Le pape François est mort à l’âge de 88 ans, annonce le Vatican.
Le pape François est décédé, a annoncé le Vatican ce lundi 21 avril, le lendemain de son apparition sur le balcon de la Basilique Saint-Pierre.
Le pape François est mort lundi matin à l’âge de 88 ans, a annoncé le Vatican dans un communiqué. «Ce matin à 7h35, l’évêque de Rome, François, est revenu à la maison du Père», a annoncé le cardinal Kevin Farrell dans un communiqué publié par le Vatican sur sa chaîne Telegram.
L’Argentin Jorge Bergoglio a réussi à imposer son magistère au monde malgré la crise profonde qui affecte l’Église catholique. Il est mort le lundi 21 avril 2025, au lendemain d’un ultime bain de foule pour Pâques.
Dans la tempête, Jorge Bergoglio aura-t-il tenu avec suffisamment de fermeté le gouvernail de la « barque de Pierre », dont son prédécesseur, Joseph Ratzinger, craignait le naufrage avant son renoncement ? Les historiens le diront quand ils se pencheront, avec le recul qui sied aux institutions œuvrant pour l’éternité, sur le bilan du pontificat du pape François dont le Vatican vient d’annoncer la mort à l’âge de 88 ans, le lundi 21 avril 2025.
Le soir du 13 mars 2013, au balcon donnant sur la place Saint-Pierre, le nouvel élu qui se présenta à la foule d’un timide « Buona sera » – contrastant avec le tonitruant « N’ayez pas peur » de feu Jean-Paul II – mesurait-il à quel point sa mission serait semée d’embûches ? L’Argentin est le premier pape non européen et, selon la réjouissante formule un jour confiée par le dominicain Timothy Radcliffe, présente la particularité inédite d’être « un jésuite, dans l’habit blanc d’un dominicain et avec la pensée d’un franciscain ».
Le pape François et Israël
Le pape François a dénoncé, samedi 21 décembre 2024, « la cruauté » d’une frappe de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, qui a causé vendredi 22 décembre la mort de sept enfants. Des remarques « particulièrement décevantes », a répondu le ministère israélien des Affaires étrangères.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a accusé samedi 21 décembre le pape François de « deux poids deux mesures » après qu’il a condamné la « cruauté » d’une frappe israélienne dans la bande de Gaza qui a causé la mort de sept enfants de la même famille et 15 blessés, selon le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza.
« Les remarques du pape sont particulièrement décevantes car elles sont déconnectées du contexte réel et factuel de la lutte d’Israël contre le terrorisme jihadiste », a indiqué le ministère dans un communiqué.
Un discours plus ferme
Un peu plus tôt dans la journée du samedi 21 décembre, le pape François s’était ému de la mort de sept enfants de la même famille à Gaza, annoncée la veille par la Défense civile. « Hier (vendredi), des enfants ont été bombardés. C’est de la cruauté, ce n’est pas la guerre. Je tiens à le dire parce que cela me touche au cœur », a-t-il dit devant des membres du gouvernement du Saint-Siège.
« La cruauté, ce sont les terroristes qui se cachent derrière des enfants tout en essayant d’assassiner des enfants israéliens », a répondu la diplomatie israélienne. « La cruauté, ce sont les terroristes qui gardent 100 personnes en otage pendant 442 jours, dont un bébé et des enfants, et les maltraitent », a-t-elle insisté. « Malheureusement, le pape a décidé d’ignorer tout ça. »
Depuis l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, le pape François appelle à la paix et soutient la solution à deux États. Mais ces dernières semaines, il a durci ses propos contre l’offensive israélienne. Fin novembre, il avait affirmé que « l’arrogance de l’envahisseur (…) l’emporte sur le dialogue » en « Palestine ».
Depuis le début du conflit, 1.208 personnes sont mortes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.
