La parasha commence par l’énoncé des nombreuses étapes qu’ont franchies les bné Israël depuis l’Égypte jusqu’à leur entrée en Israël pour nous montrer qu’en réalité, s’il n’avaient pas commis de fautes et suscité le courroux divin, ils auraient pu toucher au but du voyage en onze jours au lieu d’errer pendant 40 années.
En fait pour certaines étapes, ils ont séjourné de nombreuses années comme ce fut le cas à Kadesh Barnéâ. Le nom de chacune de ces étapes indique l’épreuve qui guetta le peuple comme par exemple : « kivrothhataava » à cet endroit le peuple s’étant plaint de ne pas avoir de viande, D fit « pleuvoir » des cailles jusqu’à ce que plus que rassasiés certains y ont trouvé leur mort : kivrot du mot kever = tombeau et taava (téavon appétit) = concupiscence.
En dénombrant ces stations (42), le Shlah HaKadosh opère un rapprochement entre ce nombre d’étapes et l’un des noms sacrés de D qui comporte 42 lettres ainsi que cela est exposé dans la supplique Ana bekoah dans lequel on invoque la clémence divine pour que l’Eternel de Sa main droite (clémence = midat harahamim) nous sauve et nous pardonne nos péchés et que la clémence subordonne la justice (midat hadin) .
Aharon le Prêtre va se préparer avec l’aide de son frère à « rejoindre ses pères ». C’est le 1er Av. Moïse alors, prend conscience qu’il est resté seul de sa fratrie après que Myriam et Aharon soient décédés.
C’est à propos du verset 53 du chapitre 33 que nos Sages ont défini en quelque sorte les règles premières du « yishouv haaretz » c’est-à-dire de la façon dont nous devons « peupler » ce pays où D habite.
C’est aussi dans cette parasha qu’il est question des villes abri (âré miklat) qui seront situées sur tout le territoire de manière à permettre à toute personne ayant attenté à la vie d’une tierce personne sans intention, par inadvertance, de se mettre à l’abri de ceux qui voudraient éventuellement « venger » le sang de la victime.
La période de séjour dans la ville abri est limitée à la durée de vie du Cohen HaGadol. Le Tirgoum Yonathan implique la responsabilité du Grand Prêtre qui, à Yom Kippour doit prier, entre autres, dans le Saint des Saints pour qu’au cours de l’année qui vient, aucune transgression sexuelle, aucune faute d’idolâtrie, et qu’aucun crime par inadvertance ne soient commis ; n’ayant pas prié dans cette intention, le Grand Prêtre mériterait de mourir car il a de par ses fonctions la faculté d’ajourner de tels évènements.
Si donc, à la suite d’un meurtre involontaire, les récoltes s’avéraient mauvaises, il ne faudrait pas en imputer la faute à la terre mais être capable de reconnaître nos propres torts.
De même, il faut prendre en considération qu’un meurtre apporte l’impureté et que pour le cas où le peuple est coupable, la Shekhina se retirera car chacun des bné Israël doit savoir et être conscient que de par sa propre conduite il peut amener la disgrâce sur tout un peuple.
Caroline Elisheva REBOUH
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