Bienvenue dans l’ère des missiles hypersoniques, des armes “inarrêtables”.
Outre la France (projet V-max, un planeur hypersonique capable d’atteindre des vitesses de 6.000 à 7.000 kilomètres par heure, autrement dit, parcourir la distance entre Dunkerque et Nice en 12 minutes), trois puissances développent des armes hypersoniques : la Russie, la Chine et les États-Unis. En Israël, c’est un sujet de « Secret Défense ».
Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Russie a tiré plusieurs missiles hypersoniques. Une première en temps de guerre. Considérée comme “invincible”, en raison notamment de trajectoires de vol imprévisibles, cette nouvelle génération donne lieu à des investissements astronomiques de la part des superpuissances.
SELON Courrier international: « Le 18 août, trois avions MiG-31I transportant des missiles hypersoniques Kinjal se sont posés sur l’aérodrome militaire de Tchkalovsk, dans l’enclave de Kaliningrad, la région la plus occidentale de Russie, frontalière de la Pologne et de la Lituanie, au bord de la mer Baltique, rapporte le quotidien Izvestia. Jusqu’à ce jour, l’arme de plus longue portée positionnée à Kaliningrad était le missile “intelligent” de haute précision du système Iskander-M. Il pouvait atteindre une cible à 500 kilomètres. Les missiles hypersoniques Kinjal ont une portée de 2 000 kilomètres, une distance qu’ils parcourent à plus de dix fois la vitesse du son. Et, surtout, ils ne peuvent pas être détectés à temps par les systèmes de défense antiaérienne actuels. Ainsi, “ils peuvent atteindre les frontières de nombreux États ennemis”, souligne le quotidien moscovite. Avec de telles caractéristiques, les Kinjal constituent déjà une arme redoutable… Et ils peuvent être encore plus effrayants, puisque, comme l’a confirmé Vladimir Poutine, ils peuvent aussi être dotés d’ogives nucléaires.
Ces missiles “invincibles” n’en sont plus à leur stade expérimental. Ils ont été utilisés à trois reprises en Ukraine : le 19 mars pour détruire un dépôt souterrain de missiles à Deliatyne, le lendemain contre un dépôt de carburant de l’armée ukrainienne dans la région de Mikolaïv, et le 11 avril contre une base de commandement ukrainienne dans le Donbass. Selon les forces ukrainiennes, un quatrième tir a eu lieu le 7 août contre une cible militaire près de Vinnytsia. The Daily Telegraph évoque même des tirs sur le port d’Odessa en mai. Quel que soit leur nombre, “c’est la première fois qu’un État revendique l’utilisation d’armes hypersoniques en temps de guerre”.
L’été dernier, la Chine a tiré un missile hypersonique qui a fait le tour de la Terre. Cet essai a pris tout le monde par surprise, y compris l’état-major américain. Voilà des années que de nombreux pays investissent des milliards dans la mise au point de ce type de missiles. Mais, écrit The Daily Telegraph, alors que la guerre fait rage en Ukraine et que Taïwan est au cœur d’une crise sans précédent, la planète “s’apprête à faire son entrée dans l’ère des missiles hypersoniques”. Si plusieurs pays, dont l’Inde, l’Australie, le Japon, la France et la Corée du Nord, investissent dans cette technologie, relève la chaîne de télévision australienne ABC sur son site, “la course aux engins hypersoniques se joue principalement entre les trois superpuissances militaires : la Russie, la Chine, et les États-Unis”.
Les États-Unis distancés
Or, ajoute-t-il aussitôt, dans cette course aux missiles hypersoniques, “les États-Unis semblent s’être laissés distancer, pour la première fois depuis plusieurs dizaines d’années”. En octobre dernier, CNN faisait ainsi état d’un lancement raté quelques jours après l’annonce du tir chinois. Le 19 juillet, le Washington Post annonçait cependant que “Washington, qui a bien du mal à tenir le rythme de ses adversaires, a effectué, avec succès, un tir d’essai de missile hypersonique”.
Le terme d’“hypersonique” s’applique à tout engin, en l’occurrence un missile, se déplaçant à au moins cinq fois la vitesse du son, soit 5 600 km/h. La technologie a été mise au point dans les années 1950 et “les missiles balistiques intercontinentaux, capables d’atteindre 24 000 km/h, ont intégré les arsenaux militaires il y a de cela plusieurs dizaines d’années”, rappelle Iain Boyd, ingénieur en aérospatiale et professeur à l’université du Colorado. Mais, explique-t-il à ABC, “ce n’est pas seulement la vitesse de ces nouveaux missiles qui les rend si dangereux”.
Source : israelvalley.com
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