Les réservistes ne peuvent pas être maintenus dans une guerre sans fin
Offensive totale exigée
Une mobilisation sans précédent secoue actuellement les rangs des réservistes israéliens. Plus de 4 000 d’entre eux, dont des officiers de haut rang, ont adressé une lettre directe au ministre de la Défense, Israël Katz, appelant à une opération militaire d’envergure dans la bande de Gaza. Leur message est sans ambiguïté : seule une offensive rapide, massive et coordonnée peut venir à bout du Hamas.
Parmi les signataires figurent cinq généraux de brigade, dont Erez Viner, récemment transféré de la planification opérationnelle à la direction du commandement Sud, ainsi que seize colonels, quatre-vingt-dix lieutenants-colonels, et plus de trois mille soldats de réserve. Cette coalition de militaires expérimentés reproche à l’actuelle direction militaire et politique la lenteur des opérations menées depuis la reprise des hostilités à la mi-mars.
Selon ces réservistes, la progression militaire est jugée insuffisante, notamment au vu du bilan des dernières semaines : moins de 500 combattants du Hamas auraient été neutralisés, contre environ 20 000 avant le cessez-le-feu du 19 janvier. Le forum critique les méthodes actuelles d’avancées fragmentées et demande un changement de stratégie immédiat : une offensive simultanée sur l’ensemble du territoire de Gaza.
Leur lettre insiste également sur la nécessité de délais clairs. Si le gouvernement entend continuer les négociations pour la libération des otages, il doit fixer une échéance ferme, après laquelle une action militaire totale sera déclenchée si aucun résultat concret n’est obtenu. Cette démarche vise à sortir d’un cycle jugé interminable de guerre sans conclusion ni percée stratégique significative.
Contrairement aux voix plus idéologiques appelant à une re-colonisation de Gaza, ce groupe de réservistes met en avant des motivations purement sécuritaires. Ils affirment que seule une action militaire résolue pourra forcer le Hamas à reculer, estimant que l’approche progressive actuelle ne pousse pas l’organisation à des concessions tangibles.
Ce discours entre toutefois en tension avec d’autres segments de la société israélienne, y compris parmi les forces de réserve. Certains plaident en faveur d’une issue rapide au conflit, même au prix d’un compromis temporaire laissant le Hamas armé, mais permettant la libération immédiate des otages.
La crainte exprimée par les signataires est claire : permettre au Hamas de conserver ses capacités militaires actuelles ne ferait que repousser à plus tard les problèmes, avec le risque de voir se répéter les scénarios d’enlèvements et d’affrontements. Cette analyse met en lumière un dilemme stratégique pour les dirigeants israéliens, partagés entre la nécessité humanitaire de sauver des otages et la volonté militaire d’éradiquer une menace durable.
Pour l’instant, Israël Katz et le Premier ministre Benjamin Netanyahu paraissent privilégier la voie diplomatique, inquiets des retombées potentielles qu’une incursion généralisée pourrait engendrer, tant sur le plan régional qu’international.
Jforum.fr
![]() |
![]() |