
L’attaque menée dans une discothèque d’Istanbul pendant la célébration du Nouvel An a fait 39 morts, dont 16 étrangers, et son auteur est toujours recherché, a indiqué dimanche le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu.
L’attaque a fait 39 morts, 69 blessés, dont 4 grièvement atteints.
Parmi les victimes, une israélienne, originaire de Tira, qui avait été portée disparue, a été retrouvée morte.
Trois autres israéliennes originaires de la même ville ont été blessées. L’une d’entre-elles a été hospitalisée dans un état modéré tandis que son amie se trouve dans un état de choc.
Une troisième citoyenne israélienne se trouve au bloc opératoire suite à des blessures par balle.
« Ma fille est actuellement en chirurgie. Elle a été touchée par une balle à la main et à la jambe. Elle est dans état stable et j’espère que ça ira mieux » a déclare le père de la victime au quotidien israélien Ynet.
« Une Israélienne a été blessée et hospitalisée, mais ses jours ne sont pas en danger, tandis qu’on est sans nouvelle d’une deuxième Israélienne qui se trouvait dans cette discothèque au moment de l’attentat », a affirmé le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères.

« Lian Za’ar Nasser, 19 ans, originaire de Tira en Israël »
L’attaque a aussi fait 69 blessés, dont quatre grièvement atteints, selon la même source. « Les recherches pour retrouver le terroriste sont toujours en cours. J’espère qu’il va être rapidement capturé », a-t-il ajouté.
Cette attaque marque un début d’année 2017 sanglant pour la Turquie, déjà secouée en 2016 par plusieurs attentats meurtriers attribués soit aux djihadistes du groupe Etat islamique (EI) soit à la rébellion kurde.
Avant de pénétrer dans la Reina et d’ouvrir le feu au hasard, dans cette boîte de nuit prisée des touristes étrangers située sur la rive européenne d’Istanbul, un tireur a abattu un policier et un civil qui se trouvaient devant la discothèque Reina, a précisé le gouverneur de la ville Vasip Sahin.
« Au moins 35 de nos compatriotes ont perdu la vie, dont un policier », a souligné M. Sahin, précisant que 40 personnes étaient actuellement hospitalisées.
Une ‘nuit d’horreur’
« C’est une attaque terroriste », a-t-il ajouté lors d’un point presse dans la métropole turque. Selon des médias turcs, des étrangers se trouvent parmi les blessés.
« D’une façon sauvage et impitoyable, il a mitraillé des personnes qui étaient simplement venues célébrer le Nouvel An », a déclaré le gouverneur.
Les autorités avaient annoncé avoir déployé 17.000 policiers dans Istanbul afin d’encadrer les festivités du Nouvel An. Elles avaient par ailleurs précisé que des policiers seraient déguisés en père Noël pour détecter la moindre anomalie au sein des foules.
« Nous étions venus pour passer un bon moment aujourd’hui, mais tout s’est soudain transformé en chaos et en nuit d’horreur », a raconté Maximilien, un touriste italien.

« Devant la discothèque Reina d’Istanbul, le 1er janvier 2017, peu après l’attentat »
Le Reina est situé à quelques centaines de mètres de l’endroit où avaient lieu les célébrations officielles du Nouvel An, au bord du Bosphore. Une dizaine de blessés ont été rapidement emmenés aux urgences, tandis que de nombreuses ambulances et véhicules de polices étaient dépêchés sur place, selon la chaîne CNN-Türk.
Des témoins ont rapporté avoir entendu un assaillant s’exprimer en arabe, selon l’agence de presse Dogan.
Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent un homme débouler devant l’entrée de la discothèque en tirant, semant la panique parmi les personnes rassemblées là.
Des équipes des forces spéciales ont ensuite ratissé la boîte de nuit, alors que de nombreux policiers se trouvaient devant l’établissement, de même que des dizaines d’ambulances, selon des journalistes de l’AFP.
Les réactions internationales ont commencé à affluer, la Maison Blanche condamnant une « horrible » attaque. « De telles atrocités perpétrées sur des innocents venus pour la plupart célébrer le Nouvel An soulignent la sauvagerie des assaillants », a déclaré Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
‘Début 2017 tragique’
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a déploré sur Twitter un « début (d’année) 2017 tragique à Istanbul ». « 2017 débute avec une attaque à Istanbul », a également souligné la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.
Tragic start to 2017 in #Istanbul. My thoughts are w/ those affected by the attack on people celebrating New Year and w/ the Turkish people.
— Jens Stoltenberg (@jensstoltenberg) January 1, 2017
La Turquie a été la cible de nombreuses attaques qui ont notamment ensanglanté Ankara et Istanbul, où, il y a à peine trois semaines, un attentat revendiqué par un groupe radical kurde a fait 45 morts, dont une majorité de policiers.
Toujours à Istanbul, quatre touristes ont été tués et 36 personnes blessées en mars sur la célèbre avenue Istiklal, dans un attentat-suicide attribué par l’EI.
Les autorités ont également affirmé que les djihadistes avaient été derrière l’attentat qui a fait 47 morts en juin à l’aéroport Atatürk d’Istanbul.
Membre de la coalition internationale qui combat l’EI en Syrie et en Irak, la Turquie a déclenché en août une offensive dans le nord de la Syrie pour repousser les djihadistes vers le sud.
Des rebelles syriens soutenus par l’armée turque assiègent depuis plusieurs semaines la ville d’Al-Bab, un fief de l’EI dans le nord de la Syrie.
En réaction à ces opérations militaires, l’EI a à plusieurs reprises menacé d’attentats la Turquie, une des principales cibles des djihadistes.
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