Netanyahou et la presse sous tension
Le gouvernement israélien poursuit son bras de fer avec les médias publics, mettant en cause leur financement et leur ligne éditoriale. Lors de la réunion hebdomadaire du cabinet, Benjamin Netanyahou et plusieurs de ses ministres ont critiqué ouvertement la radiodiffusion publique et certains médias privés, les accusant d’un manque de contrôle et de partialité politique.
Une offensive contre les médias publics
Netanyahou s’est particulièrement attaqué à la société de radiodiffusion Kan et à la station militaire Galei Tsahal. Il a remis en question la pertinence du financement de ces institutions, soulignant que le coût de Kan s’élevait à près d’un milliard de shekels, sans véritable supervision gouvernementale. Selon lui, les citoyens devraient avoir la liberté de choisir entre des médias de droite ou de gauche, plutôt que de financer un organe de presse dont la ligne éditoriale ne serait pas conforme aux attentes du gouvernement.
Le Premier ministre a également demandé aux ministres de la Défense et des Communications d’évaluer la nécessité du maintien de la radio militaire, suggérant implicitement une éventuelle suppression ou privatisation de cette station.
Une volonté de restructurer le paysage médiatique
Le ministre des Communications, Shlomo Karhi, a proposé la création d’une commission de régulation des médias visant à promouvoir une ligne plus favorable au gouvernement. Cette mesure s’inscrit dans le prolongement d’une initiative plus large visant à privatiser la radiodiffusion publique. Une proposition de loi en ce sens avait déjà été soumise à la Knesset en novembre dernier, bien que son adoption ait été bloquée par la commission des Affaires économiques, présidée par David Bitan du Likoud, qui considérait la radiodiffusion publique comme essentielle.
Cependant, Netanyahou chercherait des moyens de contourner cette opposition interne afin de faire avancer les réformes souhaitées par son gouvernement. Le projet de privatisation prévoit que, si aucun acheteur ne se manifeste dans les deux ans, Kan serait tout simplement dissous et ses actifs transférés à l’État.
Des critiques ciblées contre la presse indépendante
En parallèle, le ministre des Affaires de la Diaspora, Amichai Chikli, a dirigé ses attaques contre le quotidien Haaretz, qu’il accuse d’entretenir une rhétorique hostile à Israël. Selon lui, ce journal, largement critique du gouvernement, causerait d’« énormes dégâts » à l’image du pays, notamment en servant de référence aux organisations de défense des droits humains. Chikli a également dénoncé la chaîne arabophone Makan 33, qu’il accuse d’incitation à la haine.
Ces tensions entre le gouvernement et la presse ne datent pas d’hier. En novembre dernier, l’exécutif avait déjà annoncé la rupture de toute collaboration avec Haaretz, après qu’un de ses employés eut qualifié le Hamas de « combattants de la liberté ». Plus récemment, la radiodiffusion publique Kan a été accusée par le Likoud d’avoir insulté Yoni Netanyahou, frère du Premier ministre tombé au combat, accusation que la chaîne a fermement démentie.
Une réaction des médias et de la société civile
Face à ces attaques, Kan a défendu son indépendance et son succès auprès du public israélien. Dans un communiqué, elle a rappelé que sa création était l’une des réformes majeures du Likoud lui-même, et qu’elle attire quotidiennement un large auditoire avec des milliards de vues en ligne et des centaines de milliers de téléspectateurs et d’auditeurs.
La privatisation des médias publics et la tentative d’orienter la ligne éditoriale des médias israéliens suscitent une forte opposition de la part des organisations de défense de la liberté de la presse et d’une partie de la classe politique, qui y voient une tentative d’affaiblir les contre-pouvoirs en Israël.
Une grande partie des médias israéliens adoptent une ligne éditoriale clairement orientée à gauche, voire très à gauche, avec des positions souvent perçues comme antisionistes et opposées au nationalisme israélien. Cette réalité ne reflète cependant pas l’opinion de la majorité de la société israélienne, qui reste profondément attachée aux valeurs sionistes et patriotiques. Le débat autour de la réforme des médias en Israël ne fait que commencer et pourrait redessiner en profondeur le paysage médiatique du pays.
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Haaretz mon D. quel journal poubelle – depuis des années déjà je le refuse dans les vols d’El Al. Cette compagnie devrait faire boycott