« Si le gouvernement ne nous protège pas, nous partirons » : la protestation des chrétiens syriens face à l’incendie d’un sapin de Noël
La veille de Noël, les rues du vieux Damas ont été témoins d’une manifestation inhabituelle. Des chrétiens syriens se sont rassemblés pour protester contre l’incendie d’un arbre de Noël à Al-Suqaylabiyah, une ville à majorité chrétienne. Cet acte de vandalisme, perpétré par des combattants islamistes identifiés comme étrangers à cause de leur usage de l’arabe coranique, a suscité une vive indignation parmi la communauté chrétienne locale.
Un incendie qui ravive les tensions
L’arbre de Noël avait été allumé seulement deux jours avant d’être détruit par les flammes. Selon le père Maher Haddad, prêtre de la paroisse d’Al-Suqaylabiyah, huit individus masqués ont orchestré cet acte criminel. Les habitants ont rapidement pointé du doigt des combattants étrangers, mettant en cause leur appartenance à des groupes islamistes radicaux.
Cet événement intervient malgré les déclarations répétées de Hay’at Tahrir al-Sham (HTS), un groupe islamiste influent dans la région, qui affirme vouloir protéger les minorités. Son leader, Ahmad al-Sharaa, alias Abu Mohammed al-Julani, avait pourtant souligné l’engagement de son organisation envers une gouvernance pluraliste.
Une mobilisation pour la justice
En réponse à cet acte, les manifestants ont défilé jusqu’au siège du Patriarcat grec à Damas. Croisant des croix et le nouveau drapeau national syrien, ils ont demandé la fin des discriminations et des actes de sectarisme ciblant leur communauté. L’un des manifestants a exprimé une frustration profonde : « Soit nous vivons dans un pays qui respecte notre christianisme comme autrefois, soit qu’il nous permette de partir ailleurs. »
Des promesses de réparation
Les autorités locales et militaires ont réagi en rencontrant le père Haddad et les habitants d’Al-Suqaylabiyah. Elles ont promis de traduire les responsables en justice et de remplacer l’arbre incendié d’ici la veille de Noël. Le gouvernement a affirmé que les auteurs avaient agi de leur propre chef et qu’ils avaient été arrêtés par les services de sécurité.
Dans une tentative de calmer les tensions, des membres de l’administration syrienne se sont excusés auprès des habitants et ont promis une protection accrue. Al-Hurra, un média soutenu par les États-Unis, a rapporté que des forces supplémentaires avaient été déployées dans les quartiers chrétiens de Damas pour assurer la sécurité durant les festivités.
Une communauté à la recherche de paix
Cet incident met en lumière les défis continus auxquels font face les chrétiens syriens, pris entre les tensions sectaires et la promesse d’une gouvernance inclusive. Alors que les autorités promettent des mesures pour éviter de nouveaux actes de violence, la communauté chrétienne reste sur ses gardes, réclamant des actions concrètes pour garantir leur sécurité et leur place dans la société syrienne.
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