Plus de 50.000 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles dans le territoire de Gaza, en majorité des terroristes du Hamas, et des civils utilisés en boucliers humains. Cette guerre, dont les otages ne sont qu’un moyen de pression pour le Hamas, pour faire plier Israël, montre à quel point le Hamas et les habitants de Gaza sont prêts à subir et supporter pour arriver, quel que soit le prix à nuire au peuple juif. Les otages sont le nœud gordien de cette guerre à Gaza, mais encore faut-il voir bien au-delà à savoir les bouleversements géopolitiques qu’elle a engendrés. Ce n’est qu’à l’aune des effets de cette guerre que l’on pourra vraiment juger de sa nécessité et de son efficacité. Le pape n’a eu qu’une vue partielle et partiale des effets de cette guerre, il n’a jamais voulu comprendre qu’à travers elle, l’avenir du peuple juif était en jeu.
Le pape François et le Judaïsme : voir notre article
Quel pape a-t-il voulu être ?
C’est en hommage au Poverello d’Assise que Jorge Bergoglio choisit de s’appeler François. Enfant de Buenos Aires, fan de football et ami de Borges, il prit son envol sous la dictature des Peron, graviut rapidement les échelons ecclésiastiques – maître des novices, puis provincial des jésuites à 36 ans, archevêque de Buenos Aires, cardinal influent à Rome… – mais en prenant toujours soin de vivre dans la sobriété, et au plus près des plus pauvres.
« À Buenos Aires, il expliquait déjà que l’archidiocèse se voyait mieux depuis les villas miserias, les bidonvilles de la capitale de l’Argentine », a témoigné le père Juan Carlos Scannone, professeur de grec de Jorge Bergoglio quand celui-ci n’était qu’un jeune séminariste, à la fin des années 1950. « Il ne s’est jamais désintéressé des intellectuels, des artistes ou même des riches, mais il a toujours estimé que si l’on examinait les choses à partir du centre, on n’avait qu’une vision partielle de la réalité ; on ne voyait pas la périphérie. Si l’on regarde à partir de la périphérie, alors on voit le tout. »
Ceux qui le fréquentaient avant ne sont guère étonnés du style dépouillé que ce pape latino donne à son pontificat, le monde, lui, écarquille les yeux. Dès son intronisation, François préfère, pour se loger, l’austère résidence Sainte-Marthe, où il prend ses repas, souvent seul, au milieu des pèlerins de passage – du jamais-vu ! Et il consacre son premier déplacement officiel sur l’île de Lampedusa, où s’amassent déjà – on est au début de l’afflux massif – les réfugiés de la Méditerranée, que ce fils et petit-fils d’immigrés italiens n’aura de cesse de protéger et mettre en avant tout au long de son règne.
Pape intercesseur pour la paix
François se veut le « pape des périphéries », terme très jésuite, à Lesbos, en Albanie, en Géorgie, en Azerbaïdjan… Des contrées peu fréquentées par les grands de ce monde, qu’il préfère aux États puissants. Si, par exemple, il se rend trois fois en France, c’est pour des déplacements ciblés, à Strasbourg, Marseille et en Corse. Pas de grand tour de France (où Jean-Paul II était venu huit fois). Ni dans aucun autre grand État européen, d’ailleurs. A la veille de sa visite dans la cité phocéenne, ce pontife souvent abrupt déclenche une bronca diplomatique en déclarant qu’il vient à Marseille, « pas en France ». Qu’importe : les uns aboient, la papamobile passe au milieu de foules ferventes. Comme ce sera le cas en Corse, où il vient célébrer la piété populaire, au coeur de la foi de ce prélat latino, préférant ces instants de communion avec le peuple plutôt que l’inauguration en grandes pompes avec des VIP triés sur le volet de Notre-Dame de Paris.
François se veut le pape des petits, le porte-voix des sans voix. Il porte à la une de l’actualité la cause des Rohingyas, minorité musulmane opprimée en Birmanie, joue les intercesseurs pour la paix au Mozambique, en Centrafrique, au Congo, s’efforce de ramener Cuba dans le concert des nations – non seulement il a maintenu son nonce là-bas, mais il l’a promu cardinal –, œuvre pour la paix en Colombie et (re)place l’Amazonie au centre des préoccupations mondiales…
François prend toujours le risque de la confrontation à l’autre, il ne renonce jamais à tendre la main. À tous. Aux détenus – devant lesquels il s’agenouille pour leur laver les pieds – tout autant qu’à Jacques Gaillot, l’évêque français écarté pour ses positions iconoclastes, ou, à l’opposé de l’échiquier politique, aux lefebvristes. Son « Qui suis-je moi pour juger ? », lâché dans l’avion de retour des JMJ de Rio en 2013 à propos d’un prélat dont la presse a révélé l’homosexualité, restera comme une phrase choc du pontificat. Juste avant l’ouverture du synode rassemblant évêques et, pour la première fois, des experts laïcs à Rome en octobre 2023, il n’hésite pas à se dire ouvert à la bénédiction de coupes de même sexe.
