Le Judaïsme éthiopien est presque identique à celui pratiqué au cours de la Période du Second Temple
Le Dr Yossi Ziv, chercheur en anthropologie, explore le Judaïsme éthiopien et il a fait une découverte surprenante : les coutumes et traditions des Juifs originaires d’Ethiopie sont extrêmement similaires à celles décrites dans les Rouleaux de la Mer Morte et les textes de l’ère du Deuxième Temple. 

Le Dr Yossi Ziv mène des recherches sur les rituels religieux de la population juive éthiopienne vivant encore en Ethiopie et il a découvert qu’elles préservent les mêmes coutumes et traditions, durant les deux mille ans passés, que les Juifs de la période du Second Temple.

« C’est un savoir qui n’a été écrit nulle part, et qui est demeuré préservé dans leurs traditions », affirme le chercheur.

« Ils ont pris soin de coutumes antiques qui ont disparu de la surface de la terre. Ils apportent des exemples de la façon dont les dirigeants de la Nation d’Israël se seraient comportés au cours de la période du Second Temple ».

Israeli-Ethiopian elders performing the Sigid ritual in Jerusalem (Photo: Reuters)

Les Anciens parmi les dirigeants de la communauté éthiopienne israélienne accomplissent le rituel de Sigid à Jérusalem (Photo: Reuters)

 

Le Professeur a fait connaître ses découvertes lors d’un séminaire qui s’est déroulé l’Ecole de Terrain de  Kfar Etzion, avant les festivités de Sigid, de la communauté éthiopienne d’Israël.

Ziv a déclaré que de nombreuses coutumes des Juifs d’Ethiopie vont à l’encontre des pratiques modernes juives, mais qu’elles s’alignent parfaitement sur les coutumes et rituels décrits dans les rouleaux trouvés dans les grottes de Qumran et dans les livres remontant à la période du Second Temple. Les grottes de Qumran, où ont été découverts les rouleaux de la Mer Morte, comportent la troisième plus ancienne Bible hébraïque jamais découverte.

Certaines de ces coutumes de l’ère du Second Temple ne comprennent pas l’allumage des bougies de Shabbat, l’adhésion à une coutume antique interdisant l’usage de feu allumé même avant le commencement de Shabbat. A côté de cela, aucune flamme ne doit être transmise entre deux bateaux à Shabbat, même si elle a été allumée avant Shabbat.

« Ils n’adhèrent même pas à la règle célèbre qui dit que « Les règles de Shabbat peuvent être transgressées dans le but de sauver une vie » (Pikouah Nefesh), souligne Ziv. « Pour les Juifs éthiopiens, la sanctification de Shabbat doit être préservée, même au prix d’une vie humaine ».

On trouve des preuves de cette observance rigoureuse du Shabbat dans les Rouleaux de la Mer Morte.

Ethiopian women at the Sigid festival (Photo: Reuters)

Femmes éthiopiennes lors de la Fête de Sigid (Photo: Reuters)

Ziv ajoute qu’il existait différentes sectes de Juifs vivant au cours de la Période du Second Temple – les Pharisiens, les Sadducéens, les Esséniens et les Zélotes – qui toutes vivaient selon différentes croyances et divers rituels. Les coutumes et rituels actuels sont largement issus de la tradition pharisienne.

Un autre exemple de ces différences entre le Judaïsme courant et le Judaïsme éthiopien concerne les pratiques sexuelles pendant Shabbat. Selon la tradition juive moderne, les relations maritales sont, non seulement, permises, mais encouragées lors de ce jour de repos. Alors que la tradition éthiopienne s’en tient à la prohibition de toute relation sexuelle pendant Shabbat, de façon à ne pas souiller le corps. Des exemples de cette tradition éthiopienne ont été découverts dan les rouleaux de la Mer Morte.

On peut observer ces divergences entre la Halakha juive considérée comme plus « moderne » et les lois suivies par les Anciens juifs d’Ethiopie – connus sous le nom des Kessim – dans différents domaines de la Loi Juive.

Selon les coutumes du courant principal du Judaïsme, les personnes en deuil évitent de se couper les cheveux ou de se raser la barbe pendant une période de temps spécifique, alors que les coutumes éthiopiennes pour les endeuillés indiquent qu’ils doivent avoir les cheveux courts et la barbe rasée de près – une autre tradition que Ziv a constaté qu’elle est écrite dans les textes de la Période du second Temple.

Ethiopian Jewish women in Jerusalem at the Sigid ritual (Photo: Reuters)

Femmes éthiopiennes lors de la Fête de Sigid (Photo: Reuters)

 

« Après que le Prophète Job a entrepris de proclamer ses mauvaises nouvelles, il est écrit qu’il s’est coupé les cheveux. Il est aussi écrit dans certaines des Ecritures d’Isaïe et d’Ezékhiel, que les Juifs se coupaient les cheveux court au cours des périodes de deuil », déclare Ziv.

