Les chefs du Mossad, Shin Bet et Tsahal exclus d’une réunion
Dans un contexte politique et sécuritaire tendu en Israël, une décision inattendue suscite la controverse : les principaux responsables des services de sécurité n’ont pas été conviés à une réunion du cabinet sécuritaire. Le chef d’état-major de l’armée israélienne (Tsahal), Eyal Zamir, le directeur du Mossad, David Barnea, ainsi que le patron du Shin Bet, Ronen Bar, ont été exclus d’une réunion gouvernementale prévue mercredi soir.
Selon la version officielle, cette réunion n’était qu’un point de presse diplomatique destiné à faire un compte rendu des récentes visites du Premier ministre Benjamin Netanyahu en Hongrie et aux États-Unis. De ce fait, la présence des hauts responsables de la sécurité n’aurait pas été jugée nécessaire. Cette justification, cependant, ne convainc pas tout le monde, d’autant plus qu’elle survient à un moment politiquement sensible.
En toile de fond de cette exclusion se trouve une décision importante rendue la veille par la Haute Cour de justice israélienne. Celle-ci a ordonné le gel de la procédure de licenciement de Ronen Bar, le chef du Shin Bet, le service de sécurité intérieure du pays. La Cour a par ailleurs invité le bureau du procureur général et le gouvernement à trouver une issue « créative » pour résoudre le désaccord entourant cette tentative de révocation.
Concrètement, cette décision interdit toute démarche visant à mettre fin prématurément au mandat de Bar. Il demeure en fonction jusqu’à nouvel ordre. Il est également précisé qu’aucun remplaçant ne pourra être nommé, même à titre intérimaire, tant que la procédure judiciaire est en cours. Le cabinet du Premier ministre a qualifié cette décision de « déroutante », soulignant implicitement une tension grandissante entre le pouvoir judiciaire et l’exécutif.
Ce climat conflictuel s’est encore accentué avec l’intervention du ministre des Finances, Bezalel Smotrich, figure influente de la coalition au pouvoir. Celui-ci a exhorté Netanyahu à ne plus consulter Ronen Bar, estimant que ce dernier n’était plus que le « chef du Shin Bet de nom ». Selon lui, poursuivre toute collaboration avec Bar dans le contexte actuel reviendrait à légitimer une décision judiciaire qu’il conteste.
À l’inverse, certaines voix au sein de la classe politique critiquent vigoureusement cette attitude d’exclusion. Benny Gantz, dirigeant du parti de l’Unité nationale et ancien ministre de la Défense, a dénoncé ce qu’il considère comme une forme de boycott nuisible. Pour lui, ne pas inclure Bar dans les réunions où se discutent des sujets de sécurité nationale équivaut à « jouer avec la vie des gens ».
Cet épisode illustre un malaise institutionnel profond : la confrontation persistante entre l’exécutif israélien et les autres piliers du pouvoir, notamment le judiciaire. Elle met aussi en lumière les tensions internes qui traversent le gouvernement, en particulier autour des questions de sécurité nationale, d’indépendance des institutions et du rôle croissant des décisions de justice dans les affaires de l’État.
L’absence remarquée des dirigeants des principales agences de sécurité lors d’une réunion officielle, qu’elle soit qualifiée de diplomatique ou non, soulève inévitablement des interrogations sur l’état réel de la coopération entre les organes du pouvoir. Dans un pays confronté à des menaces multiples et à des défis diplomatiques majeurs, la coordination entre les sphères politique et sécuritaire apparaît plus essentielle que jamais.
Alors que Ronen Bar reste officiellement à la tête du Shin Bet, mais marginalisé dans les faits, la suite de ce bras de fer institutionnel sera scrutée de près, tant par l’opinion publique israélienne que par les alliés internationaux d’Israël.
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En Israël, comme en France, la place des rats (de palais) c’est enfermés dans les égouts. Sinon, il faut éliminer ces sales bestioles.