Les terres syriennes saisies sont « vitales » pour Israël
Israël sécurise le Golan
Israël affirme la nécessité de sa présence stratégique en Syrie
Alors que la Syrie continue de subir les conséquences d’une instabilité politique prolongée, l’armée israélienne, par la voix de son chef d’état-major, le général de division Eyal Zamir, a déclaré que les territoires situés au nord-est du plateau du Golan, désormais sans contrôle centralisé syrien, sont devenus « vitaux » pour la sécurité d’Israël. Cette affirmation a été faite lors d’une visite de terrain au cours de laquelle plusieurs hauts gradés de Tsahal ont accompagné Zamir pour une évaluation opérationnelle de la situation.
Accompagné du général de division Ori Gordin, responsable du commandement du Nord, ainsi que du général de brigade Yair Falai, commandant de la division 210, le général Zamir a passé en revue les positions israéliennes et a échangé avec les troupes actuellement déployées sur place. Il a profité de cette tournée pour approuver les plans militaires en cours, tant défensifs qu’offensifs.
« Cette zone est essentielle pour notre défense », a insisté Zamir en s’adressant à ses soldats postés sur une ligne de crête stratégique. « Nous sommes ici parce que l’effondrement du pouvoir syrien a laissé un vide. Il était de notre devoir de sécuriser ces points cruciaux pour empêcher toute menace d’atteindre nos frontières. »
Depuis cette position élevée, les troupes israéliennes bénéficient d’un vaste champ de vision sur la région, leur permettant une surveillance renforcée des mouvements potentiels d’ennemis, notamment ceux liés à l’Iran ou aux milices pro-iraniennes opérant en Syrie. Le chef de Tsahal a d’ailleurs souligné que la présence israélienne dans cette zone n’était pas seulement une précaution, mais un élément désormais indispensable dans l’équilibre sécuritaire de la région.
Cette opération s’inscrit dans un contexte de forte tension géopolitique. Alors que les États-Unis annoncent un retrait partiel de leurs troupes en Syrie dans les semaines à venir, Israël semble intensifier ses efforts pour maintenir un certain niveau de contrôle et d’anticipation des risques, notamment face à la présence croissante d’acteurs hostiles ou ambigus dans la région, comme la Turquie ou des groupes affiliés à l’Iran.
En effet, le début du mois d’avril a été marqué par une attaque israélienne ciblant des installations militaires syriennes à Hama, connues pour accueillir des systèmes de défense aérienne que la Turquie aurait eu l’intention d’exploiter. Cette frappe a été interprétée comme un message clair à Ankara, dont les ambitions en Syrie suscitent des inquiétudes à Jérusalem.
Les responsables israéliens estiment que la désintégration du contrôle syrien sur certaines régions a transformé ces territoires en zones tampons non officielles, où Israël peut agir pour empêcher l’installation de forces hostiles. En maintenant une présence active et visible dans ces zones, Tsahal souhaite dissuader toute tentative d’incursion ou de renforcement militaire ennemi à proximité de ses frontières.
Cette stratégie s’appuie aussi sur une doctrine défensive éprouvée, visant à créer une « profondeur stratégique » autour d’Israël, permettant de détecter les menaces avant qu’elles ne puissent frapper le territoire national. Le général Zamir a d’ailleurs rappelé que les soldats israéliens opérant dans la zone continueront d’y assurer leur mission de protection, sans relâche, tant que les risques sécuritaires persisteront.
La présence israélienne dans certaines parties du Golan est depuis longtemps un point de friction au niveau international, mais dans un environnement où la Syrie reste fragmentée entre divers groupes armés, milices étrangères et zones d’influence, l’armée israélienne considère cette occupation comme un impératif tactique.
Alors que les équilibres régionaux continuent de fluctuer, cette prise de position assumée de Tsahal marque une volonté claire : maintenir une vigilance constante sur les hauteurs stratégiques, indépendamment des dynamiques diplomatiques incertaines. Pour Israël, l’après-Assad ne signifie pas le retrait, mais bien le renforcement d’un ancrage sécuritaire jugé incontournable.
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