Le Shas promeut une législation contre le transfert des écoles privées ultra-orthodoxes vers le système éducatif public

Le parti Shas mène actuellement une campagne vigoureuse pour bloquer le transfert des écoles privées ultra-orthodoxes vers le système éducatif public religieux. Ce mouvement, motivé par des avantages comme des salaires plus élevés pour les enseignants et l’inclusion de matières fondamentales telles que les mathématiques et l’anglais, gagne en popularité parmi les établissements éducatifs privés de la communauté juive ultra-orthodoxe.

Les dirigeants des partis religieux, notamment ceux du Shas et de la Torah, s’opposent fermement à ces transferts. La principale raison de cette opposition réside dans le poids social et politique que ces écoles représentent pour eux. Les réseaux d’écoles Shas et Me’ayan HaChinuch sont des sources importantes d’emplois, que les leaders ultra-orthodoxes répartissent parmi leurs partisans, renforçant ainsi leur autorité et leur influence électorale. La perte de ces établissements affaiblirait significativement leur pouvoir au sein de la communauté haredi.

Pour contrer ce mouvement de transition vers le système public, le Shas cherche à instaurer des obstacles législatifs. Selon des informations rapportées par le site Behadrei Haredim, le parti fait pression pour une loi qui rendrait extrêmement difficile, voire impossible, la conversion des écoles privées au système éducatif public. Cette initiative est pilotée par Yosef Tayeb, président de la commission de l’éducation de la Knesset.

Actuellement, une transition d’un système privé à un système public peut être effectuée en quelques mois. Cependant, les mesures proposées par Tayeb allongeraient ce processus à deux ans, le rendant pratiquement impraticable. Chaque école souhaitant effectuer cette transition devrait obtenir une autorisation spéciale du département de l’enseignement religieux du ministère de l’Éducation, dirigé par Chaim Biton, ancien directeur général du réseau scolaire Meayan Ha-Chinuch. La probabilité que Biton approuve de telles demandes est extrêmement faible.

En outre, Tayeb propose de rendre le processus de transition plus démocratique en transférant la décision des directeurs d’école et des groupes d’écoles aux leaders communautaires et aux parents d’élèves. Cette mesure vise à assurer que toute décision de changement vers le système public ait le soutien de la communauté et des familles concernées.

Les statistiques publiées par le journal The Marker mettent en lumière les disparités éducatives entre les écoles privées et publiques haredi. Dans les écoles privées ultra-orthodoxes, seulement 7,5 % des élèves obtiennent le certificat de bagrut, comparé à 21,1 % dans les écoles religieuses publiques haredi. Cette différence significative souligne l’importance des matières de base enseignées dans le système public et les meilleurs résultats éducatifs qu’il permet.

La lutte entre le Shas et les partisans de la transition des écoles privées vers le système public religieux illustre les tensions entre intérêts politiques et éducatifs au sein de la communauté haredi. Les mesures législatives proposées par le Shas pourraient entraver considérablement la réforme du système éducatif, maintenant ainsi l’autorité des dirigeants ultra-orthodoxes tout en impactant la qualité de l’éducation reçue par les élèves.

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