d’armes, demander et obtenir des armes à feu. »
Une personne interdite d’achat d’une arme, selon l’ATF, est :
- quelqu’un ayant fait l’objet d’une condamnation par les tribunaux d’une peine de plus d’un an d’emprisonnement ;
- un fugitif ;
- un utilisateur illégal ou dépendant de substances réglementées ;
- un déficient mental reconnu ;
- un immigré illégal ;
- quelqu’un ayant renoncé à sa nationalité américaine ;
- quelqu’un faisant l’objet d’un ordre de restriction pour harcèlement, menaces ou intimidations ;
- quelqu’un ayant été condamné pour violence domestique ;
- quelqu’un ayant été déchu de son droit de possession d’armes par l’armée.
Ne remplissant aucun de ces critères, Omar Mateen a donc pu acquérir un fusil d’assaut AR-15 et un pistolet 9 millimètres, qu’il a utilisés pendant l’attaque.
L’ATF a confirmé que l’assaillant avait bien acheté de façon tout à fait légale une arme d’épaule et un pistolet quelques semaines auparavant.
3. Le gouvernement envisage-t-il de modifier la législation?
Après la tuerie du Washington Navy Yard, en 16 septembre 2013, qui avait fait 13 morts dans une base navale de la capitale, Barack Obama avait de nouveau soulevé le problème de la vente d’armes :
« Ce qui explique que nous ayons autant de tueries de masse, c’est que nous ne faisons pas assez, nous ne prenons pas les décisions de bon sens qui s’imposent pour empêcher les criminels et les gens dangereux d’obtenir des armes. »
En décembre 2015, le Sénat a débattu de la possibilité de donner plus de pouvoirs au FBI pour contrôler les antécédents des acheteurs d’une arme. Une autre proposition suggérait de combler un vide juridique qui permet aux personnes fichées pour terrorisme de se procurer des armes et des explosifs.
Le groupe des républicains avait alors massivement voté contre les deux mesures, notamment parce qu’elles allaient à l’encontre du deuxième amendement de la Constitution.




Le Monde
A priori, il s’agirait d’un homo musulman qui a fait tshuva