« Le Seigneur nous envoie au combat spirituel »
Ce pape formé dans les bidonvilles de Buenos Aires vit son pontificat comme un jésuite envoyé en mission, dans une inspiration qui était celle d’Ignace de Loyola et de ses compagnons en fondant cet ordre de combattants spirituels mobiles au XVIe siècle. L’un de ses viatiques est « la parabole des deux étendards », moment clé des Exercices spirituels d’Ignace, où le retraitant est appelé à choisir entre Dieu et le diable, parabole que Mgr Bergoglio enseignait aux jeunes novices jésuites dont il avait la charge en Argentine.
Tous les grands de ce monde font escale au Vatican pour toucher la main de ce pape de la miséricorde. D’Angela Merkel, fille de pasteur protestant qui a ouvert les frontières de l’Allemagne aux réfugiés, au (très) catholique Joe Biden – qu’il préfère de loin à Donald Trump, qui instrumentalise par trop le christianisme à son goût, – en passant par Emmanuel Macron, élevé chez les jésuites, qui prend la liberté de le tutoyer et ne laisse aucune occasion passer de recueillir son onction. La politique de la main tendue de François s’étend à Recep Tayyip Erdogan : si, en 2015, celui-ci avait rappelé son ambassadeur après que le pape avait parlé de « génocide » arménien, il fut par la suite le premier président turc depuis cinquante-neuf ans à être reçu au Vatican – tout comme Xi Jinping ou Vladimir Poutine, reçu cinq fois, et deux fois en tête-à-tête. Dans le nouvel ordre mondial, le pape des migrants s’érige en protecteur des plus faibles et sonne le tocsin face aux bulldozers Donald Trump et dans son pays natal Javier Milei.
Avec le leader chinois, le pape pense pouvoir négocier la reconnaissance d’une seule Église catholique en Chine – point de discorde depuis soixante-dix ans. Face au Russe, il plaide le rapprochement avec l’Église orthodoxe et son chef très poutinien, le patriarche Kirill, qui a justifié les massacres en Ukraine. Pour ne pas rompre le fil diplomatique, François ne désigne pas expressément la Russie comme l’agresseur de l’Ukraine, intimant aux deux belligérants d’arrêter « ce massacre », ce qui lui est vivement reproché. La « realpolitik » spirituelle a ses limites…
Pionnier sur la défense de l’environnement
Benoît XVI, théologien pointilleux et longtemps gardien inflexible du dogme et du verbe, avait replacé l’Église sur son socle doctrinal, célébrant Jésus – son étude en plusieurs tomes fait référence –, la beauté de la liturgie, la grandeur du sacré. Son successeur envoie « la barque de Pierre » sur les mers lointaines, sans craindre d’affronter des tempêtes. Autant Benoît est un mystique, autant François est un politique.
À travers des encycliques-manifestes marquantes, l’octogénaire souverain pontife réussit la prouesse de faire corps avec un siècle en plein bouleversement, et de ramener dans le giron d’une Église fatiguée, décriée, en crise de gouvernance et de confiance, des foules de jeunes en errance spirituelle. En vitupérant les dévoiements de l’ultralibéralisme dans « Fratelli tutti », servant une vision radicale de la doctrine sociale de l’Église établie au XIXe siècle, ce qui le fera passer aux yeux de certains pour un activiste d’extrême gauche ; en défendant, avant bien d’autres, « une écologie intégrale » qui englobe tant la défense de l’environnement que la protection de l’être humain, contre « la culture du déchet », dans un texte pionnier, à la fois spirituel et pragmatique, « Laudato Si », mis à jour en octobre 2023 dans une nouvelle exhortation apostolique ciblée sur le réchauffement climatique.
