Les épouses des otages du Hamas écrivent des lettres déchirantes à l’occasion de Tou BeAv

Alors que les Israéliens célèbrent cette fête semblable à la Saint-Valentin, les familles des otages s’accrochent à l’espoir et à la dévotion.

Les épouses des otages du Hamas écrivent des lettres déchirantes à l'occasion de Tou BeAv

Quatre femmes dont les partenaires sont retenus en otage par le Hamas écrivent des lettres d’amour poignantes à leurs proches | Photo : Courtesy

 

Les Israéliens ont célébré lundi Tou BeAv, une fête durant laquelle les couples échangent des cadeaux et des témoignages d’amour sincères, à l’image de la Saint-Valentin dans d’autres parties du monde. Quatre femmes, dont les partenaires sont retenus en otage par l’organisation terroriste Hamas, ont écrit des lettres d’amour poignantes à leurs proches, leur faisant part de leur désir et de leur espoir inébranlable de les voir revenir sains et saufs.

À l’époque biblique, Tou Beav, ou le quinzième jour du mois hébreu d’Av, revêtait une importance culturelle et religieuse considérable. Il marquait le début des vendanges, lorsque les femmes célibataires de Jérusalem revêtaient des vêtements blancs et dansaient dans les vignes, espérant attirer l’attention d’un prétendant potentiel. Simultanément, Tou Beav marquait la fin de la collecte annuelle de bois pour l’autel principal du Temple, une tâche communautaire cruciale. Si ces anciennes coutumes ont disparu, l’Israël moderne a transformé Tou Beav en une fête de l’amour.

Ohad et Raz Ben Ami (avec l’aimable autorisation de la famille)

Raz et Ohad Ben Ami ont été enlevés à Be’eri. Raz a été libérée en novembre dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu temporaire prolongé. Elle a écrit à son mari, toujours captif.

Mon très cher Ohad,

Cela fait une éternité que nous sommes séparés, non par choix mais par de cruelles circonstances. Si cela ne tenait qu’à nous, nous ne serions pas séparés, même pas un instant. Et pourtant, nous sommes là, séparés par une réalité horrible, plus longtemps que jamais au cours de nos 32 années ensemble.

Tu es mon âme sœur, mon confident, mon tout. Nos conversations se déroulent sans effort sur n’importe quel sujet, ta patience est infinie lorsque tu expliques les choses. Même lorsque tu reviens sur un sujet que j’ai déjà entendu d’innombrables fois, je t’écoute attentivement, sachant que l’interrompre pourrait faire dérailler le fil de tes pensées. Pendant ce temps, j’oublie ce que je voulais dire, et une autre de nos conversations se termine avec toi qui parle et t’explique tout, pendant que je reste silencieux. Et c’est parfaitement normal, car c’est nous. Il s’agit de patience, de respect mutuel et d’amour – l’essence même de notre vie ensemble.

Chaque année, à l’occasion de ton anniversaire, lorsque les lumières de Noël scintillent, nous nous lançons dans notre chère tradition : une promenade tranquille à la recherche du restaurant idéal, suivie d’une glace en guise de dessert, quoi qu’il arrive. C’est ce que nous sommes : deux personnes qui se délectent de la compagnie de l’autre, peu importe où la vie nous mène. Notre joie naît du simple fait d’être ensemble, les meilleurs amis amoureux. Ce que tu appelles affectueusement nos « rendez-vous » me manque.

Chaque rendez-vous chez le médecin devient un prétexte pour une sortie. En conduisant, tu demandes immanquablement : « Alors, qu’est-ce qu’il y a au programme ? » sachant pertinemment ma réponse : déjeuner au Japanika à Mavki’im. Nous commandons nos plats habituels, les mots inutiles dans notre silence confortable. Le simple fait d’être ensemble suffit. Se réveiller avec nos conversations matinales me remplit de bonheur. Je vois combien la vie est merveilleuse avec toi à mes côtés, mais tout ce bonheur a été brusquement interrompu.

Mais je ne suis pas censée m’attarder sur ce sujet. On m’a demandé d’écrire sur toi et moi. Pourtant, je ne peux pas m’en empêcher, car ton absence est une souffrance constante. Comment la vie peut-elle continuer quand tu n’es pas là ? Comment est-il possible que ma moitié souffre depuis si longtemps et que je sois impuissante à te ramener à la maison ? Tes conseils me manquent dans toutes les décisions importantes auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui.

Tu manques terriblement à tes filles. Elles sont à une étape cruciale de leur vie, elles doivent prendre des décisions importantes et elles ont besoin de leur père. Nos dîners de famille du vendredi me manquent – ​​et je suis sûr que tu le fais aussi –. Alleli qui fait cuire la challah et prépare des plats végétariens, Yon qui cuisine tous les plats de viande que tu aimes. Notre famille, divisée entre végétariens et mangeurs de viande, et toi fermement dans le second camp. Nous avons besoin d’un repas pour satisfaire tout le monde. Tu t’asseyais là, savourant chaque bouchée des créations culinaires de tes filles, prodiguant des éloges et attendant avec impatience leur dernière surprise en dessert. Pendant tout ce temps, le bavardage enjoué de Natalie et ses questions sur le menu remplissaient l’arrière-plan. Ohad, je veux que tu saches que tu es dans chacune de mes pensées, à chaque minute de chaque heure. Nous nous battons pour toi et nous savons que tu es fort. Tu nous manques et nous n’abandonnons pas, pas un seul instant. J’attends ton étreinte et mon amour pour toi grandit de jour en jour.

