Les milices se désarment pour ne pas être attaquées

Les milices chiites en Irak prêtes à se désarmer sous la menace américaine

En Irak, les principales milices pro-iraniennes envisagent une décision sans précédent : déposer les armes. Cette initiative, motivée par la crainte d’une riposte militaire de la part des États-Unis et d’Israël, marque un tournant stratégique majeur au Moyen-Orient.

Selon un rapport de l’agence Reuters, une série de discussions avancées a lieu entre ces groupes armés et le gouvernement irakien. L’objectif serait d’éviter des frappes ciblées, alors que la tension régionale reste élevée et que Donald Trump pourrait, selon plusieurs sources, adopter une ligne dure contre les groupes terroristes liés à l’Iran s’il revient au pouvoir.

Dix sources proches du dossier, dont six commandants de milices, ont confirmé que ces factions envisagent de se démobiliser. Ces organisations, parmi les plus actives de la sphère pro-iranienne – telles que le Hezbollah irakien, les Brigades Sayyid al-Shuhada, Nujaba ou encore les Brigades irakiennes – sont à l’origine de nombreuses attaques à la roquette ou par drone contre des positions israéliennes ou américaines.

Un haut responsable chiite irakien a déclaré que ces milices ne montraient pas d’opposition farouche au processus et reconnaissent la réalité du risque. « Les factions comprennent parfaitement que les États-Unis pourraient frapper à tout moment », a-t-il affirmé. Il a également précisé que les pourparlers menés avec le Premier ministre Muhammad Shia al-Sudani sont à un stade avancé.

Les autorités américaines ont récemment lancé un avertissement à Bagdad : si aucune mesure n’était prise pour dissoudre ou désarmer ces groupes, Washington se réservait le droit d’agir militairement. Cet avertissement semble avoir été pris au sérieux par les groupes concernés, qui ont commencé à adapter leur comportement sur le terrain.

En effet, plusieurs signes indiquent que les milices se préparent activement à une phase de repli : évacuation de certains quartiers généraux, réduction de leur présence visible dans les grandes villes, et renforcement des mesures de sécurité personnelles pour les hauts commandants. Ces derniers changent régulièrement de domiciles, de véhicules et de moyens de communication afin d’éviter d’être localisés ou pris pour cible.

Un commandant du Hezbollah irakien a reconnu, sous couvert d’anonymat et dissimulé derrière un masque noir et des lunettes de soleil, que la menace d’une escalade est bien réelle. « Trump est prêt à nous entraîner dans un conflit difficile. Nous préférons l’éviter tant qu’il en est encore temps », a-t-il confié.

Les Gardiens de la révolution iranienne, en soutien aux milices irakiennes, leur auraient donné leur feu vert pour adopter la stratégie qu’elles jugent la plus opportune afin de ne pas être entraînées dans une confrontation directe. Ce feu vert laisse entendre une certaine souplesse de la part de Téhéran, peut-être lui aussi soucieux de limiter les foyers d’instabilité à un moment où plusieurs de ses alliés régionaux sont déjà en difficulté.

Ce mouvement de retrait intervient dans un contexte particulièrement tendu pour l’axe chiite pro-iranien. Le Hamas et le Jihad islamique, lourdement affaiblis à Gaza, le Hezbollah confronté à des pressions croissantes au Liban, et les Houthis au Yémen sous le feu international, tous peinent à maintenir leur influence. De son côté, le régime syrien, longtemps allié de Téhéran, n’est plus considéré comme un partenaire aussi fiable qu’auparavant.

Ismail Qaani, commandant de la Force Qods, aurait récemment effectué un déplacement à Bagdad pour inciter les chefs de milice à réduire leurs activités armées en dehors du territoire irakien, notamment contre Israël ou les forces américaines. Son intervention viserait à éviter de nouvelles tensions à un moment jugé inopportun pour une escalade régionale.

Un responsable américain, interrogé par Reuters, s’est toutefois montré prudent, évoquant des précédents où les milices avaient feint une accalmie pour mieux se réorganiser. « Il est trop tôt pour dire s’il s’agit d’un changement de stratégie sincère ou d’une manœuvre tactique temporaire », a-t-il déclaré.

Malgré ces incertitudes, le processus en cours révèle un repositionnement des groupes armés irakiens, qui semblent désormais plus préoccupés par leur propre survie que par la poursuite d’opérations armées contre Israël ou les États-Unis. Une dynamique qui, si elle se confirme, pourrait influencer durablement l’équilibre sécuritaire en Irak et dans la région.

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3 Commentaires
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Yan

Ah voilà tout de même des rats castrés djihadistes qui ont encore quelques neurones tournant plus ou moins normalement!!…

Henrirot

Ce ne sera pas la paix, seulement une trêve tactique, les mahometans se sentant faibles pour le moment. Classique

Yan

Pour les mahometans ayant des cauchemars de conquêtes la défaite sera toujours structurelle, car avec des armées conventionnelles comme avec des groupes de gueux aux méthodes de singe, ils n’arriveront jamais à mettre des etat-nations structurés et solidement enracinés, sauf si les autorités de ces états souhaitent se suicider…