Et le vainqueur est…Vladimir Poutine. François Hollande, présent ce lundi matin à Bagdad (Irak), ne pourra se permettre de faire la leçon au nouveau tsar, dont il critiquait la méthode en Syrie. Car la comparaison des assauts menés contre l’Etat islamique, en Syrie et en Irak, n’est guère flatteuse pour la France.

La défaite des « rebelles » islamistes à Alep, fin décembre, a aussi été celle de la stratégie illisible conduite sous la direction malhabile de Barack Obama et suivie par Hollande.

C’est pour avoir clairement désigné l’Etat islamique et ses alliés « modérés » comme l’unique ennemi à vaincre que le président russe a gagné en Syrie et est vu par les Chrétiens d’Orient comme leur protecteur.

Les ambiguïtés et les contorsions de la gauche américaine, conjuguées à celles de la gauche française, ne donnent pas une vision claire de l’issue du combat pour la libération de Mossoul (Irak), lancé depuis le 17 octobre. « 2017 sera une année de victoire contre le terrorisme », a déclaré dès son arrivée à Bagdad le président, en reprenant le discours martial qu’il affectionne sur les terrains extérieurs. « Agir contre le terrorisme en Irak, c’est aussi prévenir des actes terroristes sur notre propre sol ».

Mais ces mots boursouflés ne suffiront pas à impressionner les djihadistes, qu’ils soient à Mossoul ou dissimulés dans des cités françaises. Après l’attentat islamiste du 19 décembre contre le Marché de Noël à Berlin, Hollande avait « exprimé sa solidarité avec le peuple allemand après qu’un camion a provoqué de nombreuses victimes à Berlin ». Ces dérisoires prudences de langage dévoilent la peur persistante du chef d’Etat à nommer l’adversaire.

Poutine fait la guerre, tandis que Hollande « combat le terrorisme » (ses derniers vœux).

La nuance est de taille car les réponses et leurs intensités ne sont pas les mêmes.

Or c’est bien une guerre qu’il va falloir mener en 2017 contre ceux qui menacent les démocraties.

Le chef d’état-major des armée, le Général Pierre de Villiers, l’a rappelé le 20 décembre dans Les Echos, pour réclamer une augmentation du budget de la Défense : « Avec la rupture des années 2015 et 2016, nous avons changé d’époque.

C’est « la fin de l’insouciance ». La paix, désormais, ne pas plus de soi (…) Gagner la guerre ne suffira pas à gagner la paix ». Dans ses vœux, François Fillon a d’ailleurs posé ce nouveau défi, que n’ose aborder Hollande : « Nous sommes en guerre et dans cette guerre nous n’avons pas le droit d’être faibles ».

C’est la couardise et l’indécision d’Obama qui ont hissé Poutine, après Donald Trump, à un rang qu’il ne méritait pas en regard de son mépris pour l’Occident et de ses alliances douteuses avec l’Iran des mollahs et la Turquie d’Erdogan. En frappant, dès la première heure du 1er janvier, une boite de nuit « occidentale » d’Istambul (39 morts dont 26 étrangers), l’Etat islamique a d’ailleurs rappelé qu’il ne laissera aucun répit, y compris dans une Turquie qui devient pourtant ‘le cheval de Troie de l’islamisme dans le monde occidental’ (Erol Özkoray, Libération, ce lundi).

Les adeptes de la politique de l’autruche ne vont cesser en 2017 de mettre en alerte contre l’’ennemi’ que représenterait le « populisme ». Or c’est lui, tout au contraire, qui demeure la meilleure alarme contre l’endormissement des lâches et des soumis. Le monde libre et décadent demeure son pire ennemi.

Ivan Rioufol /Le Figaro

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