Une autre tradition juive éthiopienne prédominante relève d’une stricte observance des règles de pureté. Par exemple, quand une femme a ses règles dans la société juive éthiopienne, on l’envoie vivre sous une tente consacrée à cet effet, à l’extérieur du village jusqu’à ce qu’elle devienne à nouveau « pure », comme il est prescrit qu’il faudrait faire, dans les rouleaux du Temple de la mer Morte.

 

Kessim Israeli-Ethiopian leaders (Photo: Reuters)

Les dirigeants des Israéliens-éthiopiens Kessim (Photo: Reuters)

 

Ce rituel de pureté est encore une autre raison expliquant pourquoi le rituel de la circoncision n’est pas pratiqué dans les synagogues juives éthiopiennes. Par conséquent, la circoncision est faite près de la tente des femmes ui ont leurs menstruations, et souvent faite par les femmes elles-mêmes. Ce n’est que quarante jours après la naissance d’un garçon qu’une mère éthiopienne peut retourner au village. Si c’est une fille qui est née,alors la mère peut attendre jusqu’à  jours, La nomination du bébé aura alors lieu dans le village.

« Ils faisaient partie intégrante d’entre nous, mais ils ont été séparés »

Les différences entre les rituels et les coutumes du Judaïsme central et du Judaïsme éthiopien ont sapé l’autorité des dirigeants traditionnels du judaïsme éthiopien après leur Aliyah massive en Israël, et même ébranlé les revendications des Ethiopiens affirmant leur judaïcité effective.

Cependant, Ziv affirme que les coutumes et traditions des Juifs éthiopiens et leur forte ressemblance aux traditions juives de la période du Second Temple ne font que renforcer leur connexion directe au Judaïsme dans son ensemble.

« Je suis convaincu que cette communauté faisait partie de la nation d’Israël au cours des temps antiques, mais qu’ils ont été séparés. Nous ne savons pas exactement quand ni pourquoi, mais cela s’est déroulé avant que la tradition pharisienne ne devienne le courant central de la tradition juive », déclare le Dr Ziv.

« Les Juifs d’Ethiopie ont vécu en Exil et en isolement complet à l’égard du reste de la Nation d’Israël. Cependant, ils ont continué à conserver les traditions de nos ancêtres jusqu’à ce jour même ».

Yael Freidson|Publié le :  10.12.16 , 23:35

ynetnews.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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eitan

j’aimerai savoir: quel calendrier utilisent-ils?
surement pas le calendrier « juif » qui n’est qu’un calendrier ramené de Babylone.
alors? le calendrier d’Hénoch?
si nos pharisiens de rabbins se remettaient en question, ils devront d’abord changer ce calendrier…
et remettre la Thora de Qumran à sa juste place: dans les synagogues!

olivia

L’Ethiopie et l’Ancien Israël ont une source commune à travers l’histoire du roi Salomon et celle la reine de Saba qui était une Reine initiée. Désirant conserver ses traditions , et ne désirant pas être asservie, et soumise à un dieu unique, elle repartit dans son beau pays, enceinte d’un enfant royal….Cet enfant porta le nom de Ménélik 1er. A l’âge adulte il se présenta à son père, le grand roi Salomon, et retourna chez lui auprès dans le pays de sa mère dit la légende avec l’Arche d’alliance…Menelik repartit ainsi accompagné d’une élite des fils des grands d’Israël

Menelik repartit ainsi accompagné d’une élite des fils des grands d’Israël et de …
**Pour info complémentaire : « La reine de Saba (arabe : ملكة سبأ malika-t Saba ; hébreu :מלכת שבא melket Shava ; ge’ez : ንግሥተ ሳባ nəgəstä Saba) est mentionnée dans des récits bibliques, coraniques et hébraïques comme ayant régné sur le royaume de Saba, qui s’étendrait du Yémen au nord de l’Éthiopie et en Érythrée. »

Quant à l’oiseau  »de la grande Tradition » éthiopien, égyptien..
l’oiseau de la Grande Tradition  » bénou phénix »est le symbole de la Reine
Voir Caveau QV 66 en égypte de la reine Néfertari.( période Ramsès II) . Oiseau de lumière qui appartient aussi à l’Arabie, (Akh), il prendra un nouvel enracinement dans le monothéisme à travers le personnage de Moise, prince d’Egypte qui portera le titre honorifique de Ra-Bénou. Fils du grand bénou. Le nom de ‘rabbin ‘y est associé en tant que fils de la lumière, initié.
Pour un retour à la source nous allons vite comprendre que Tout est inter-relié. et que
(Tout est dans le Tout)…L’Ethiopie et Israël ont une histoire d’Amour commune…Joli Non ?

Israël

Si on oblige les juifs éthiopiens de se remettre en question, pourquoi nos pharisiens de rabbins ne se remettraient pas eux aussi un peu en question, cela ne sera que justice !