Le Mossad dément s’opposer à de nouvelles sanctions contre l’Iran

Bloomberg a publié un (faux) rapport (sûrement commandité par la Maison Blanche) selon lequel le Mossad aurait une opinion différente de celle de Jérusalem

« Contrairement à ce qui a été rapporté auparavant, le chef du Mossad n’a pas dit qu’il s’opposait à l’imposition de nouvelles sanctions par les Etats-Unis contre l’Iran », se sont défendus les services secrets israéliens (Mossad) dans un rare communiqué transmis à la presse.

Jeudi, le site d’information américain Bloomberg a publié un rapport selon lequel le Mossad a mis en garde les responsables américains contre un projet de loi qui consisterait à imposer de nouvelles sanctions à l’Iran si les pourparlers sur le programme nucléaire de Téhéran n’aboutissaient pas à un accord avant la date limite fixée au 30 juin.

Le 19 Janvier 2015, le chef du Mossad, Tamir Pardo, a rencontré une délégation de sénateurs américains – à leur demande – et avec l’approbation du Premier ministre. Le chef du Mossad a souligné lors de cette réunion que l’efficacité exceptionnelle des sanctions imposées contre l’Iran au cours de ces dernières années sont la raison pour laquelle Téhéran a accepté d’entamer des négociations, précise encore le communiqué.

Pardo a également noté que, durant ces négociations, il était impératif de présenter aux Iraniens « le bâton et la carotte », et que la carotte faisait malheureusement trop souvent défaut, poursuit le communiqué.

Enfin, le chef du Mossad a explicitement souligné que si un mauvais accord avec l’Iran était signé, il engendrerait une course à l’armement dans la région.

Ce faux rapport de ce matin a fait de la polémique gratuite, car il impliquait que le Mossad aurait une opinion différente de celle du gouvernement israélien [en réalité, cela ressemble plus à une manipulation orchestrée par la Maison Blanche et, nommément, Barack Obama, afin de semer la zizanie entre les services et le gouvernement. Il était annoncé qu’il ferait son possible pour s’opposer, par tous les moyens, à la réélection de Netanyahu et ces torpilles vont bon train. Sans doute idem pour la vraie-fausse polémique gauchiste sur les opérations militaires à motivation électorale].

Toujours selon Bloomberg, deux responsables américains ont confirmé que le Mossad avait indiqué que l’adoption d’un tel projet de loi torpillerait les pourparlers, une analyse partagée [ou plutôt : propagée] pour les services de renseignement américains.

En outre, mercredi, le secrétaire d’État John Kerry avait déclaré qu’un responsable du Mossad avait qualifié le projet de loi sur les sanctions de « grenade lancé dans le processus », a déclaré le rapport.

Cependant, de nombreux élus du Congrès poussent actuellement pour l’adoption de cette loi qui imposerait graduellement des sanctions nouvelles contre l’Iran en cas d’échec des négociations internationales actuellement en cours avec les grandes puissances, afin de faire pression sur Téhéran.

Mais le président américain entend garder la main sur les pourparlers sans interférence du Congrès, et a menacé d’opposer son veto à toute législation relative à des sanctions contre l’Iran.

« Responsables de l’échec »

« L’adoption de nouvelles sanctions par le Congrès signifierait l’échec de la diplomatie », a déclaré M. Obama mardi lors de son discours sur l’état de l’Union.

« Jusqu’au printemps, nous avons la chance de pouvoir négocier un accord complet qui empêche que l’Iran ait une arme nucléaire, qui sécurise l’Amérique et ses alliés, y compris Israël, tout en évitant un nouveau conflit au Moyen-Orient », a argumenté le président américain.

David Cohen, haut responsable du Trésor a également ajouté qu’ « en cas d’échec final des négociations, nos partenaires internationaux pourraient nous accuser, au lieu d’accuser l’Iran, d’être responsables de l’échec ».

« Plus j’écoute l’administration, plus j’ai l’impression d’entendre des éléments de langage de Téhéran », a répliqué sèchement le sénateur démocrate Robert Menendez.

Le texte proposé par Robert Menendez suppose que les nouvelles sanctions contre la République islamique seront décrétées automatiquement si un accord définitif avec Téhéran n’est pas signé avant le 30 juin 2015.

Menendez, qui milite farouchement pour son projet de loi, aurait été contrarié par les analyses faussement et délibérément attribuées au Mossad, et a contacté l’ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis Ron Dermer pour une explication.

Les démocrates qui étaient majoritaires au Sénat l’année dernière, avaient réussi à repousser l’initiative Menendez-Kirk. Or, maintenant que ce sont les républicains qui dominent la Chambre, le projet est de nouveau sur la table, et Menendez a affirmé être prêt à s’engager de nouveau pour la promotion de celui-ci.

Bien qu’il ne soit pas encore à l’ordre du jour, le projet de loi Kirk-Menendez est fortement soutenu par l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), le principal lobby pro-israélien à Washington.

Il est pour l’instant difficile de prévoir si le projet Kirk-Menendez obtiendra les 67 voix nécessaires pour passer outre le veto d’Obama.

Un missile qui peut atteindre des cibles ​ »au-delà de l’Europe »

L’Iran a fabriqué un missile de 27 mètres de long, capable de propulser des ogives « bien au-delà de l’Europe, » et l’aurait disposé sur une rampe de lancement dans un site près de Téhéran, a rapporté mercredi la chaîne de télévision israélienne Arutz 2, en s’appuyant sur des images satellites inédites.

Le reportage montre une photo du site sur lequel les ingénieurs iraniens travailleraient sur des moteurs pour des missiles longue portée.

Selon Arutz 2, le missile, qui n’aurait jamais été porté à la connaissance des Occidentaux, montre les « progrès rapides » des Iraniens dans le domaine des missiles longue portée.

Il serait capable de propulser aussi bien des ogives conventionnelles ou que non conventionnelles « bien au-delà l’Europe », selon le reportage.

Les images ont été prises par le satellite Eros B, qui a été conçu et fabriqué par la société Israel Aircraft Industries.

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