Le pape François et les relations avec le judaïsme

Le pape François a poursuivitt et a approfondit le dialogue entre l’Église catholique et le judaïsme, s’inscrivant dans la lignée de ses prédécesseurs depuis Concile oecuménique ouvert par le pape Jean XXIII qui réunit à Rome tous les évêques du monde.Vatican II malgré un contexte géopolitique complexe.

Comment le pape François a-t-il poursuivi ce chemin de dialogue entre Juifs et Chrétiens ? « Je suis bien conscient que nous avons derrière nous dix-neuf siècles d’antijudaïsme chrétien et que quelques décennies de dialogue sont bien peu de choses en comparaison. Cependant, ces derniers temps, beaucoup de choses ont changé et d’autres vont changer. Il faut travailler avec plus d’intensité pour demander pardon et pour réparer les dommages occasionnés par l’incompréhension. » 

On connait les liens forts de Mgr Bergoglio avec la communauté juive et tout particulièrement son amitié avec le Grand rabbin Skorka. On peut citer leur livre d’entretien : « Sur la terre comme au ciel  ».

Dès son élection, dans son message à la communauté juive de Rome, le Pape François s’inscrit dans la ligne de ses prédécesseurs : « J’espère vivement pouvoir contribuer au progrès que les relations entre juifs et catholiques ont connu à partir du concile Vatican II, dans un esprit de collaboration rénovée et au service d’un monde qui puisse être toujours plus en harmonie avec la volonté du Créateur ».

Dans son Exhortation apostolique « La joie de l’Évangile » parue fin novembre 2013, les principes acquis depuis Vatican II sont réaffirmés : Le caractère particulier du lien entre judaïsme et christianisme, notre foi commune au Dieu Unique, la part importante des Écritures que nous partageons avec une « riche complémentarité qui nous permet de lire ensemble les textes de la Bible hébraïque et de nous aider mutuellement à approfondir les richesses de la Parole . » La pérennité de l’alliance est réaffirmée.

Il va infléchir la relation avec le monde juif dans la ligne générale de son pontificat que représente le souci des pauvres et des « périphéries » ainsi « en plus du dialogue, il est aussi important de trouver des voies sur lesquelles juifs et chrétiens puissent coopérer dans la construction d’un monde plus juste et fraternel. À cet égard, je rappelle tout particulièrement nos efforts communs pour servir les pauvres, les personnes marginalisées et celles qui souffrent [5]. »

Il manifeste également le souci de la transmission : « Il est important que nous nous appliquions à transmettre aux jeunes générations l’héritage de notre connaissance réciproque, de notre estime mutuelle et de notre amitié qui se sont développées grâce à l’engagement d’associations. ».

Dans la ligne de ses prédécesseurs, il réaffirme l’incompatibilité entre antisémitisme et christianisme : « C’est une contradiction qu’un chrétien soit antisémite. Ses racines sont un peu juives. Un chrétien ne peut pas être antisémite ! Que l’antisémitisme soit banni du cœur et de la vie de tout homme et de toute femme ! »

Lors de 50 ans de la déclaration N.A. il reviendra sur cette question : « Le Concile, avec la déclaration Nostra Aetate, a tracé la route : « oui » à la redécouverte des racines juives du christianisme ; « non » à toute forme d’antisémitisme et condamnation de toute injure, discrimination et persécution qui en découlent. »

Quelques années plus tard, il insistera sur le danger que représente l’indifférence face à ce fléau :  « Je ne me lasse pas de répéter que l’indifférence est un virus dangereusement contagieux à notre époque, un moment où nous sommes de plus en plus connectés . »

D’autre part, il déclare « Attaquer les Juifs ou Israël relève de l’antisémitisme. » (Allocution du 29 octobre 2015.)

