Iranian Foreign Minister Javad Zarif (3dR) laughs at the start of a meeting with US Secretary of State (unpictured) after he came back at international discussion on nuclear policy at a hotel in Vienna, Austria, on June 30, 2015. Zarif's returned to Tehran on June 28 night after a weekend of intense negotiations as US Secretary of State John Kerry pressed ahead with efforts to seal a historic nuclear deal with Iran. AFP PHOTO / POOL / CARLOS BARRIA (Photo credit should read CARLOS BARRIA/AFP via Getty Images)

Les interminables cycles de négociations de l’Iran : retarder, tromper, tricher

par Majid Rafizadeh

L’administration Trump, après avoir affiché sa préférence pour le dialogue plutôt que pour la confrontation, renouvelle ses efforts diplomatiques pour mettre fin au programme nucléaire iranien. Le président Donald J. Trump a clairement indiqué qu’il ne cherchait pas la guerre. « Je préférerais conclure un accord », a-t-il déclaré récemment, « car je ne cherche pas à nuire à l’Iran. »

Compte tenu des coûts dévastateurs de la guerre, privilégier la négociation plutôt que l’intervention militaire est une démarche noble et responsable. Le régime iranien, cependant, n’est pas novice en matière de telles manœuvres diplomatiques. Les mollahs maîtrisent l’art de prolonger les négociations: ils se montrent coopératifs tout en faisant valoir secrètement leurs intérêts stratégiques, notamment en développant des missiles balistiques et des armes nucléaires, et en exploitant des intermédiaires dans la région, tels que le Hamas, le Hezbollah et les Houthis, sans oublier le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien ainsi que des milices plus petites.

L’Iran, quasi-dictature théocratique, est au pouvoir depuis plus de quatre décennies. Il a survécu aux révolutions, à l’isolement international, aux sanctions paralysantes, aux assassinats de chefs militaires et aux affrontements avec de puissants adversaires. L’objectif premier du régime iranien demeure la préservation de son pouvoir. Les mollahs considèrent leur programme nucléaire comme la clé de leur survie.

Lors des négociations, le régime dit toujours ce qu’il faut, mais ses actes révèlent une tout autre réalité. En 2015, l’administration Obama s’imaginait avoir conclu un accord historique avec l’Iran. Des rapports ultérieurs ont révélé que l’Iran violait continuellement les termes de cet accord en poursuivant secrètement ses travaux nucléaires tout en profitant des avantages économiques de l’allègement des sanctions. Cette stratégie à deux vitesses a permis à l’Iran de renforcer son économie et son infrastructure nucléaire dans le cadre même de l’accord censé l’en empêcher.

L’administration Trump ne doit autoriser aucune proposition visant simplement à freiner ou à « limiter » le programme nucléaire iranien. Un accord axé sur des restrictions temporaires – comme des plafonds sur l’enrichissement de l’uranium, le nombre de centrifugeuses ou les délais de surveillance – ne fera que retarder la menace, sans l’éliminer.

L’Iran a déjà démontré sa capacité à attendre les décisions des administrations, à relancer les projets interrompus et à reprendre l’activité nucléaire avec encore plus de détermination une fois les restrictions levées. Tout accord ne devrait viser rien de moins que le démantèlement total et définitif des capacités nucléaires iraniennes. Cela signifie l’interdiction de l’enrichissement, du retraitement, des réacteurs à eau lourde et de la constitution de stocks d’uranium enrichi, où que ce soit sur la planète.

Les processus de démantèlement et de mise en œuvre ne doivent être confiés à aucune organisation internationale ni à aucun gouvernement étranger. Historiquement, ils ont échoué à arrêter l’Iran ni à le tenir responsable. Des institutions comme l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Union européenne ont souvent fait preuve de lenteur ou de complaisance face aux violations, tandis que la Russie et la Chine ont ardemment protégé le régime.

Le respect de ces engagements doit incomber directement aux États-Unis et à leur allié régional le plus fidèle, Israël. Ces deux pays disposent des capacités de renseignement, de la préparation militaire et de la volonté politique nécessaires pour garantir que tout démantèlement nucléaire soit non seulement complet, mais aussi irréversible. Cela signifie donc que les experts américains et israéliens devraient diriger la destruction vérifiée des sites nucléaires iraniens, avec un accès complet et sans délai.

L’administration américaine doit avant tout résister au piège des négociations prolongées. L’Iran a recours à cette tactique depuis des décennies : prolonger les négociations sur plusieurs cycles, mois, voire années, tout en poursuivant en coulisses ses travaux nucléaires. Sous couvert de diplomatie, les délais sont constamment prolongés , sans égard aux résultats concrets. Trump, qui aurait donné à l’Iran un délai strict de deux mois pour finaliser un nouvel accord, semble reconnaître cette tactique. Il s’agit d’une étape cruciale pour redonner du pouvoir aux États-Unis, mais elle doit être assortie d’une menace crédible de conséquences en cas de non-respect des engagements par l’Iran.

Si la recherche d’une solution pacifique à la menace nucléaire iranienne est louable, l’administration ne doit pas perdre de vue l’histoire et les intentions du régime. Les élites dirigeantes iraniennes se montreront conciliantes tout en violant secrètement les accords et en étendant leur pouvoir. Cycles de négociations, engagements verbaux ou restrictions limitées sont des invitations à la tricherie. Le plan des mollahs est celui de la temporisation et de la tromperie. Le plan américain doit être de les en empêcher.

Le Dr Majid Rafizadeh est politologue, analyste diplômé de Harvard et membre du conseil d’administration de la Harvard International Review. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la politique étrangère des États-Unis. 

JForum.fr avec www.gatestoneinstitute.org
Sur la photo : Mohammed Javad Zarif (au centre), alors ministre iranien des Affaires étrangères, rit avec sa délégation lors des négociations sur l’accord nucléaire avec le secrétaire d’État américain de l’époque, John Kerry, à Vienne, en Autriche, le 30 juin 2015. (Photo de Carlos Barria/AFP via Getty Images)

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Nicole

Tout ça c’est du temps de gagné – les occidentaux sont soit lâches, soit de sombres idiots….
Mais bon, c’est prophétique – arrivera donc ce qui doit arriver –