Le Hezbollah s’est-il acculé dans sa «politique de représailles»? Hezbollywood?
Il y a une semaine, lorsque le Hezbollah a indiqué que l’un de ses combattants, Ali Mohsen, avait été tué en Syrie, le groupe a immédiatement demandé à ses fans des réseaux sociaux de lancer des attaques contre Israël.
Toutes ces émissions ont affirmé qu’ils comptaient sur les médias israéliens pour confirmer leurs informations. De toute évidence, la machine d’information du Hezbollah se trouvait dans le bunker auprès du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah. Ces chaînes ont également souligné qu’un drone israélien s’était écrasé la veille,, comme pour être lié au «succès» du Hezbollah.
Dans l’ensemble, la perception de cet après-midi-là était qu’Israël avait déjoué une attaque (ou un peloton de reconnaissance) de jour. Il avait certains points communs avec les représailles du 1er septembre 2019 menées par le Hezbollah après avoir affirmé qu’un drone israélien s’était écrasé à Beyrouth et après que deux de ses membres avaient été tués en Syrie. Les deux attaques ont eu lieu en plein jour.
Lors de l’incident de 2019, des missiles antichar ont été tirés. Israël a évacué des mannequins placés dans le véhicule touché. Cette capacité à éviter les pertes et à faire «riposter» le Hezbollah était unique l’année dernière. Cette année, il semble que le Hezbollah ait envoyé une petite équipe pour s’infiltrer dans une zone où se trouvent les forces israéliennes.
Mais le récit pro-Hezbollah sera d’appuyer sur le fait qu’ils ont réussi à franchir la Ligne bleue, tout comme ils prétendent avoir percé trois trous dans la barrière frontalière au début de cette année, comme s’il s’agissait, pour eux, d’un «succès». Ils ont montré qu’ils pouvaient attaquer à l’heure et à l’endroit de leur choix et faire attendre Israël. Nasrallah a donc fait ce qu’il avait dit qu’il ferait.
Il a «riposté». Le discours du Hezbollah est qu’Israël s’inquiète à cause du Hezbollah et qu’il craint les représailles du Hezbollah. Ce récit fonctionne à plusieurs niveaux. Il permet au Hezbollah de faire semblant de faire quelque chose et lui permet de sauver la face en menant des représailles plus modestes.
La question pour le Hezbollah est de savoir s’il s’est laissé piégé et acculé par sa quête d’équilibre dans la dissuasion. Il y a maintenant plusieurs incidents à considérer comme une sorte de modèle pour les relations Israël-Hezbollah. Le problème est que la complaisance et l’attente d’une désescalade pourraient conduire à de fausses idéees selon lesquelles il n’y aura pas un jour un faux mouvement, ou une erreur de calcul, d’un côté qui conduirait à un conflit plus large.
Le Hezbollah continue d’importer des missiles à guidage de précision d’Iran et de constituer son arsenal, et continue de digérer lentement le gouvernement et l’économie libanais. C’est le véritable objectif de l’Iran – présenter une menace militaire accrue le long de la frontière libanaise et syrienne. Ce n’est pas que l’Iran veuille une désescalade, il veut une menace à long terme et permanente proche d’Israël.
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