Le Hamas défie les velléités de l’Autorité palestinienne
Alors que les combats meurtriers ont cessé dans la bande de Gaza, une nouvelle bataille s’annonce, celle de l’influence politique et du contrôle territorial. Le Hamas, déterminé à conserver son emprise, défie ouvertement les tentatives de l’Autorité palestinienne, soutenue par les États-Unis, de reprendre pied dans l’enclave.
Ces dernières semaines, le mouvement islamiste a multiplié les actes de répression contre les éléments présumés proches du Fatah, le parti au pouvoir en Cisjordanie. Une démonstration musclée visant à dissuader toute velléité de l’Autorité de s’immiscer dans les affaires gazaouies.
Le Hamas redoute en effet les ambitions de Mahmoud Abbas de rétablir son autorité sur Gaza, avec l’aval de Washington. Les arrestations d’agents des services palestiniens, accusés d’espionnage, illustrent cette crainte d’un bouleversement de l’ordre établi.
Pour les dirigeants du Hamas, l’idée d’un retour en force du Fatah est inacceptable. Un responsable a clairement affirmé que seul un « gouvernement d’union » incluant toutes les factions serait légitime pour assurer la sécurité à Gaza. Excluant ainsi toute intervention extérieure.
Cette posture intransigeante met à mal les plans israéliens et américains. L’établissement sécuritaire israélien espérait favoriser l’émergence de personnalités palestiniennes modérées, comme l’homme d’affaires Bashar Masri, pour faciliter l’acheminement de l’aide à Gaza.
Mais face à l’opposition farouche du Hamas, ce scénario semble aujourd’hui compromis. De hauts responsables israéliens reconnaissent l’impossibilité, dans le chaos actuel, d’acheminer efficacement l’aide humanitaire sans forces supplétives.
Si Washington plaide pour un rôle accru du Fatah dans la reconstruction, les pays du Golfe conditionnent leur soutien financier à des avancées sur le processus de paix, rejeté par Netanyahou. Un imbroglio aux lourdes conséquences pour les Gazaouis.
Au cœur de ces atermoiements, le Hamas campe sur ses positions. Déterminé à conserver son rôle politique prééminent, quitte à défier l’Autorité palestinienne et ses soutiens occidentaux. Un défi de taille pour consolider la trêve, tant les visions divergent sur l’avenir de cette bande de terre dévastée.
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