Il évoquera sa visite au camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau, le 29 juillet 2016, dans le cadre des JMJ de Cracovie en Pologne. « Je me souviens du rugissement du silence assourdissant que j’ai ressenti il y a deux ans à Auschwitz-Birkenau : un silence troublant qui ne laisse de l’espace que pour les larmes, pour la prière et pour la demande du pardon.[9]»

Des gestes de fraternité

Parmi les gestes concrets, le Pape François, trente ans après le Pape Jean-Paul II, se rend à la synagogue de Rome et comme ses prédécesseurs, il pèlerinera en Israël. Là, comme Saint-Jean-Paul II et Benoît XVI, il se rend à Yad Vashem, puis au Kotel. De plus, il ajoute un temps de recueillement sur la tombe de Théodore Herzl. On notera également la nomination, en juin 2017, de deux rabbins à l’Académie Pontificale de la Vie : le rabbin Steinberg, directeur de l’Unité d’éthique médicale de l’hôpital Shaaré Tsedek de Jérusalem, et le rabbin Fernando Szlajen, directeur du centre culturel de la communauté juive AMIA à Buenos Aires.

Ainsi, on peut constater que le Pape François se situe dans la continuité de ses prédécesseurs depuis Vatican II en englobant cette particularité de la relation entre juifs et chrétiens dans son souci de l’ensemble de l’humanité dans ses membres souffrants et dans l‘impulsion qu’il veut donner à la réalisation d’attitudes concrètes.

Lors de la remise par une délégation de rabbins américains et européens de la déclaration Entre Rome et Jérusalem, le Pape relève deux points de celle-ci : « Un autre passage reconnaît que « en dépit de profondes différences théologiques, les catholiques et les juifs partagent des croyances communes » et « l’affirmation selon laquelle les religions doivent utiliser le comportement moral et l’éducation religieuse — et non la guerre, la coercition ou la pression sociale — pour exercer leur capacité à influencer et à inspirer. Ceci est très important  »

En 2022, le Pape François préface l’anthologie des textes de saint Jean-Paul II ayant trait aux relations avec le judaïsme. Cet ouvrage, publié par le Service National pour les Relations avec le judaïsme de la Conférence des évêques de France, intitulé : « Une fraternité renouvelée », est une première mondiale. Il rassemble les homélies, les discours, messages et entretiens de saint Jean-Paul II durant les 27 ans de son pontificat.

François, dans cette préface, précise qu’« aucun retour en arrière n’est envisageable suite à ce qui a été réalisé (…) d’autant plus que « Nostra Aetate (n°4) a donné des directives claires qui restent d’une incontestable validité ». « C’est pourquoi, explique-t-il, j’ai suivi ses pas dans le dialogue judéo-catholique ». Avant de conclure « Ensemble, nous nous tenons devant Dieu pour rendre témoignage de son immense amour et de sa miséricorde ».

Suite aux attaques terroristes du Hamas du 7 octobre 2023, le pape François, lors de l’audience du mercredi suivant, a réclamé la « libération immédiate de tous les otages ».

Dans cette même période, différentes déclarations et écrits du pape ont suscité, chez des responsables de communautés juives, un certain émoi.

Cependant, avec constance, lors des audiences du mercredi et des angelus, François, tout en appelant au cessez-le-feu, évoque régulièrement le sort des otages et demande leur libération. Il a reçu au Vatican des familles d’otages dont, sur proposition de la CEF, des proches d’Ofer Chalderon, franco-israélien.