En 2014, devant le Parlement européen, François est le premier leader au monde à dénoncer le drame des migrants, affirmant craindre que la Méditerranée ne devienne « un grand cimetière ». Cette conviction, il en fera un axe majeur, affirmant avec force sa défense des migrants avec des déplacements, des gestes et des paroles marquantes. À Marseille, en 2023, il pointe du doigt, dans une expression saisissante, « le fanatisme de l’indifférence ». « Les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu’elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues. C’est un devoir d’humanité, c’est un devoir de civilisation », lance le Saint-Père au pied de la basilique Notre-Dame de la Garde. Et il martèle, du palais du Pharo, face à la Méditerranée : « Mare nostrum ne doit pas devenir mare mortuum. »
Celui qui a été élu par ses pairs pour réformer la curie vaticanesque essaiera tant bien que mal de faire bouger ce sérail d’hommes âgés vivant en vase clos. Il tente d’abord de contourner des institutions vermoulues en créant notamment un conseil de cardinaux non romains pour l’assister dans sa tâche. Las, trois des membres de ce C9 se retrouvent sous les feux d’accusations graves – agressions sexuelles pour l’Australien George Pell, malversations financières pour le Hondurien Oscar Maradiaga, protection d’un prêtre pédophile pour le Chilien Francisco Errazuriz. Les intéressés démentent avec vigueur, mais à la une des médias, ces affaires font tache.
À l’été 2022, c’est au tour du cardinal canadien Marc Ouellet, qui figure dans la liste des successeurs possibles (ou « papabiles »), d’être mis en accusation au Québec pour agressions sexuelles – affaire classée sans suite par le Vatican. Sans oublier le cardinal Angelo Becciu, l’un des conseillers les plus proches du pape François, poursuivi au Vatican pour fraude financière et démis de ses pouvoirs, notamment de ses droits de vote pontificaux.
Les trois quart des 136 cardinaux électeurs choisis par François
François ne renonce pas pour autant. Il passe même la surmultipliée et annonce, en mars 2022, la réforme de la curie pour laquelle il a été nommé – la dernière date de 1988. Une révolution qui repose sur deux piliers : la décentralisation – la curie ne doit plus être seulement un appareil administratif romain mais proposer des services pour une Église universelle – et une grande ouverture aux laïcs.
Et il fait entrer de nouveaux cardinaux. Il aura ainsi choisi près des trois quarts des 136 cardinaux électeurs – ceux ayant moins de 80 ans – du conclave appelés à élire le prochain pape, collège dans lequel l’Asie devient le deuxième continent le plus représenté – avec des personnages comme le Sud-Coréen Mgr Lazarus You Heung-sik, surnommé « Mgr You », ou Giorgio Marengo, Italien de 48 ans et premier évêque de Mongolie propulsé cardinal… Sept Français (au total ils sont neuf, mais deux ont atteints la limité d’âge : Mgr Poupart et Vingt-Trois) figurent dans l’auguste cénacle, après l’entrée récente de l’archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline (en 2022), celles de l’ancien nonce aux États-Unis Christophe Pierre et l’évêque d’Ajaccio, François-Xavier Bustillo (2023) et celle de l’archevêque d’Alger, Jean-Paul Vesco (2024).
François nomme aussi – il était temps – plusieurs femmes à des postes clés, leur ouvrant même récemment les portes de la congrégation chargée de choisir les évêques. Ce souverain pontife aura ainsi, mine de rien, modifié la physionomie du sommet du pouvoir vaticanesque.
En fait-il trop ? Il continue de se heurter aux conservatismes et aux réseaux qui, à l’intérieur de l’Église, sont hostiles à ce pape qui prend par trop de libertés, et le signifient de plus en plus. Handicapé par des douleurs aux genoux et à la hanche, se déplaçant désormais en chaise roulante, le souverain pontife qui voulait simplifier l’Église montre des signes de fatigue et de lassitude, nourrissant les rumeurs d’un renoncement, comme Benoît XVI avant lui. « Faire des réformes à Rome, c’est comme nettoyer le Sphinx d’Égypte avec une brosse à dents », lâchait-il déjà publiquement quelques jours avant Noël 2017, las de la « pétrification mentale » et de la « mondanité spirituelle » de nombre de ses pairs, dont il ne cessera de pourfendre les excès. Vanitas, vanitatis… Une ambiance de fin de régime, délétère, souffle sur le Vatican.
