Le Jihad islamique palestinien est un problème pour le Hamas – analyse
Le Jihad Islamique Palestinien est devenu un problème non seulement pour Israël, mais aussi pour le Hamas.
L’organisation du Jihad islamique palestinien (JIP) a peut-être perdu certains de ses principaux commandants militaires lors de la dernière série de combats avec Israël , mais son statut de deuxième groupe armé de la bande de Gaza après le Hamas reste intact.
En fait, certains Palestiniens pensent que chaque série de combats avec Israël renforce la position du JIP en tant qu’acteur dominant non seulement dans la bande de Gaza, mais aussi en Cisjordanie.
Au cours de l’année écoulée, le JIP a réussi à former plusieurs cellules armées dans le nord de la Judée Samarie, en particulier à Naplouse, Jénine et Tulkarem, le transformant en un acteur majeur dans l’arène palestinienne au grand désarroi du Hamas et d’autres factions.
Aux yeux de ces Palestiniens, le fait que le JIP ait combattu seul lors des derniers bombardements d’Israël témoigne des capacités militaires et de la « fermeté » du groupe. Le JIP a démontré qu’il peut entrer seul en guerre avec Israël, sans avoir à s’appuyer sur le Hamas ou d’autres groupes armés dans la bande de Gaza, disent-ils.
Chaque série de combats avec Israël qui se termine sans l’élimination complète du JIP est considérée par l’organisation et ses partisans comme une autre « victoire », quels que soient les pertes et les dommages qu’elle subit. Et puisqu’il est impossible de rayer une organisation aussi importante de la carte, le conflit actuel avec Israël laissera probablement le JIP intact malgré le lourd tribut qu’il a payé avec l’assassinat des hauts commandants de son « conseil militaire ».
La seule faction de « résistance » sans peur
Le JIP est maintenant salué par de nombreux Palestiniens et Arabes comme la seule faction de «résistance» qui n’a pas peur de tirer des centaines de roquettes sur Israël. La plupart de ceux qui font l’éloge du JIP critiquent, d’autre part, le Hamas pour s’être assis sur la clôture et refuser d’être directement impliqué dans les combats contre Israël.
Le Hamas n’a jamais été à l’aise avec l’idée qu’un autre grand groupe armé fonctionne comme un « État dans l’État » dans la bande de Gaza. Ce mécontentement a souvent créé des tensions entre les deux groupes soutenus par l’Iran.
À plusieurs reprises, les tensions ont dégénéré en violence lorsque les forces de sécurité du Hamas sont intervenues pour empêcher les membres du JIP de tirer des roquettes sur Israël. Il est vital pour les dirigeants du Hamas de montrer qu’ils sont les seuls dirigeants de la bande de Gaza, même si cela signifie parfois réprimer leurs alliés du JIP.
Afin d’apaiser les tensions, les responsables du Hamas et du JIP ont convenu d’accroître la coordination entre leurs groupes concernant les combats avec Israël.
Pour éviter de futurs malentendus, ils ont décidé d’établir la soi-disant opération des salles communes des factions de la résistance palestinienne. L’objectif principal de cet organe est de veiller à ce que toute décision de guerre ou de cessez-le-feu avec Israël soit prise par consensus, plutôt que par un seul groupe.
C’était une façon pour le Hamas de rappeler au JIP et à d’autres groupes qu’il y a une cheville ouvrière dans la bande de Gaza, et c’est le Hamas.
Pour l’instant, le Hamas et le JIP tiennent à afficher un « front uni » contre Israël. Les discussions en Israël sur le refus du Hamas de se joindre à la dernière série de combats ont incité les dirigeants des deux groupes à dénoncer ce qu’ils perçoivent comme une « conspiration sioniste » qui creuse un fossé entre eux. Les dirigeants du Hamas et du JIP se sont donné beaucoup de mal pour démentir les informations en Israël sur la montée des tensions entre les deux groupes.
Dans le cadre de leurs efforts pour réfuter les propos sur les tensions, le chef du Hamas Ismail Haniyeh et le secrétaire général du JIP Ziyad al-Nakhaleh ont été en contact téléphonique presque quotidien depuis le début de l’opération militaire israélienne dans la bande de Gaza mardi dernier. Le but: diffuser que les deux groupes travaillent en harmonie et en parfaite coordination.
Pourtant, lorsque les armes se tairont, on rappellera une fois de plus au Hamas qu’il n’est plus l’organe directeur incontesté et absolu de la bande de Gaza. De plus, on rappellera une fois de plus au Hamas qu’il a un « colocataire » problématique dans la bande de Gaza avec qui il devra vivre dans les années à venir, voire les décennies.
Le JIP est devenu un problème non seulement pour Israël mais aussi pour le Hamas. Il reste maintenant à voir combien de temps le Hamas est prêt à supporter le défi du JIP à son régime autoritaire sur la bande de Gaza.
JForum avec KHALED ABU TOAMEH JERUPOST
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Un conflit armé entre le Hamas et le Jihad Islamique semble inevitable.
Mais ce conflit n’est bon pour personne.Israël ne veut pas du chaos chez son petit voisin immédiat.