P. Christophe Le Sourt,
délégué national pour les relations avec le judaïsme de la Conférence des évêques de France

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Levray-Dufault

Les chrétins ont 19 siècles d’antijudaïsme ? C’est très résumé pour sous entendre tous les pogroms juifs effectués par les chrétiens au temps des croisades, les persécutions de Juifs en France, en Italie, en Espagne et dans le reste de l’Europe au moyen-âge et même durant la renaissance, la crémation de milliers de Talmud, ECRITS A LA MAIN, sur le parvis de N.Dame de Paris, la nuit de cristal le 9 et 10 novembre 1938 avec ses pogroms, ses saccages de magasins juifs, ses destructions de synagogues en une seule nuit, l’indifférence totale du pape Pie 12 et de toute l’Eglise devant les trains de la SNCF qui apportaient leurs flots de Juifs en 1939-1945 jusque dans les fours crématoires ! Et j’en passe …. Parce que Juda a vendu le JUIF Jé-sus, on a condamné et assassiné des millions de Juifs durant plus de 19 siècles. Les 13 étaient TOUS Juifs la nuit de Pessah autour de la table avec Jéjé. Associer Juda aux Juifs et ignorer que les autres avaient la même religion juive (y compris Jéjé) est un terrible mensonge véhiculé par l’église. Peut on pardonner a l’église ces siècles d’assassinats, de sévices, et de mépris envers les Juifs ???? Aujourd’hui encore l’église méprise Israël et les milliers d’obus qu’il reçoit, les milliers d’attentats palestiniens visant des cibles juives allant du bébé naissant a la centenaire et pleure des qu’un palestinien s’enrhume dans les plus que justes répliques israéliennes qui défendent la vie des CIVILS israéliens ! L’Eglise cherche même a VOLER les Judée Samarie JUIVES DEPUIS PLUS DE 3000 ANS, JUIVES comme en témoignent même les Evangiles, pour les offrir aux palestiniens, peuple inventé de toutes pièces depuis 1967 SEULEMENT !!! Comment peut-on pardonner a l’Eglise ses odieux assassinats de Juifs tout au long de son histoire alors qu’aujourd’hui encore elle ignore la souffrance des Juifs israéliens et qu’elle prend partie pour un peuple INVENTE récemment pour nous dérober la moitie de notre pays ? Le pardon ne peut avoir lieu, non point qu’avec des mots creux sans conséquence, mais plutôt avec des actes qui défendent les Juifs d’aujourd’hui et leur Terre sacrée qui leur a TOUJOURS appartenue depuis plus de 3000 ans !!! Si on ne reçoit même pas ca, ON NE PARDONNE RIEN DU TOUT a une église qui demeure antijuive… et notre prière de Juifs, monte jusqu’au trône de D-ieu avec un incommensurable cri de douleur émanant des millions de vivants et de morts Juifs qui réclament justice contre leurs persécuteurs de tous les temps, avec l’Eglise y compris, et qui l’obtiendrons de D-ieu, cette justice, soyez en certain sans l’ombre d’un doute !!!!

Asher Cohen

Article de propagande honteuse sur un site Juif. Où serait-il écrit dans notre Bible, que nous devrions dialoguer avec des goyim? Qu’est-ce que nous aurions à gagner à débattre avec des gens irrationnels, qui se prennent pour Dieu? Je ne cesse de répéter: le christianisme n’est qu’une folie, et donc ne peut pas être né de la rationalité de notre Judaïsme. Passer de la Rationalité de notre Justice, un œil pour un œil, à l’irrationalité du  » tends l’autre joue  » ce serait se prendre pour Dieu, tout en cherchant du pouvoir sur autrui, et le christianisme ne vénère-t-il pas le dieu fait homme et l’idolâtrie? Comme l’a écrit Maïmonide, il y a des siècles, chercher à se donner un semblant de crédibilité, en imitant le Judaïsme, est grotesque. Cela passe sur les esprits faibles et les gogos. Le christianisme est venu de l’Inde et de la Perse, après les conquêtes d’Alexandre, et sûrement pas du Judaïsme. Pendant 2 millénaires, nos ancêtres en Diaspora, ont vécu dans des communautés fermées et étanches, et n’ont jamais cherché à s’assimiler aux chrétiens dégénérés. Nous n’avons pas à chercher un dialogue judéo-chrétien sans le moindre intérêt. Circulez, il n’y a rien à voir!

Guidon

Tous les papes ont été des antisémites mais celui là a le culot de falsifier l’histoire a l’heure des médias instantanés où les gens de bonne foi peuvent voir ces mensonges au grand jour. On se souviendra de lui comme d’un menteur pathologique et d’un haineux !