Une « barque de Pierre » à la dérive
Dénonçant l’activisme des réseaux homosexuels au sein de la curie, et surtout l’omerta qui entoure ces faits et le double jeu des plus conservateurs, le livre Sodoma, du journaliste français Frédéric Martel, diffusé dans 20 pays, fait scandale mais accrédite le diagnostic établi depuis des années par François d’une « barque de Pierre » qui part à la dérive.
Surtout, l’Église catholique, toujours forte de plus d’un milliard de baptisés à travers la planète, très présente sur des continents dynamiques comme l’Asie et l’Afrique, vacille sous le poids des affaires de pédocriminalité. Les vieilles nations de la catholicité – France, Italie, Espagne, Allemagne et Irlande – sont touchées de plein fouet par ces actes immondes, parfois crimes de masse, qui provoquent des haut-le-cœur chez les fidèles, et la désertion de certains.
Le pape François poursuit l’action engagée par Benoît XVI, promouvant la « tolérance zéro », après les années de laxisme de Jean-Paul II. À la suite de son homologue allemand, l’Argentin essaie de soulever la chape de plomb qui, depuis des années, empêche la révélation de ces affaires, l’écoute des victimes et la sanction des coupables. En 2016, il signe un Motu proprio prévoyant que les évêques et supérieurs majeurs pourront être démis de leurs fonctions en raison de négligence dans la gestion des abus.
Las, en 2018, il protège l’évêque chilien Juan Barros, accusé d’avoir couvert les multiples abus sexuels du prêtre Fernando Karadima. En visite au Chili, face aux journalistes, prenant un air excédé, il qualifie d’« imbéciles » les accusateurs de Mgr Barros et exige des « preuves » de sa culpabilité. « Tout est calomnie », lance François aux journalistes, avant de chaleureusement saluer l’évêque à ses côtés… puis d’être contraint d’accepter son retrait quelques mois plus tard face au scandale – l’épiscopat avait symboliquement présenté sa démission collective, mais seules celles de cinq évêques avaient été acceptées.
Dans une lettre publique aux évêques chiliens du 8 avril 2018, François fait acte de contrition : « Maintenant, après une lecture attentive du procès-verbal de cette mission spéciale, je peux dire que toutes les preuves recueillies parlent en mode objectif, sans additifs, exagération, ni tentative d’édulcorer l’histoire de toutes ces vies crucifiées et j’avoue que cela me cause beaucoup de douleur et de honte. […] Pour ma part, je reconnais et veux vous transmettre fidèlement que j’ai commis de graves erreurs d’évaluation et de perception sur la situation, notamment en raison du manque d’informations précises et équilibrées. »
S’ensuit l’été « meurtrier » de 2018, où s’enchaînent les révélations terribles : le rapport de la justice américaine sur la multitude de crimes pédophiles pendant cinquante ans en Pennsylvanie, celui de la commission d’enquête allemande sur soixante-dix ans, le brûlot de Mgr Vigano qui, écarté par François, se venge en le désignant nommément…, jusqu’à l’affaire largement médiatisée de l’abbé Preynat à Lyon, qui met en cause le cardinal Barbarin, proche de François, et qui fait l’objet d’un film de François Ozon, largement médiatisé lui aussi. Depuis, la cour d’appel de Lyon a relaxé le prélat, mais le mal est fait. Et, en 2021, en France, le rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, présidée par Jean-Marc Sauvé, fait état de plus de 200 000 mineurs abusés depuis les années 1950… « Le gouvernement de l’Église catholique a choisi de ne pas voir et de ne pas entendre, et quand les témoignages se sont accumulés, il a souvent été dans le déni ou la dissimulation », nous confie ce catholique engagé, très meurtri, à la fin 2024.
Face à ces scandales innommables, François multiplie les paroles fortes. Dans sa Lettre au peuple de Dieu du 20 août 2018, il fustige « un crime qui génère de profondes blessures faites de douleur et d’impuissance, en premier lieu chez les victimes, mais aussi chez leurs proches et dans toute la communauté, qu’elle soit composée de croyants ou d’incroyants ». Quelque temps plus tard, dans une longue et vigoureuse médiation sur « les tempêtes et les ouragans » qui assaillent « la barque de l’Église », il vitupère « des hommes consacrés qui abusent des faibles en profitant de leur pouvoir moral et de persuasion ».
