86 bougies seront allumées dans la matinée en mémoire à chaque victime puis 86 faisceaux illuminés le soir, avec une allocution solennelle du président Emmanuel Macron.
Le 14 juillet 2016, peu après 22h30, un camion de 19 tonnes s’engage sur ce boulevard emblématique de la Côte d’Azur, fonce sur la marée humaine, fauche tout sur son passage, zigzaguant entre trottoir et chaussée pour faire un maximum de victimes.
En moins de trois minutes, le poids-lourd conduit par un Tunisien de 31 ans fait 86 morts, dont 15 enfants, et plus de 450 blessés.

ANNE-CHRISTINE POUJOULAT (AFP/Archives)
Une violence inouïe, « comme un chasse-neige projetant les corps », dira un témoin. Des scènes de carnage, de panique. Dès le lendemain apparaissent des critiques sur le dispositif de sécurité et des tensions avec la communauté musulmane dans une région traditionnellement sensible aux discours anti-immigration.
L’attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique, sans que l’enquête ne confirme une connexion avec le terroriste, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, abattu au terme de sa course folle.
Hommage municipal
Le maire de Nice Christian Estrosi a prévu « un hommage municipal qui a vocation à rayonner dans le monde entier ». Cet élu de droite, champion du tout-sécuritaire et de la vidéosurveillance avant l’attentat, est sur la défensive depuis le drame.
Au centre des débats, la facilité avec laquelle le tueur a pu emprunter sur deux kilomètres le front de mer interdit à la circulation pour semer le chaos et la mort avant d’être abattu par la police.

VALERY HACHE (AFP/Archives)
Neuf suspects sont toujours écroués, suspectés à des degrés divers de l’avoir aidé à se procurer des armes.
Endeuillée par une vague sanglante d’attentats – 239 morts en huit attaques depuis janvier 2015 -, la France vient de renouveler pour la sixième fois l’état d’urgence.
Vendredi, la commémoration de Nice débutera par un office interreligieux fermé aux médias.
La population est invitée à remplir un livre d’or et à déposer des plaques bleu-blanc-rouge, les couleurs nationales, sur le trottoir du Quai des Etats-Unis, dans le prolongement de la Promenade, afin de composer un message qui sera dévoilé pendant l’hommage officiel.

ANNE-CHRISTINE POUJOULAT (AFP/Archives)
Le président Emmanuel Macron, qui arrivera de Paris après avoir assisté au défilé militaire national sur les Champs-Elysées aux côtés de son homologue américain Donald Trump, a prévu de rencontrer en privé, « hors presse », les victimes et les familles, selon le programme transmis par la présidence.
Un concert ouvert au public est prévu le soir, avant un lâcher de ballons et l’allumage de 86 faisceaux lumineux. Aucun feu d’artifice n’est prévu dans le département des Alpes-Maritimes, en signe de deuil.
La mairie de Nice, écartelée depuis un an entre le soutien aux victimes et des efforts pour relancer rapidement le tourisme – moteur crucial de l’économie régionale -, a promis une Promenade des Anglais « festive » après le 14 juillet.
En attendant un mémorial définitif, un monument provisoire portant les noms des 86 morts – dont 37 étrangers de 19 nationalités différentes – a été érigé dans des jardins près du grand Hôtel Negresco, à deux pas des lieux du massacre.
![]() |
![]() |