Mattis à Djibouti face aux Enjeux de la Mer Rouge

L’arrivée Djibouti du Secrétaire U.S à la Défense, James Mattis, dimanche 23 avril a coïncidé avec l’atterrissage à Riad du Président égyptien Abdul-Fatteh El-Sisi. Ces deux capitales sont cardinales pour le face-à-face Arabe contre l’Iran et pour le contrôle de la Mer Rouge stratégique, qui est un souci prédominant pour les deux visiteurs.

Mattis est le premier Ministre de la Défense américain à visiter Djibouti depuis 2005. Le Camp Lemonnier, la seule base africaine de l’Amérique, est important du fait de la localisation géographique de cette ancienne colonie française sur le Détroit de Bab el-Mandeb,entre Djibouti et le Yémen, et c’est un tremplin pour les opérations offensives américaines contre les Djihadistes d’Al Qaïda dans la Péninsuel Arabique (AQPA) au Yémen, ainsi que contre la filiale d’Al Qaïda que constituent les Shabaab, en Somalie. L’orientation de l’Administration Trump pour tenter d’écraser le terrorisme sur ses théâtres d’opération principaux est en train de muter, en partant d’opérations défensives pour se transformer enséries de « tirs de précision supplémentaires ».

Pour El Sisi, la Mer Rouge est une composante essentielle de la Sécurité Nationale égyptienne. a récemment fait parvenir au Roi Salman une offre de 40.000 hommes de troupes égyptiens pour gérer la frontière sud du roaume contre les intrusions et attaques des insurgés Houtis Yéménites appuyés par l’Iran. Le Monarque a rejeté cette offre. Il ne veut pas permettre aux forces militaires égyptiennes d’instaurer un pied à terre permanent sur le sol saoudien, mais en revanche, il les verrait bien partir combattre au Yémen aux côtés des troupes saoudiennes et émiraties (dont un grand nombre de mercenaires soudanais et colombiens) qui sont actuellement engagés dans une percée pour conquérir le port de Hudaydah sur la côte est de la Mer Rouge yéménite.

Cependant, depuis 2015, El Sisi apris grand soin de ne pas laisser l’armée égyptienne être happée dans le conflit au Yémen. Tout ce qu’il est préparé à offrir en contribution, c’est une présence navale aux côtés des flottes saoudienne et émiratie afin maintenir le contrôle arabe de l’étroit Détroit de Bab el-Mandeb, qui commende l’accès à la Mer Rouge et au Golfe d’Aden et qui est l’une des principales routes de navigation pétrolière et marchande, entre le Golfe persique, le Canal de Suez et la Méditerranée.

Ni Ryiad ni Abu Dhabi, qui ont donné des milliards de dollars à l’économie égyptienne ne se satisferont d’un engagement égyptien à temps partiel dans ce conflit pour le contrôle de la Mer Rouge et le conflit yéménite. Ils perçoivent ces deux conflits comme des luttes décisives pour contenir l’influence iranienne en pleine expansion, à travers le mouvement insurgé yéménite et ses positions stratégiques sur les routes de navigation.

La victoire de Téhéran dans ce bras-de-fer ne ferait pas que de mettre en danger leurs rivages, mais également leurs marines. Depuis la fin de l’année 2015, ces deux nations arabes du Golfe se sont donc lancées dans une politique de Défense agressive.

Les sources des renseignements militaires de Debkafile révèlent qu’au cours des deux dernières années, Riyad et Abu Dhabi ont entrepris un processus accéléré de construction et de location de cinq bases – certaines avec un ajout d’installations pour l’armée de l’air – le long des 3.000 kms de ligne de rivages de la Mer Rouge, du Golfe d’Aden et de l’approche de l’Océan Indien, afin de consolider leur contrôle militaire sur la région.

Ces bases situées le long de cette bande côtière, certaines étant à la moitié de leur construction, vont de Port Soudan jusqu’à Assab en Erythrée, Djibouti et Berbera sur la côte nord-ouest de la Somalie, qui sert de principal havre commercial de la région et qui est stratégiquement situé sur la route du Pétrole, et ensuite, jusqu’à Bosaso dans le Nord-Est de la Somalie.

Le Président égyptien désapprouve fortement cette présence saoudo-émiratie à Port Soudan, le principal port militaire de son voisin du sud, qu’il perçoit comme une ingérence militaire dans l’arrière-cour de son pays.

La visite du Secrétaire Mattisà Djibouti ne se focalise pas directement sur le bras-de-fer arabo-iranien en Mer Rouge, mais se préoccupe absolument de la guerre au Yémen et des tentatives pour infléchir l’ine iranienne au Yémen. Nos sources révèlent également que dans ses pourparlers de la semaine dernière avec le Roi saoudien Salman et le Ministre de la Défense,le Prince héritier Muhammad Bin Salman, la possible affection de forces terrestres américaines au Yémen a été abordée.

DEBKAfile Reportage Spécial 23 avril 2017, 10:16 PM (IDT)
Adaptation : Marc Brzustowski

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