« Ils commettent des abominations et continuent à exercer leur ministère comme si de rien n’était ; ils ne craignent pas Dieu ni Son jugement, mais craignent seulement d’être découverts et démasqués, enrage le pape. Ministres qui lacèrent le corps de l’Église, causant des scandales et discréditant la mission salvifique de l’Église et les sacrifices de tant de leurs confrères. »
Jusqu’au dernier souffle
En 2019, le pape convoque une centaine de présidents de conférences épiscopales pour un sommet sur « la prévention des abus sexuels sur les mineurs et les adultes vulnérables », au cours duquel témoignages de victimes et d’experts s’enchaînent. En juin 2021, il achève la refonte du droit canonique, lancée en 2007 par Benoît XVI, pour alourdir les sanctions contre les abus sexuels sur mineurs, majeurs et personnes vulnérables, par des clercs mais aussi par des laïcs en mission d’Église, salariés ou non. Mais les victimes, dont la parole a été bafouée pendant des années, exigent davantage. Les révélations continuent, et le pape se montre d’une coupable indulgence avec un prédateur pourtant avéré, jésuite comme lui, le Slovène Marko Rupnik. Attitude incompréhensible.
Un tsunami s’est abattu sur l’Église, qui s’enfonce dans une crise structurelle. Jusqu’au dernier souffle, le pape multiplie les initiatives pour mener à bien cette « révolution François » que nombre de fidèles espèrent. Jusqu’au bout, il continue d’exercer son magistère moral et mondial, multipliant les déplacements, jusqu’à cette longue tournée en Asie et en Océanie en septembre 2024, et les prises de position choc. Le vieux chef d’une vieille religion résiste à la une de l’actualité, et son énergie sidère ses plus coriaces adversaires. Les pèlerins se pressent à Rome pour fêter le Jubilé 2025, l’année sainte qui n’a lieu que tous les vingt-cinq ans. Mais les loups rôdent autour de la place Saint-Pierre et du fauteuil de ce pape des pauvres qui rêvait de changer l’Église pour l’accorder à un monde en profond bouleversement et qui, dans un sourire d’enfant las, répétait dans toutes les langues, à chacun de ses interlocuteurs, puissants mais surtout misérables : « Priez pour moi. »
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Le Pape est mort, son fils est appelé a régner
‘araignee’ araignée, quel drôle de nom pour un Pape.
Chez-nous, les Juifs, la hiérarchie de droit divin et héréditaire, cela n’existe pas. Pourquoi accorder de l’importance à de l’irréel ?
Vous manquez d’humour Asher, cette blague n’est pas nouvelle et date de plusieurs décennies.
Suite, j’ai tout meme été recherche d’où venait, cette blague, elle est tirée d’une comptine de Jacques Prévert, donc elle a plus de 50 ans. Maintenant, j’ai posté cette petite phrase pour faire comprendre, que la mort du Pape m’indiffère.
La mort du papaze vous indiffère peut-être, Joseph, et vous n’avez pas besoin de vous justifier, mais moi en tant que Juif, je considère que cela fait un hypocrite, et malhonnête, de moins, et la Justice du Bon Dieu a fini par passer un peu sur ce goy antijuif par nature.
Il est mort le papaze, bon débarras! Un antijuif patenté, parfait représentant de l’hypocrisie catholique merdeuse. Je ne vois nulle part écrit dans notre Thora que nous devrions accorder de l’importance à un goy aussi malhonnête et aussi immoral. Que le Bon Dieu juge les Juifs qui se sont égarés sur cette voie. Ils sont dans la fiction délirante, la transe hypnotique, à idéaliser leur ennemi déclaré, qui a soutenu, et probablement financé les assassinats de Juifs par des terroristes arabes, comme l’un de ses prédécesseurs envoyait les Juifs dans les camps de la mort. Bien des Juifs n’auront pas vécu jusqu’à 88 ans comme cet hypocrite. Voilà comment l’on paie à ne pas reconnaître la suprématie de la Raison, à se prendre pour Dieu, et à pratiquer l’idolâtrie contraire à notre Thora.