Lea déchaînement meurtrier commis Robert Bowers durant le shabbat dans la congrégation Tree of Life de Pittsburgh, a soulevé des questions sur la sécurité de la synagogue et de la communauté juive aux États-Unis et dans le monde juif.

Le président des États-Unis, Donald Trump, a immédiatement pris conscience de l’inquiétude, en déclarant aux journalistes que, si un garde armé avait été posté à la synagogue, Bowers aurait pu être immédiatement arrêté.

Il n’y a pas de mesures de sécurité standard ni de procédures pour les synagogues et autres institutions communautaires juives, telles que les écoles et les centres communautaires, à travers le pays, et les communautés juives sont responsables de l’organisation de leurs propres mesures de sécurité, voire de leur absence.

La synagogue Tree of Life, qui abrite actuellement trois congrégations, n’a jusqu’à présent aucun personnel de sécurité pour assister à un service régulier du Shabbat, et l’entrée du bâtiment a été ouverte pour permettre aux fidèles d’accéder facilement et sans entrave. En semaine, la porte est verrouillée et les visiteurs peuvent y accéder via un système d’interphone. Ce système a été désactivé le shabbat.

David Friedman, vice-président chargé de l’application de la loi et de la sécurité des communautés à la Ligue anti-diffamation, a souligné l’approche de la sécurité des communautés à travers le pays, soulignant que les mesures de sécurité dépendaient de nombreux facteurs, notamment l’emplacement de la communauté, sa taille et le type de l’institution en question.

Il a ajouté que dans certaines synagogues de Washington DC, les fidèles avaient accès à un système d’interphone ouvrant des portes en acier. Dans d’autres communautés, il n’y avait aucune sécurité.

Friedman a souligné que les services de police du pays sont disposés à coopérer en matière de sécurité avec les communautés juives locales et que de nombreuses synagogues demandent et reçoivent la présence de personnel de police lors des fêtes juives et de Chabbat.

Les départements de police coopèrent également avec les dirigeants de la communauté et, a déclaré Friedman, l’établissement d’une telle relation est un élément essentiel de la sécurité commune globale.

Certaines synagogues emploient également des sociétés de sécurité privées, bien que ce soit une option très coûteuse.

Le financement pour les gardes de sécurité n’est pas disponible au niveau fédéral ou des États, mais le département de la Sécurité intérieure accorde aux institutions communautaires une subvention pouvant aller jusqu’à 10 000 dollars pour du matériel de sécurité tel que des caméras de surveillance et des clôtures, a déclaré Friedman.

En 2004, les fédérations juives d’Amérique du Nord et la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines ont créé le Réseau de communautés sécurisées (RCS) afin de fournir une approche plus centralisée de la sécurité dans la communauté juive.

En tant que tel, il aide les communautés par le partage d’informations, la sensibilisation à la sécurité, la formation et la consultation en matière de sécurité. Mais il incombe toujours aux dirigeants de la communauté d’établir un contact et d’élaborer un cadre de sécurité.

Friedman a qualifié la fusillade de Pittsburgh de «férocité sans précédent» et a déclaré qu’il y aurait probablement maintenant une vigilance accrue, du moins à court terme, sur les mesures de sécurité dans les communautés juives aux États-Unis.

Il est essentiel d’encourager les synagogues à mettre en œuvre des mesures de protection, de rester vigilant et de respecter les procédures de sécurité, a-t-il déclaré.

Contrairement aux États-Unis, dans de nombreux pays européens, la sécurité des communautés juives est centralisée et financée par le gouvernement.

En France, la police et l’armée ont assuré des patrouilles de sécurité quotidiennes pour toutes les institutions juives du pays depuis l’attaque terroriste de janvier 2015 visant un supermarché casher revendiqué par Al-Qaïda au Yémen et les attentats terroristes perpétrés à Paris en novembre de cette année par Daesh.

Les synagogues et autres institutions communautaires ont recours à des volontaires communautaires formés pour sécuriser chaque jour les locaux de tels bâtiments, qui assurent également la liaison avec les forces de police à intervalles réguliers.

Douze Juifs français ont été tués dans des attentats extrémistes ou terroristes depuis 2003. Au Royaume-Uni, les communautés juives organisent également des agents de sécurité volontaires formés parmi leurs membres sous les auspices de l’organisation Community Security Trust.

Les volontaires sécurisent généralement les synagogues les chabbats réguliers, tandis que les gardes de sécurité professionnels sont déployés les jours fériés juifs.

Le gouvernement britannique fournit également une subvention annuelle gérée par le CST pour la sécurité de la communauté juive, qui a débuté en 2010 avec un budget de 2 millions de livres sterling. Mais, ce budget a depuis atteint 13,4 millions de livres sterling par an depuis 2015, suite aux attentats perpétrés contre des institutions juives à Paris et à Copenhague.

Les fonds sont hiérarchisés en priorité pour les 200 écoles juives du Royaume-Uni, les fonds restants étant utilisés pour d’autres institutions communales.

Le CST est également en contact permanent avec les forces de police locales à travers le pays et participe à des programmes d’échange d’informations et de données et à une coopération étroite pour sécuriser la communauté juive et ses diverses institutions.