En Israël, TOU BEAV est devenu Hag HaAhava (fête de l’amour ou des  amoureux) et, en ce jour de nombreux couples choisissent cette date pour unir  leurs destinées. Tou BeAv est-il donc une fête commerciale comme la Saint  Valentin dans les pays occidentaux ? 

Quelle est l’origine de cette « fête » ?  

Lorsque les explorateurs revinrent au camp des israélites et firent un rapport  épouvantable du pays, et que le peuple (ceux qui n’avaient pas confiance en  HaShem) se fondit en lamentations, c’était un 9 Av et D promit à ce peuple  ingrat que désormais ils auraient un motif de se lamenter pour 9 beAv. La  punition fut que les pérégrinations du peuple s’étalèrent sur 40 ans mais,  chaque année, à la veille du 9 Av, ils devaient creuser un tombeau et s’y  coucher la nuit en attendant que la mort étende son voile sur ceux qui devaient  disparaître cette année-là. Cependant, le 9 av de la quarantième année, tous  creusèrent un tombeau et s’y allongèrent mais, au petit matin, aucun cri,  aucune lamentation, ne se firent entendre, ils pensèrent qu’ils s’étaient trompé  de date comme cela s’était produit lors du séjour de Moïse sur le Mont Sinaï.  Ils répétèrent l’opération la nuit suivante et encore et encore jusqu’à ce qu’ils  observèrent la pleine lune, nuit où la lune éclaire toute la contrée et virent que  personne n’était mort dans son tombeau. C’était le 15 Av (Tou beAv1). Ils  comprirent alors que la punition avait été levée. Ce jour se transforma donc en  liesse. 

Cependant il existe d’autres raisons pour la fête de Tou BeAv que nous allons  citer plus bas et notamment la première qui fit que s’attacha à cette date l’image de l’hyménée et des épousailles. Dès les débuts de la parcellisation de la  Terre d’Israël entre les tribus, le 15 av, les jeunes-filles à marier toutes de blanc  vêtues par souci d’équité, dansaient dans les vignes en invitant les jeunes gens à choisir chacun l’une d’entre elles sans se laisser guider par la beauté  mais par la réputation de sa famille. Ceci et d’autres raisons ont fait s’exclamer  R’ Shim’on ben Gamliel : qui compara l’allégresse de Tou BeAv à celle de Yom  Kippour. 

Lors de l’entrée des tribus sur le sol d’Israël et de manière à sauvegarder le  patrimoine de chaque tribu, il était « conseillé » de ne se marier que parmi sa  propre tribu mais, par la suite, cette loi fut abrogée et chacun put à sa guise  prendre époux/épouse dans un autre camp. 

 115 = 9+6 soit la lettre teth et la lettre vav que l’on prononce « tou » car 15 normalement devrait  s’écrire youd + ‘hé = y ah ou une des façons d’appeler D. Il en est de même avec le chiffre 16 qui s’écrit  teth zaïn car youd et vav serait aussi un ces noms de D.

A une époque où il n’y avait pas de roi en Israël se passa un évènement  tragique sur le territoire de la tribu de Benjamin où un homme de la montagne  d’Ephraïm et sa concubine en chemin de Beith Lehem en Judas jusque chez  eux, voulurent passer la nuit à Ghibéa (Juges chapitres 19 à 21) or, les  habitants de cette localité se conduisirent comme jadis les habitants de  Sodome et Gomorrhe. Les habitants des autres tribus apprenant ce qu’il s’était  passé, et, après avoir pris le conseil de D. livrèrent bataille à la tribu de Benjamin  et jurèrent qu’aucune tribu ne donnerait ses filles en mariage aux hommes de  Benjamin cependant, par la suite, ne voulant pas qu’une tribu fût effacée de la  carte d’Israël, c’est un 15 Av que fut levé cet interdit. 

Au Beith Hamikdash, on utilisait du bois pour les sacrifices et notamment aussi  pour brûler l’encens. Or, les Sages avaient remarqué qu’après le 15 Av l’ardeur  des rayons du soleil baissait d’intensité et que cela pouvait provoquer ou  favoriser l’apparition de vers ou autres insectes dans les arbres, les rendant  impropres à l’usage voulu. Le 15 av était donc la limite de la coupe du bois  pour le Temple et, le fait d’avoir pu mener à bien cette mitsva donna l’occasion  de célébrer cette date avec allégresse remarqua le Rashbam (petit-fils de  Rashi) dans le traité talmudique de Baba Metsiâ. 

C’est à TouBeAv que les morts de Beitar furent ensevelis. 

C’est aussi pour TouBeaV que furent enlevées par Osée les frontières sur la  route de Jérusalem instaurées par Jéroboam ben Nabet visant à empêcher les  Juifs de se rendre au Beith Hamikdash. Rappelons que Jéroboam fit ce qui  s’appelle « faire le mal aux yeux de HaShem ». 

A la synagogue, on marque ce jour en ne récitant pas de Tahanounim  (suppliques quotidiennes). 

Voici donc quelques bonnes raisons pour fêter le 15 de ce mois de Av !!!

JForum.fr avec ILH et Caroline Elisheva REBOUH

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