La couverture dans les médias arabes de la nomination du Maj. Gen. Gadi Eizenkota est étonnamment positive, affirmant qu’il est modéré, calme, et évite des guerres inutiles.
Wadi Awawdeh d’Al-Jazeera a écrit que Eizenkot, qui a servi comme chef adjoint d’état-major général de l’armée israélienne sous les ordres du chef d’état-major sortant, le lieutenant général Benny Gantz, « est pondéré, discipliné, prudent et conservateur».
Gadi Eizenkot, le 23ème commandant de l’armée israélienne, est un officier qui a passé la plupart de sa carrière à combattre le Hezbollah au Sud-Liban … Il bénéficie d’un sens de la diplomatie et sait manœuvrer pour éviter d’entrer dans «les champs de mines» de la politique et donc sait éviter de se faire des ennemis et adversaires au sein de l’armée.
Ibrahim Al–Jabin du journal pan-arabe Al-Arab a écrit :
« Le nouveau chef d’état-major de l’armée israélienne possède une vaste expérience militaire qui lui permet de connaître les détails de la région grâce à son leadership de la plus célèbre brigade de combat de l’Etat juif … Equilibré et calme et il ne se laisse pas emporter dans les réactions exagérées – il a une tendance à la planification stratégique sur le long terme.
En ce qui concerne les défis qui attendent le nouveau chef d’Etat-major, Al–Jabin a ajouté :
Le nouveau chef d’état-major devra se préparer au cours de son prochain mandat à la possibilité d’un troisième soulèvement palestinien … en tenant compte de la nécessité de devoir décider de lancer l’armée israélienne dans une opération au sol. Il devra se préparer à une éventuelle intervention armée dans le conflit qui fait rage à sa frontière Nord et en Syrie, ainsi que mettre au point d’une stratégie d’action pour faire face au programme nucléaire de Iranien.
Imad Awad spécialiste palestinien dans les affaires israéliennes a écrit dans Al–Quds Al-Arabi le journal panarabe basé à Londres :
Le front avec le Liban est en ébullition et en état d’alerte permanent, exige les préses de décisions les plus épineuses pour un commandant israélien de l’armée israélienne dans un contexte des plus complexes. Gantz et Eisenkot ont les mêmes exigences sécuritaires et leurs décisions ne seront pas divergentes, mais dans le dossier iranien l’ère Gantz rapprochait d’une confrontation avec l’Iran .. alors qu’à l’ère de Eizenkot la concertation avec les Etats-Unis sera préférée.
Al–Akhbar, le journal libanais pro–Hezbollah, décrit Eizenkot comme «un général qui n’aime pas les guerres. » Yihia Dabuk d’Al-Akhbar a souligné que la nomination de Eizenkot vient dans des « conditions inhabituelles » :
Il a combattu dans la guerre du Liban en 2006 à la tête des forces terrestres. Il connaît les limites de la force de Tzahal, les réactions du Hezbollah, les prix à payer et les lignes rouges à ne pas franchir qui ont poussé l’Etat Major à maintenir le statu quo de la situation avec le Liban, sans grands rounds de combat au cours des dernières années …
Eizenkot ne vient pas d’un autre horizon que Gantz. Il était chef de cabinet adjoint et un partenaire dans ses décisions. Ne pas s’attendre à ce qu’il soit d’un courant de pensée différent, parce qu’il appartient à la même école que l’ancien chef d’état-major Gabi Ashkenazi. L’expérience a montré que cette école est plus raisonnable que d’autres qui ont cours au sein de l’establishment politique ; il croit en l’utilisation de la force seulement lorsque il n’y a pas d’autre choix.
Dans ce contexte, la mission de Eizenkot sera en continuité avec celle de Gantz. Il se tiendra loin de l’Iran et pour éviter toute confrontation militaire … Ne vous attendez pas à un changement dans l’équation Liban-Israël.
Durant sa carrière militaire, Eizenkot a commandé la brigade Golani, la division blindée Basan, de la division de Judée et Samarie, la Direction générale des opérations de l’armée israélienne et le Commandement du Nord. En 1999, il est devenu le secrétaire militaire du Premier ministre d’alors Ehud Barak.
Kathie Kriegel
[Photo: Forces de défense israéliennes / Flickr]
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