Le Liban dans la tourmente, le Hezbollah défie l’autorité de l’État
Au Liban, les tensions atteignent des sommets alarmants. L’enlèvement en plein jour d’un militant anti-Hezbollah fait craindre une escalade inquiétante des agissements du puissant mouvement chiite. Pour beaucoup, cet acte illustre les visées hégémoniques du parti, soutenu par l’Iran, sur le pays du Cèdre.
C’est Pascal Suleiman, un cadre du parti chrétien des Forces Libanaises, qui aurait été kidnappé dimanche dans des circonstances troubles. Un rapt qui intervient dans un contexte déjà électrique, où le Hezbollah est soupçonné de vouloir prendre le contrôle de Beyrouth par la force.
La disparition de Suleiman a engendré une vive réprobation dans les rangs de l’opposition au Hezbollah. Le député Pierre Abuasi a dénoncé l’utilisation du Sud-Liban comme un « pion » par le mouvement armé, accusé d’agir sur instructions iraniennes.
Au plus haut sommet de l’État, l’inquiétude est palpable. Le Premier ministre Najib Mikati a été pressé par la hiérarchie militaire d’ouvrir des investigations approfondies sur ce rapt menaçant la sécurité nationale.
Pour de nombreux observateurs, cet événement illustre les craintes grandissantes d’un basculement du Liban dans le chaos et la guerre civile. Le Hezbollah, affaibli électoralement en 2022 mais toujours puissant militairement, semble bien décidé à reprendre la main par tous les moyens.
Certains analystes y voient même une stratégie du leader Hassan Nasrallah pour imposer un chef d’État allié lors de la prochaine élection présidentielle. Un moyen de pression redoutable sur les autres formations politiques.
Tandis que les déplacés affluent depuis le Sud en proie aux affrontements, la communauté internationale ne peut rester aveugle. Le risque d’un embrasement généralisé plane, dans un Liban miné par les ingérences étrangères et les ambitions hégémoniques incontrôlées du Hezbollah.
Face à cette poudrière aux conséquences imprévisibles pour la région, les appels à un sursaut de l’État libanais et de ses institutions se multiplient. Seul un regain d’autorité permettrait de conjurer le spectre d’une nouvelle guerre civile aux portes de l’Europe.
Jforum.fr
![]() |
![]() |