Les soldats de Tsahal mal nourris à Gaza pendant Pessah
Soldats de Tsahal sous-alimentés
Quand les soldats jeûnent malgré eux
Alors que les soldats de Tsahal poursuivent leurs opérations dans la bande de Gaza, des voix s’élèvent du côté des familles. Plusieurs parents de militaires dénoncent une situation préoccupante : leurs enfants, en première ligne, souffriraient d’un manque cruel de nourriture, conséquence des restrictions alimentaires imposées pendant Pessah, la Pâque juive.
Selon les témoignages recueillis par le journaliste de guerre Itai Blumenthal, notamment auprès des proches de soldats de la brigade Golani, les combattants sont quasiment privés de repas consistants. Leur quotidien alimentaire se résume à des conserves, de la matza — ce pain sans levain consommé durant la fête — et un peu de chocolat. Une diète qui, d’après les parents, ne suffit clairement pas à maintenir leur énergie dans un contexte de guerre exigeant.
L’un d’eux a confié à Kan que les soldats n’ont même pas le droit d’emporter des céréales classiques sur le terrain, car ces produits ne respectent pas les règles strictes de la cacherout de Pessah. Résultat : « Ils restent assis, affamés tout le temps », déplore ce parent, évoquant un moral en berne et une fatigue croissante chez les jeunes hommes engagés au front.
Face à ces accusations, l’armée israélienne a réagi officiellement. Dans une déclaration publiée par le journaliste, Tsahal affirme « mettre tout en œuvre pour fournir une nourriture bonne et saine aux soldats dans tous les lieux, en tenant compte des besoins des différentes communautés ». Elle précise que toutes les réclamations sont systématiquement transmises aux autorités compétentes qui procèdent à des vérifications et prennent, le cas échéant, les mesures nécessaires.
Tsahal détaille également les efforts déployés à l’occasion des fêtes. Durant Pessah, des colis spéciaux appelés torvaras ont été distribués dans les différentes zones d’opérations, notamment en Syrie, au Liban, en Judée-Samarie et dans la bande de Gaza. Ces colis comprennent des aliments adaptés à divers régimes : végétariens, végétaliens, mais aussi des denrées sans gluten pour les soldats coeliaques. On y retrouve des plats chauds, des sandwichs, des desserts en portions, ainsi que des ustensiles de cuisine casher et des équipements pour la préparation des repas directement dans les unités.
En parallèle, Tsahal indique que des cuisines mobiles ont également été acheminées vers les lignes de front tout au long de la semaine de Pessah. Des boissons, sauces, fruits secs, bonbons et biscuits auraient également été fournis pour compléter les rations.
Cependant, malgré ces annonces rassurantes, les témoignages de terrain laissent penser que ces dispositifs n’ont pas suffi à combler les besoins alimentaires réels des soldats dans certaines unités. Il se pourrait que des écarts existent entre les intentions logistiques affichées par l’état-major et la réalité sur le terrain, particulièrement dans des zones actives comme Gaza.
Pour ceux qui rencontreraient encore des difficultés liées à la nutrition, Tsahal a rappelé l’existence d’une ligne d’assistance ouverte 24h/24 au *3653. Ce service permet aux soldats ou à leurs proches de signaler des carences ou des dysfonctionnements logistiques directement aux services concernés.
Cette polémique survient dans un contexte délicat, où le soutien du public envers les forces armées reste élevé, mais où la gestion des ressources humaines et matérielles reste cruciale pour maintenir l’engagement des troupes sur la durée. Les contraintes religieuses liées aux fêtes, bien qu’importantes, posent ici la question du juste équilibre entre respect des traditions et santé physique des combattants en mission.
Alors que le conflit perdure, ces plaintes rappellent que même les aspects les plus élémentaires de la vie de soldat — comme se nourrir correctement — peuvent devenir des enjeux stratégiques et humains majeurs dans une guerre moderne.
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