«Comment Poutine a refermé le piège Nord Stream sur l’Europe»
Dans le livre de Marion Van Renterghem, grand reporter et chroniqueuse à L’Express, on assiste un peu pantois à une partie d’échecs dont chaque coup était téléphoné.
Ce pourrait être un polar ou un roman d’espionnage, sauf que dans ces livres-là, les méchants dissimulent leurs plans d’attaque. Or, pendant vingt ans, Vladimir Poutine n’a pas eu besoin de tant d’habileté pour refermer sur l’Europe en général, sur l’Allemagne en particulier, le «piège Nord Stream». Dans le récit qu’en livre Marion Van Renterghem, grand reporter et chroniqueuse à L’Express, on assiste un peu pantois à une partie d’échecs dont chaque coup était téléphoné. Ce n’est donc pas un polar, mais plutôt une fable, variation dramatique sur le thème «se jeter dans la gueule du loup», et surtout l’histoire vraie de la préparation méthodique de la mobilisation de l’arme énergétique en vue d’une guerre en Ukraine qui meurtrit l’Europe depuis le 24 février 2022.
Décidé en 2001, Nord Stream 1, le premier des gazoducs reliant directement la Russie à l’Allemagne en prenant la route sous-marine de la Baltique plutôt que la route terrestre de l’Ukraine, pouvait s’entendre. Il symbolisait la fin de la guerre froide, l’espoir d’une Russie pacifique, arrimée à son partenaire européen par un lien commercial. Le projet Nord Stream 2, dont les tuyaux ont été sabotés en septembre 2022, était un aveuglement: en 2007, à Munich, Vladimir Poutine avait délivré un discours agressif ; en 2008, il avait lancé une offensive en Géorgie ; en 2013, il participait aux opérations en Syrie en soutien de Bachar el-Assad ; en 2014, il avait annexé la Crimée et armé les indépendantistes du Donbass.
«La période que choisit l’Allemagne pour aggraver sa dépendance au gaz russe est précisément celle où Vladimir Poutine franchit un cap, autant dans l’exercice de la dictature à l’intérieur de ses frontières, que dans l’agressivité à l’extérieur», écrit Marion Van Renterghem. Décidée par Gerhard Schröder en 2001 et accélérée par Angela Merkel en 2011, la sortie du nucléaire participe au mouvement. «En regardant les Allemands célébrer leur “Energiewende” (tournant énergétique), Vladimir Poutine les voit perfectionner eux-mêmes le piège qu’il construit pas à pas. Il n’en attendait pas tant.»
La faute à qui? La journaliste s’est entretenue avec certains acteurs clés de ce drame, plus ou moins repentis. Sigmar Gabriel, ancien ministre SPD de Merkel, reconnaît l’erreur politique, le péché d’arrogance. Il a été, avec l’actuel président allemand Frank-Walter Steinmeier, l’un des grands alliés de Gerhard Schröder qui s’est ouvertement mis au service du Kremlin, comme président de Nord Stream, dès son départ de la chancellerie en 2005.
Et Merkel? Marion Van Renterghem a été la biographe de la chancelière. On la sent retenir ses coups, sans l’épargner, tant s’en faut. Merkel a pris le pouvoir en 2005, l’année de la mise en service de NS1, elle l’a quitté fin 2021, juste après l’achèvement de NS2. «Nord Stream a l’âge exact ses seize années à la tête du pouvoir.» Avoir soutenu ce projet, au nom des intérêts industriels allemands, restera une tache, «un fantôme», pour l’ex-chancelière. Elle n’est pas seule coupable. Ce crime rappelle un célèbre polar: comme dans celui de l’Orient-Express, ils s’y sont mis à plusieurs, opposant à la raison un mur de passions. «La passion de Schröder pour l’argent. La passion des sociaux-démocrates pour l’idéologie. La passion des économistes pour les théories de l’interdépendance. La passion de Merkel pour les scénarios calculés. La passion des Allemands pour la compétitivité. La passion des Américains pour l’hégémonie. La passion des Russes pour la guerre. La passion des Européens pour la paix.»
JForum avec Bertille Bayart www.lefigaro.fr
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L’europe avait une opportunité pour sortir du joug américain. L’europe s’est sabordée elle-même en suivant l’impérialisme américain. Résultat, une augmentation des coûts de production et avec les sanctions contre la Russie, un auto goal. Le but des américains était de mettre genoux l’économie allemande. Et c’est réussi. L’Allemagne bat de l’aile ainsi que l’Europe. Cet article est tendancieux et au service de l’impérialisme américain. L’Europe doit travailler avec la Russie et tous nous avons à y gagner. On achète du pétroles aux pays arabes qui sont des dictature et on critique la Russie qui est une démocratie. Quel hypocrisie. Maintenant vive le gaz de schisme américain, cher et polluant. Tout a été décidé des USA pour mettre à genoux l’Europe, vassale des USA. Ce n’est pas la Russie qui était un danger. Ensemble on aurait pu avoir la prospérité. Mais non l’Europe a choisit le joug américain.
IL EST MAINTENANT URGENT QUE L EUROPE SE REGROUPE POUR SORTIR DE L EMPRISE ÉNERGÉTIQUE RUSSE. CELA DEMANDE DU COURAGE MAIS UNE SOLIDARITÉ A TOUT ÉPREUVE.